avril 20, 2024

Le Bal de l’Horreur

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Titre Original: Prom Night

De : Paul Lynch

Avec Jamie Lee Curtis, Leslie Nielsen, Casey Stevens

Année : 1980

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Une petite fille meurt accidentellement des conséquences d’un jeu organisé par une bande de jeunes, qui décident de ne jamais révéler la vérité. Mais une ombre les a vus, et décide de se venger dix ans plus tard, à l’occasion du bal de fin d’année des gamins devenus de jeunes adultes…

 

Avis :

Initié en 1974 par un certain Bob Clark avec le film Black Christmas, le slasher a connu son heure de gloire à la fin des années 70 et au début des années 80, notamment grâce à des films comme Halloween la Nuit des Masques de John Carpenter. Bien entendu, le succès est au rendez-vous et cela permet à certaines actrices de se faire connaître du grand public, comme Jamie Lee Curtis qui n’en finira plus de tourner pour des films d’horreur avec un tueur psychopathe à ses trousses. C’est donc tout logique de la voir dans des productions comme Le Monstre du Train ou encore le Bal de l’Horreur qui nous préoccupe aujourd’hui. Le seul problème, c’est que ces films ne sont qu’une resucée abusive du chef d’œuvre de Carpenter et que bien souvent le niveau n’est pas au rendez-vous. Si on prend le Monstre du Train (ou Terror Train), on remarque aisément que toutes les ficelles sont utilisées et usées. Mais que nous vaut ce Bal de l’Horreur qui a du droit à un remake du plus mauvais gout ? Est-ce mieux ou moins bien que Terror Train ? Allons voir si Carrie s’est invitée au bal de promo pour nous gratiner d’un petit bain de sang !

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Un film hachement bien !

L’histoire de ce film est forcément du déjà-vu pour nous, mais si on resitue le film dans les années 80, il demeure assez novateur, dans le sens où il donne un tueur avec une motivation et surtout un secret lourd à porter par de jeunes étudiants. En effet, le film commence avec de jeunes enfants qui jouent dans un hôpital désaffecté, où l’un d’eux est un tueur et doit trouver les autres qui se sont cachés. En gros, c’est un jeu de cache-cache morbide. Sauf que l’une des jeunes filles va tomber de la fenêtre et se tuer à cause des autres enfants qu’ils l’ont plus ou moins poussée. Par la suite, on va avancer quelques années plus tard, où nos jeunes enfants sont devenus des lycéens et espèrent trouver un cavalier ou une cavalière pour aller au bal de fin d’année, ô combien convoité par la jeunesse américaine. Bien évidemment, tout ne va pas se passer comme prévu, puisque des têtes vont tomber. Comme on peut le voir, le scénario n’a vraiment rien d’extraordinaire, et il pique même quelques idées à ses aînés, comme lorsque le tueur téléphone à ses futures victimes avec une voix de sadique, passage qui rappelle fortement Black Christmas. Cependant, tout n’est pas mauvais là dedans, car Paul Lynch, le réalisateur va essayer tant bien que mal de dépeindre une jeunesse insouciante avec des personnages parfois détestables comme la blonde riche et égoïste ou encore le jeune loubard qui doit ridiculiser la reine du soir. Là aussi, on perçoit les influences avec le film de De Palma Carrie.

Le problème dans ce Bal de l’Horreur version 1980, c’est que l’ambiance est très longue à se mettre en place. Le film ne durant qu’une heure vingt et des poussières, on aura droit à 45 minutes de dialogues insipides et d’amourettes déchues de lycéens et lycéennes. Alors je veux bien que l’on présente les personnages, que l’on crée de l’empathie pour eux, mais le problème, c’est qu’au bout d’un moment, tout cela devient trop long et les exaspérations de chacun et chacune sont bien trop superflues. Seul un personnage semble en proie à des démons intérieurs, et pour cause, il sort avec la sœur de la fille qu’il a involontairement tuée. Pour le reste des personnages, tout n’est qu’amour gloire et beauté. C’est un peu léger et franchement ennuyeux. Il faudra bien entendu attendre les coups de fil du tueur pour sentir une légère pression monter, mais surtout, c’est le passage du bal, avec tous les meurtres ainsi que les musiques disco de l’époque qui vont faire le succès du métrage. Alors on est loin du gore d’aujourd’hui et seulement deux passages sont bien glauques, car le reste, ce n’est que du suggéré. Néanmoins, on prendra plaisir à voir Jamie Lee Curtis danser sur le dancefloor avec son pote pour donner une jolie chorégraphie et l’aspect « old school » sauve un peu les meubles.

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Problème de migraine, nous avons la solution !

Ce ne sont pas les acteurs qui relèveront le niveau, loin de là. Alors bien sûr, on a la belle Jamie Lee Curtis qui incarne l’héroïne du film, celle qui attire tous les regards et dont l’amoureux sera la proie d’un terrible tueur masqué. Elle tient bien son rôle, celui d’une jeune femme traquée par un tueur et elle s’en sort bien. Pour le reste, c’est un peu la morne plaine. Chose surprenante, on retrouve Leslie Nielsen dans un rôle à contre-emploi puisqu’il ne va pas faire rire, mais il tient un rôle sérieux, celui du directeur de l’école et du père de Jamie Lee Curtis. Il tient aussi bien son rôle, mais on ne le voit pas énormément à l’écran. Par la suite, tous les clichés sont réunis dans ce film. On retrouve le loubard de service bien dégueulasse avec les dents du bonheur et une tronche à faire peur à Schwarzie dans le noir. On a la belle blonde imbue d’elle-même, riche et sans scrupule qui veut se venger de Jamie Lee Curtis qui lui a piqué son mec. On a la pauvre nana qui ne veut pas encore baiser parce qu’elle ne se sent pas prête. Bref, tous les rôles de lycéens sont représentés dans un amalgame de clichés du plus mauvais gout. Les acteurs surjouent un maximum, surtout le loubard ou encore la blondasse, et on n’y croit pas une seule seconde. Grosse mention aussi au gros qui arrive à choper une jolie donzelle grâce à sa camionnette et à sa marijuana !

Comme je l’ai dit auparavant, le film comporte très peu d’effets gores, mais il comporte aussi très peu de moments de peur. Si tout est dans le suggéré au niveau des mises à mort, on n’a pas la sensation de traque et de danger auprès des lycéens. Cela est d’autant plus vrai que l’on se fout de leur sort, puisque Paul Lynch aura été incapable de nous servir des portraits intéressants et attachants. Les mises à mort ne sont pas très originales et on s’ennuie ferme. Alors il y a le coup de la camionnette avec le gros qui perd ses lunettes et qui s’écrase en bas d’une falaise, on a bien la nana qui se fait égorger avec un morceau de miroir éclaté, mais rien de tout cela n’est très flippant, surtout à notre époque. Si certains passages sont plutôt bien foutus, ils ne sont pas nombreux, comme la scène des vestiaires avec le miroir qui se brise ou encore la traque de la blondasse dans le lycée vide. Il y a tout de même une mise à mort sympathique, celle de la tête tranchée qui va créer une panique dans le bal. Malheureusement, cette scène va être occultée par la bagarre de fin, complètement ridicule et dénuée d’intérêt. Bien entendu, la révélation du tueur sera sans grande surprise.

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Ah ben c’est bon, je peux te buter, je ne salirai pas ta robe !

Au final, Le Bal de l’Horreur est un semi déception. Avec un scénario des plus convenus, un tueur pas du tout charismatique, des mises à mort peu inspirées et des acteurs pas au top, le film possède un rythme un peu long et chiant. Loin d’égaler le sublime Halloween, ce film a le mérite d’exister et de divertir une paire de fois. Mais je ne comprends toujours pas comment on a pu en faire 3 suites et un remake, là, il faut m’expliquer !

Note : 10/20

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AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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