avril 20, 2024

Rec

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De : Paco Plaza et Jaume Balaguero

Avec Manuela Velasco, Ferran Terraza, Jorge Yamam, Carlos Lasarte

Année : 2007

Pays : Espagne

Genre : Horreur

Résumé :

Angéla est journaliste pour une télévision locale. Accompagnée de son caméraman, elle relate le quotidien de ceux qui travaillent la nuit.
Ce soir, elle est dans une caserne de pompiers. La nuit est calme, aucune urgence. Jusqu’au coup de fil d’une vieille dame qui réclame du secours. Le tandem suit les pompiers et découvre en arrivant sur place des voisins très inquiets. D’horribles cris ont été entendus dans l’appartement de la vieille dame. Angéla perçoit la tension des habitants, son reportage devrait enfin sortir de la routine… Elle n’imagine pas à quel point !

Avis :

Fleuron du cinéma d’horreur de ces dernières années, l’Espagne a su insuffler un air nouveau dans un genre qui devenait de plus en plus balisé et formaté par les studios américains pour plaire à une génération pop-corn. Jaume Balaguero et son compère Paco Plaza sont les fers de lance de cette industrie qui arrive à produire beaucoup de bons films d’épouvante/horreur alors que la France traîne encore la patte pour fournir son lot de films de genre. Rec, le premier de la quadrilogie, était un évènement en soi, car il renouvelait habilement le genre Found-Footage, aujourd’hui usé jusqu’à la corde. Partant du postulat d’un reportage sur les pompiers pour fournir un film d’horreur ultra réaliste, les deux réalisateurs ibériques ont vite fait mouche et ont surtout compris ce qu’était le film d’horreur.

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Le scénario tient sur un post-it et pourtant il va se révéler très efficace. On va suivre Angela, une journaliste qui présente une émission de nuit sur les métiers nocturnes. Pour son nouvel épisode, elle va intégrer les pompiers de Madrid. Alors que la sirène se déclenche lors d’un match amical de basket, elle va suivre une équipe pour une personne âgée blessée dans un appartement. Mais la vieille va attaquer les pompiers et les policiers, le bâtiment va être fermé par les services de santé et tous les mordus vont devenir des enragés sanguinaires. Elle va alors tout faire pour survivre dans cet enfer. Le pitch est donc assez simple et linéaire. Mais ce n’est pas tant sur l’histoire, qui recèle des zones d’ombre permettant de faire d’autres films, que le film se base, mais surtout sur les réactions des personnages et la technique employée.

Afin d’être au plus proche de l’action et de la tension, les deux réalisateurs essayent le found-footage, genre que l’on avait plus vu depuis Le Projet Blair Witch ou encore Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato. Si cette technique est assez troublante et peut rebuter plus d’une personne, notamment quand on voit les bouses que l’on se tape dans le genre (Tape 407, Paranormal Activity, Atrocious, etc), on voit de suite que les réalisateurs en ont sous le capot et qu’ils savent ce qu’ils font. En général, on a toujours l’impression que les types font n’importe quoi avec leur caméra et ça bouge tout le temps. Dans Rec, si ça bouge de temps à autre, notamment quand ça court, on reste dans quelque chose de totalement lisible et correct. Mais mieux que cela, les plans sont vraiment étudiés comme pour un vrai film afin de susciter de a peur et parfois même de la terreur. Comment ne pas réagir au pompier qui tombe de plusieurs étages d’un coup, lors d’un moment de calme ? Comment ne pas sursauter devant la gamine transformée ? Bref, tout cela montre que chaque plan est millimétré et cela malgré le fait d’utiliser le found-footage.

L’autre point fort du film concerne les personnages. Angela, le personnage principal est une pure beauté et on va de suite l’apprécier. Mais elle va vite montrer un caractère plus fort et parfois agaçant. Cela la rend plus humaine et même si on se soucie peu de son sort, elle reste quelqu’un d’important dans l’histoire et donc, on n’a pas tellement envie de la voir mourir. Parmi tous les autres personnages, on reste là aussi sur quelque chose de très réaliste. Les gens ne sont pas trop beaux, trop musclés, on reste dans une norme qui renforce ce sentiment de réalité. On a le couple de vieux, les asiatiques qui vivent à plusieurs dans leur appartement, la famille avec la mère qui veut protéger sa petite-fille. Bref, tout ce petit monde est bien vivant et se réfère à ce que l’on pourrait trouver dans la vie de tous les jours. Du coup, les réalisateurs en profitent pour balancer des querelles de voisinage, à base de racisme latent ou de paranoïa pour renforcer un sentiment d’insécurité et d’huis-clos.

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On n’a pas tellement envie de lui faire un câlin !

Au final, Rec est un très bon film d’horreur. S’axant sur une technique qui est là pour accentuer la tension, les deux réalisateurs y parviennent sans peine, notamment grâce à une vraie recherche dans les plans et la manière de susciter la peur. La fin est parfaite aussi, bien loin des standards américains à deux balles. Bref, un film qui inspirera et engendrera une flopée de found-footage bien moisis, mais au moins celui-ci a le mérite d’être efficace et réfléchi avec des personnages qui sonnent naturels.

Note : 16/20

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Par AqME

HerschellNote de Herschell: 20/20

TrasherNote de Trasher: 18/20 Ambiance ultra glauque et flippante, un found footage de très grande qualité!

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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