mars 29, 2024

Shaka Ponk – The White Pixel Ape

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Avis :

Dans l’univers du rock français, il est assez difficile de faire la fine bouche. Si dans les années 80, on avait droit à de la qualité avec des groupes comme Téléphone ou Trust, les années 2010 ont montré tout le mal qu’a subi le rock depuis 30 ans. Aseptisation, manque d’originalité, volonté de faire du pognon et de passer à la radio. Bref, le rock français a perdu son intégrité et c’est bien dommage. Pour trouver de petites pépites, il faut fouiller allégrement dans les coins du net ou chez un disquaire à l’esprit bien fourni, chose qui devient rare aussi. Fondé en 2004, Shaka Ponk veut dès le départ faire une musique qui allie le rock et l’électro avec une pointe de métal. Pas du tout reconnu en France, le groupe part en Allemagne et fait les premières parties de groupes comme Korn ou Mudvayne, des petites pointures en somme. Ils se font remarquer et signent un premier contrat. Par la suite, ils reviennent en France et commencent à se faire un nom, notamment grâce à des web radios. En 2010, ils sont nommés aux victoires de la musique, mais ne remportent pas le sésame. C’est à partir du troisième album, The Geeks and the Jerkin’ Socks que le groupe décolle, notamment avec le lénifiant titre My Name is Stain. Après un an de repos et une première partie des Guns N’Roses, le groupe revient avec un nouvel album qui cartonne, The White Pixel Ape, qui annonce le début d’un diptyque avec The Black Pixel Ape. Mais après les shows, les récompenses, le succès, les émissions télés, que reste-t-il de l’intégrité rock de Shaka Ponk qui se base énormément sur le visuel ?

Autant le dire tout de suite, ce groupe a du talent. On aurait envie de cracher dans la soupe, de dire qu’ils font de la merde, simplement parce que le public visé par cette musique est bien souvent insupportable quand on critique ce genre de groupes et que l’on ressent un profond plaisir à emmerder cette communauté, mais après une première écoute, les mecs savent jouer. Seulement, il faut croire qu’ils aiment se saborder. Le premier titre, Lucky G1rl, est une bonne réussite. Certes le titre n’est pas révolutionnaire, mais il est dans un esprit rock, aucun son électro ne vient polluer la mélodie et Frah, le chanteur montre qu’il a du talent. Seulement, la suite sera moins reluisante. I Wanna Get Free est une catastrophe pour les oreilles. Sam, la chanteuse, pousse dans les aigus à l’extrême et on ressent de la douleur dans les tympans. Le titre n’a rien de rock, il est juste électro, mais même dans ce registre c’est mauvais. Absolument rien ne sauve ce titre du naufrage, tant sur le plan musical que graphique, puisque le clip est vraiment affreux. Monkey on the Wall est un poil plus rock, notamment grâce à des guitares bien présentes, mais le titre ressemble plus à un bouche-trou qu’autre chose. Redondant et pénible sur les refrains, encore une fois à cause de l’horrible voix de la chanteuse, ce titre ne marque pas et reste mineur. C’est alors que surgit Scarify, morceau de près de sept minutes. On se dit que c’est cool, que le groupe sort du schéma formaté pour faire des clips, et en ce sens, c’est bien vrai. Mais le titre est d’une lourdeur incroyable. Les types ont trouvé un rythme sympa et ils le poussent jusqu’à saturation. On aura une vilaine boîte à rythme qui fera inlassablement le même son durant tout le titre. Autant dire que c’est pénible, et ce n’est pas l’apport d’un passage en hip-hop qui va sauver quoi que ce soit. Heureusement pour nous, Black Listed arrive à point nommé et c’est résolument le meilleur titre de l’album. Démarrant comme un titre métal, avec une rapidité hallucinante dans les grattes et la batterie, le titre se repose en son milieu pour partir vers le funk et revenir sur la fin dans le métal. Cette alternance des genres est franchement bien foutue et prouve que le groupe peut faire quelque chose de très bon. Cette joie sera de courte durée, puisque An Eloquent arrive ensuite et c’est la douche froide. Aussi intéressant que Scarifiy, le titre propose un son redondant en électro et le titre est vraiment chiant et sans épaisseur. Même le refrain un peu rock tire la gueule.

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WOtz Goin’ON est un morceau fort sympathique aussi. Démarrant avec un pauvre banjo, rappelant le film Délivrance, le titre part très vite vers un genre de métal déjanté et relativement bordélique mais bien foutu. Reste encore une fois la voix de la chanteuse quand elle part dans les aigus qui est juste insupportable. Par contre, encore une fois, on redescend dans les bas-fonds de la musique avec Story O’My LF qui est juste dégueulasse. Linéaire, sans intérêt, mal foutu et qui ne soulèvera aucune foule sur scène, le titre est voué à être jeté dans les poubelles. Gimme Guitarrrrra reste un titre qui ne sert pas à grand-chose. Si certains passages demeurent sympathiques au sein même du titre, comme le refrain très enjoué, le reste est anecdotique et peu intéressant. Last Alone démarre comme un reggae, affichant ainsi sa différence et part ensuite vers le rock, notamment dans le refrain. Mais encore une fois, si le refrain est efficace, le reste ne marque pas les esprits et demeure trop linéaire, sans réel épaisseur, comme si tout le morceau était survolé. Alternative Native Soul est un morceau qui est assez sympathique dans sa globalité. On ressent d’ailleurs un certain soulagement à entendre un titre sans fioriture électro. C’est franc, c’est droit et ça donne ce que l’on était venu chercher. En ce sens, il s’agit d’une bonne pièce. Par contre, il faudra dire au groupe d’arrêter d’essayer de faire des ballades. Heal Me Kill Me est profondément mauvais comme titre. Sam se prend pour Macy Gray et tout cela ne sied pas du tout à l’image du groupe. Il en résulte un morceau chiant comme la pluie. Enfin, le groupe revient vers quelque chose de plus intéressant avec 6xLove, un morceau pêchu, voire métal, qui envoie le pâté dès son intro et on sent toute la puissance que pourrait dégager le groupe, s’il ne se souciait pas de faire rentrer des thunes.

Au final, The White Pixel Ape, le quatrième album de Shaka Ponk n’est pas une franche réussite, mais ce n’est pas non plus une purge. Sorte de grand huit du rock français, le skeud alterne vertigineusement les morceaux excellents avec des titres souvent très mauvais. On se pose encore la question de savoir comment un groupe avec autant de talent arrive à se saborder de la sorte avec des sonorités électros qui ne servent à rien et des tonalités aigues insupportables. Bref, un album moyen qui ravira surement les fans du groupe.

  1. Lucky G1rl
  2. Wanna Get Free
  3. Monkey on the Wall
  4. Scarify
  5. Black Listed
  6. An Eloquent
  7. WOtz Goin’ON
  8. Story O’My LF
  9. Gimme Guitarrrrra
  10. Last Alone
  11. Alternative Native Soul
  12. Heal Me Kill Me
  13. 6xLove

Note : 11/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=aRljVackZ08[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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7 réflexions sur « Shaka Ponk – The White Pixel Ape »

    1. Les fautes ont été corrigées et ce sont des fautes de frappe, je n’ai pas relu mon texte avant publication… L’erreur est humaine. Et puis je pourrais tout aussi bien te répondre que quand on n’accepte pas la critique, on ne la lit pas^^

  1. c est ça qu on aime ns ches shaka le rock mélangé a l electro, les différents styles de chaque chanson, les différentes façons d utiliser leur voix. bref toutes les critiques moi je les transforme en compliment et c est tant mieux si ça leurs rapporte du frics car ç est leur gagne pain et ils ns font grave du bien.

  2. Je suis bien content de trouver des avis différents sur des artistes que j’aime.

    Or, je ne comprend pas ton avis sur « An Eloquent ». Je le trouve vraiment pas mal sur le plan rock, on peux même sentir des influences Fall Out Boy !

    1. Ravi que l’article te plaise! Et effectivement, chacun son point de vue, je ne juge personne, je ne fais que donner mon avis sur un album en essayant d’argumenter. Sur An Eloquent, je ne suis jamais rentré dedans et pourtant, quand je chronique un album, je l’écoute au moins 5 ou 6 fois si ce n’est plus. Et puis Fall Out Boy, j’ai vraiment adhéré au début, c’était frais et dynamique et maintenant, je trouve que ça a perdu de sa superbe et je n’ai pas aimé le dernier album…

  3. Je trouve que ton article est bien long pour ce qui en sort finalement… Ca sent le vieux fan de la première heure qui n’a jamais accepté l’arrivée de Sam, et qui règle ses comptes… Ou alors le nostalgique des années 80… Dans ce cas, retourne à tes 45 tours, mais arrête de tirer à vue comme ça. Tu es qui toi dans le monde de la musique ? Un million d’entrées sur 2011-2012, tu crois vraiment que c’est du hasard ? En tout cas, ce n’est pas grâce aux radios, ni aux personnes comme toi, mais bien du fait des 10 ans qui ont précédés ton article.

    1. Je ne règle aucun compte envers Shaka Ponk et je n’ai rien contre eux, je donne juste mon avis concernant leur album. Faut-il être un professionnel de la musique pour donner son avis sur un album? Je ne crois pas, tout un chacun peut dire ce qu’il pense de ce qu’il écoute, voit, lit. Après tu as des mecs comme Calogero ou Booba qui font des millions d’entrées et pourtant, c’est clairement de la merde. Le pire, c’est que je ne suis pas virulent envers le groupe, au contraire, je dis qu’ils sont plutôt bons, mais c’est cette espèce de fusion électro que je ne trouve pas intéressante. Dans le même style, je préfère largement Enter Shikari. M’enfin, je suis peut-être un vieux con qui préfère le vrai son naturel d’une bonne gratte. Mais c’est assez marrant de lire cela de la part d’un gars qui a le pseudo d’un titre d’AC/DC…

      Et puis, c’est bien ce que je dis, on ne peut pas dire du mal d’un groupe qui possède un groupe de fans qui n’accepte pas la critique… Je suis fan de Metallica ou du film le Labyrinthe de Pan, mais je peux comprendre que des gens n’aiment pas et en disent du mal, je ne vais pas pour autant invectiver le chroniqueur, chacun ses gouts…

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