mars 28, 2024

Les Poings Contre les Murs

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Titre Original : Starred Up

De : David MacKenzie

Avec Jack O’Connell, Rupert Friend, Ben Mendelsohn, David Ajala

Année: 2014

Pays: Angleterre

Genre: Drame

Résumé:

Eric est un jeune délinquant violent prématurément jeté dans le monde sinistre d’une prison pour adultes. Alors qu’il lutte pour s’affirmer face aux surveillants et aux autres détenus, il doit également se mesurer à son propre père, Nev, un homme qui a passé la majeure partie de sa vie derrière les barreaux. Eric, avec d’autres prisonniers, apprend à vaincre sa rage et découvre de nouvelles règles de survie, mais certaines forces sont à l’œuvre et menacent de le détruire.

Avis:

Dans la famille des cinéastes britanniques, aujourd’hui, je tire la carte David Mackenzie. Réalisateur touche à tout, voilà une dizaine d’années qu’il s’est batti une filmographie des plus singulières. Après avoir touché au drame avec « Young adam« , « Perfect sense« , passé par la case comédie avec Ashton Kutcher et « Toy Boy » où alors l’ovni improbable qu’est « Rock’N’Love » (celui que je préfère de lui pour l’instant), le voici de retour cette année, là où l’on ne l’attendait pas et il s’essaie au film carcéral et nous offre une véritable bombe en livrant un film surprenant de par son histoire. Décidément, on n’a pas fini d’entendre parler du cinéaste.

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Eric Love, 19 ans, est un jeune délinquant qui entre en prison pour une agression violente. Le jeune homme est donc jeté dans l’univers violent de la prison et doit faire ses preuves d’emblée pour se faire respecter. Dans cette prison se trouve son père, qu’il connait très mal puisque cet homme a passé la plus grande partie de sa vie derrière les barreaux et qu’il n’est pas prêt d’en sortir.

Nev, son père, essaie à sa manière de protéger son fils. Eric va alors faire partie d’un groupe pour essayer d’apprendre à gérer sa rage. Mais dans ce lieu clos, il faut faire preuve de caractère pour s’en sortir et le danger peut venir de n’importe où et de n’importe qui, même des surveillants qui sont censés être là pour que tout se passe pour le mieux.

Avec « des poings contre les murs« , David Mackenzie réalise-là un film à la fois sombre et violent, mais aussi très tendre et touchant.

Dès la vision de la bande-annonce, j’avais très envie de découvrir ce film qui s’annonçait comme une très belle perle venue d’Angleterre et c’est bien ce qu’il est, car j’en suis ressorti KO.

Film carcéral bien plus fragile qu’il n’y parait, Des Poings Contre les Murs est très humain et attachant et se cache derrière cette bande-annonce tape à l’œil et les scènes chocs que nous réserve le film. Le scénario est bien plus complexe qu’il n’en a l’air puisque le réalisateur y installe plusieurs films en un.

À ma grande surprise, plus qu’un film carcéral, c’est un film sur les relations père fils que j’ai trouvé et plus précisément un film où deux personnes vont se rencontrer comme si c’était la première fois, qui vont apprendre à s’apprécier et vont de se découvrir peu à peu. Derrière la violence de la prison (et le film n’en manque pas, puisque le réalisateur n’oublie pas de faire un film sur la prison avec tous les codes qu’on attend, règlements de comptes, trafic, clans et autre piège dans les douches), c’est un film touchant que j’ai beaucoup aimé suivre et qui m’a surpris. Je ne m’attendais pas à ça et c’était vraiment très bien. Et dans un sens, j’ai d’autant plus apprécié ce qu’on m’a offert.

L’atmosphère du film est comme je les aime. Le film de Mackenzie est une belle réussite, il est violent, dur, réaliste, implacable, le réalisateur y dresse un portrait de l’univers carcéral peu flatteur, aussi bien dans l’état de la prison que dans le comportement des surveillants, directeur et détenus entre eux. Ce que j’ai beaucoup aimé aussi, c’est que malgré tous les clichés que le film véhicule, le film ne sonne pas faux et le réalisateur réussit à ne pas franchir la ligne des clichés qui cassent le film et ennuie au final. David Mackenzie a vraiment un bon talent pour s’approprier les styles.

La réalisation de Mackenzie a de la tronche et ce film est impeccable. Le réalisateur assure aussi bien dans les scènes de baston qu’il filme au plus près de ses personnages, comme on peut l’espérer l’être avec ce sentiment d’être enfermé et piégé à l’intérieur d’une cellule que dans les scènes plus tendres, avec des conversations maladroites entre un père et son fils.

Le très gros point fort du film, c’est aussi son acteur principal que je prends plaisir à découvrir autrement, car c’est à cause de lui en partie que je ne regarde plus la série « Skins« . Mais ici Jack O’Connell est tout simplement fabuleux ! Totalement investi dans son rôle, derrière l’image très dure qu’il véhicule d’emblée, on va découvrir un personnage fragile et tourmenté. Pour jouer son père, c’est avec un très gros plaisir non-dissimulé que je retrouve un acteur que j’adore et dont on parle peu à tort. Cet homme, c’est Ben Mendelsohn qui est parfait dans le rôle de ce père très maladroit, un peu gauche, incapable d’exprimer clairement ses sentiments. L’acteur m’a beaucoup touché dans le film et ça fait vraiment plaisir de le voir dans un rôle un peu plus conséquent. Rupert Friend trouve aussi un bon rôle dans la peau d’un homme qui aide les jeunes de prison en voie d’une réinsertion. L’acteur et bon et on sent dans son personnage l’envie de relever chaque défi pour ne laisser personne dans l’indifférence. Quant à Peter Ferdinando qui joue un peu le big boss de la prison, il est glaçant et il fait froid dans le dos. Ce regard qu’il jette sur les autres détenus est terrible.

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« Les poings contre les murs » est donc un très bon film, que j’ai adoré, une belle claque de la part d’un réalisateur décidément très doué pour nous surprendre. David Mackenzie prend des risques, s’aventure là où on ne l’attend pas et va encore une fois droit au but en nous offrant un film profond et dur. Oui, je suis totalement conquis par ce film, merci Mr Mackenzie.

Note : 18/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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