avril 25, 2024

Chevelle – La Gargola

chevellelagarg

Avis :

Il y a des groupes qui transpercent les frontières et d’autres qui ont un peu plus de mal. Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir du talent et une longue carrière derrière soi. C’est un peu le cas avec Chevelle, excellent groupe de métal alternatif, originaire de Chicago et qui existe depuis 1995. Chose encore plus rare, le groupe se forme autour de trois frères, un guitariste/chanteur, un batteur et un bassiste. On connaissait les Hanson, même si on préfère les oublier, ou encore la famille Cavalera, mais les frangins Loeffler demeurent moins connus et pourtant. C’est en 2002 que sort Wonder What’s Next et l’album est une véritable bombe. Jouant sur les codes du métal et du rock pour proposer quelque chose de classique mais de fondamentalement puissant et entrainant. En 2011 sort Hats Off to the Bull, sixième album du groupe et on sent qu’ils ont pris de la bouteille, malgré le fait que le frère bassiste fut viré du groupe. Plus calme, mais plus technique, l’album est une assez belle réussite. C’est trois ans plus tard que sort La Gargola, septième effort de la formation et on peut dire que le groupe renoue avec ses débuts, proposant quelque chose de puissant, tout en essayant de mettre quelques titres atmosphériques. Il en résulte un excellent skeud, qui envoie autant qu’il touche.

Le skeud s’ouvre avec Ouija Board. Rien que le titre annonce la couleur et le groupe propose même une légère intro un peu inquiétante. Mais rapidement, les guitares saturées se font entendre le chanteur commence à chanter de sa voix si particulière qu’il peut moduler entre moment doux et growl. C’est pêchu, nerveux, et surtout, le titre rentre très vite dans la tête. Mais l’une des meilleures pièces viendra après avec An Island. Se basant sur une rythmique ultra nerveuse et une déclinaison du même rythme mais avec des intensités différentes, le titre reste dansant et aussi entêtant. C’est résolument l’un des meilleurs titres de l’album et il dure plus de cinq minutes, que l’on ne voit pas passer. Take Out the Gunman est un titre qui renoue plus avec les précédents albums. Plus calme, plus construit sur une montée crescendo de l’énergie, le titre reste très prenant et le refrain rentre rapidement en tête. D’autant plus que la fin est très nerveuse et donne farouchement envie de headbanger. On est face à un titre qui est en nette rupture avec les deux premiers titres, tout en gardant une certaine continuité et c’est vraiment très fort. Jawbreaker qui arrive après est le maillon faible du skeud. Si le titre reste assez dynamique et intéressant dans sa construction, il n’est pas évident de rentrer dedans. En effet, le début est assez long et le titre ne sera pas assez marquant, la faute à un refrain qui ne reste pas en tête et à une répétition du mot Jawbreaker assez pénible. Heureusement, le meilleur titre arrive par la suite. Hunter Eats Hunter est une tuerie sans pareille. S’axant dès le départ sur une ambiance métal et allant rapidement vers un son accrocheur et binaire, le morceau offre tout son potentiel lorsque le chanteur se lance avec une gratte qui suit parfaitement ce qu’il dit. Le refrain est hyper puissant et reste rapidement en tête. Le titre a beau durer plus de cinq minutes, on ne le voit pas passer.

Chevelle2014

En début de seconde moitié, on trouve One Ocean et c’est le premier morceau vraiment calme et atmosphérique du groupe. Alors on pourrait se dire que le titre va être chiant, mais pas du tout. Bien au contraire, le morceau est touchant, très émouvant et le refrain rentre vite en tête. La voix si particulière du chanteur est parfaite dans ce registre et on se surprend à fermer les yeux et à juste écouter. Choking Game va réveiller les chaumières avec son rythme entrainant. Mais ce titre possède un gros défaut, celui de mettre les guitares en arrière-plan et de ne mettre les grattes en avant que sur certains passages. La fin rattrape un peu le tout, proposant quelque chose de nerveux et de puissant. The Damned est un morceau plus classique qui rappelle les impondérables en termes de hard et de métal. Le titre s’écoute mais reste peu en tête malgré une rythmique intéressante, la faute à des riffs trop simplistes et à un manque de variation. Under the Knife est résolument l’un des morceaux les plus violents du skeud. Percutant dès le départ, le refrain est un vrai élan de rage et ça fait vraiment du bien d’entendre le groupe partir vers l’avant et lâcher la bride. Enfin, le skeud se termine sur Twinge, un titre purement d’ambiance, très posé, planant et qui clôt l’album sur une note de douceur. Encore une fois, c’est parfaitement exécuté et le refrain est un modèle de plénitude.

Au final, La Gargola, le dernier album de Chevelle, est un excellent cru. Violent, doux, sobre et parfois sombre, le skeud renoue avec les débuts de la formation et n’hésite pas à envoyer la sauce. Mas au-delà de ça, le groupe prouve qu’il peut aussi faire des titres calmes, d’une douceur absolue sans jamais ennuyer l’auditeur. Une totale réussite malgré le peu de titres proposés.

  1. Ouija Board
  2. An Island
  3. Take Out the Gunman
  4. Jawbreaker
  5. Hunter Eats Hunter
  6. One Ocean
  7. Choking Game
  8. The Damned
  9. Under the Knife
  10. Twinge

Note : 17/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=w0fCzvAdR3E[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.