avril 18, 2024

The House of the Dead Overkill

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Résumé :

L’agent G mène une enquête et cherche à retrouver un terrible savant fou.

Avis :

L’année 1996 marque l’avènement d’un mythe dans le paysage vidéoludique : Resident evil démocratise le survival-horror sur la scène internationale et donnera suite à une kyrielle d’opus plus ou moins valables. En marge de ce phénomène, un jeu de tir sort dans les salles d’arcade où l’on vous proposait également de dégommer du zombie, le côté effrayant en moins, l’aspect fun en plus : The house of the dead. Véritable défouloir dopé à l’humour noir et au mauvais goût assuré, la saga a connu de multiples portages, quatre volets (sans compter Overkill) et même une petite digression dans le domaine du flipper (Pinball of the dead) sur Game Boy Advance.

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Pour sa cinquième itération, Sega persiste et signe dans une ambiance grand-guignolesque et kitsch à souhait. Cet Overkill se distingue par son côté Grindhouse (remis au goût du jour par Tarantino et Rodriguez) où ce cinéma d’exploitation privilégiait avant tout le bénéfice immédiat aux dépens de la qualité artistique. Là où certains les qualifieraient de série B ou Z, voire de cinéma Bis, il existe une multitude de sous-genres tel que la Blaxploitation, le splatter ou le Rape and revenge prisée par quelques cinéphiles avertis. Ne vous attendez pas à un jeu recherché à tous les niveaux. Le ton est donné et se veut parfaitement assumé pour les réjouissances à venir.

La bande-son parfait cette atmosphère qui se rapproche des années 1970. Du groove, du jazz, du funk et du rock, voilà la recette éclectique de musiques qui reste en tête très facilement. Quasiment indispensable pour apprécier pleinement Overkill, elle confère un style décontracté, presque jubilatoire, à chaque séquence. Le doublage, comme les bruitages, s’avère correct et appuie le côté irrévérencieux avec pléthore de dialogues crus où les insultes laissent à penser que les protagonistes sont victimes du syndrome de Gilles de la Tourette. En somme, un condensé cradingue et brut de décoffrage qui ravira les amateurs.

Dans ce contexte, on oublie l’histoire, simple prétexte à la débandade de cadavres sur pattes à dégommer. Les clichés foisonnent et se succèdent sans temps mort. À la fois absurdes et téléphonées, les caricatures sont légion dans les sept arcs narratifs. Des méchants passablement débiles aux motivations très sommaires, des héros sans peur et sans reproche en quête de vengeance, la bimbo de service… Qu’on se le dise, les protagonistes font honneur au cinéma pop-corn sans se prendre la tête. La mise en scène reste classique, mais dispose d’un rendu appréciable (image granuleuse, faux raccord…) et tire correctement parti des possibilités de la console de Nintendo (on notera tout de même des ralentissements dans les derniers niveaux au vu du nombre d’ennemis à l’écran et des bugs sans grande conséquence).

Conforme à la volonté des développeurs de nous proposer un spectacle décomplexé, les transitions prêtes à sourire pour faire se succéder des tableaux variés et néanmoins sans surprise. Le manoir, l’hôpital, la fête foraine, le train, le marais et la prison. Des environnements souvent trop sombres qui auraient gagné à un minimum de lisibilité et de clarté afin de ne pas plisser les yeux sitôt que l’on voit un coin d’obscurité où jaillissent des zombies. Dans pareil cas de figure, seul le viseur qui passe au rouge vous indique la présence d’une cible, à moins que vous ne connaissiez le niveau par cœur (indispensable pour avoir un bon score).

En dépit de son ambiance, Overkill n’est pas exempt de reproches. Le jeu de tir (ou rail shooter) est similaire au shoot’em up dans le sens où il dispose de codes préétablis extrêmement limités. Dans le cas présent : viser, tirer, recharger. Une Sainte Trinité qui n’évolue pas et se cantonne à offrir une expérience basique, bien qu’efficace. Et ce ne sont pas les quelques items qui changeront la donne : des médikits, des cerveaux en or (bonus pour améliorer le score qu’on peut assimiler à des secrets), de rares grenades et une sorte d’ADN verdâtre pour enclencher un ralenti façon bullet time. Si la Wii se prête fort bien à ce genre, grâce à sa Wiimote, on se lasse très vite (surtout en solo), ce qui amoindrit une durée de vie pas terrible.

Comptez deux à trois heures maximum pour terminer l’aventure principale sans la moindre anicroche. En effet, les hardcore gamers pesteront contre le mode histoire qui propose des crédits infinis. Ainsi, il n’y a aura aucun obstacle à votre progression, aucune exigence pour finir les sept séquences, même les boss sont relégués au rang de faire-valoir dans cette approche. Impensable pour les puristes d’alléger la difficulté et pourtant… Pour un challenge plus corsé, il faudra se tourner vers le mode intégral (à débloquer) qui renoue avec la tradition arcade et des vies limitées. Les trois mini-jeux sont anecdotiques et tiendront en haleine les malades du scoring tout autant que les tableaux à parcourir encore et encore pour atteindre le top 3.

Niveau rejouabilité, Overkill s’adresse avant tout aux plus persévérants ou à des parties multijoueurs (jusqu’à quatre) des plus trépidantes entre potes avec bière et… bref ! Bien sûr, il y a quelques petites astuces pour varier les plaisirs, comme une customisation d’armes assez sommaires, débloquer des extras (vidéos, modèles, audio et images). On notera également quelques ajouts de gameplay trop sporadiques, comme pencher la caméra pour dévier légèrement du cadre ou secouer la Wiimote sous l’assaut de certaines créatures, mais l’ensemble s’avère trop répétitifs pour retenir l’attention des gamers ad vitam aeternam.

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Pour les possesseurs de Wii en mal de contenu « mature » (comprenez : déconseillé au moins de 18 ans), il serait dommage de faire l’impasse sur The house of the dead – Overkill. Nanti d’une atmosphère grindhouse des plus délectables (de la bande-son à la réalisation en passant par les clichés de circonstances, rien ne manque) et d’un plaisir de jeu quasi immédiat via une prise en main aisée, ce Rail shooter se déguste sans modération. On regrettera la faible durée de vie, une rejouabilité minimale, ainsi qu’un niveau de difficulté allégé dont l’intérêt prend tout son sens en mode intégral. En somme, un défouloir basique et limité, mais efficace et jouissif si vous appréciez le style et le genre.

Note : 13/20

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Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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