mars 28, 2024

Bruce Springsteen – High Hopes

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Avis :

Ce n’est pas parce que l’on a dépassé la soixantaine que l’on doit prendre sa retraite, cela est d’autant plus vrai quand on a un talent fou et que l’on propose des compositions toujours débordantes d’inventivité et de technicité. Bruce Springsteen n’est plus à présenter puisqu’il a une longue carrière derrière lui et High Hopes est son dix-huitième album studio, qui suit presque directement Wrecking Ball sorti en 2012. Toujours actif depuis 1973, on peut se demander comment The Boss arrive à se renouveler et à trouver des axes toujours plus intéressants les uns que les autres. Tout simplement en côtoyant les stars confirmées comme les stars montantes et les grands musiciens. Et pour cet album, il n’a pas fait appel à n’importe qui, puisque c’est avec Tom Morello qu’il s’associe pour fournir un grand, un très grand disque.

Pour ceux qui ne connaissent pas Tom Morello, il s’agit de l’ancien guitariste de Rage Against the Machine, de l’actuel guitariste de Audioslave (qui n’est autre que RATM avec Chris Cornell, le chanteur de Soundgarden) et qui a fait un détour vers le Street Sweeper Social Club. Bref, un type talentueux qui a une formation classique à la guitare et qui possède vraiment son propre style, son propre son. Si on allie cette coalition avec le fait que bons nombres des titres sont des reprises ou d’anciens titres réenregistrés, on peut avoir peur que les fans soient déçus et que la sauce ne prennent pas, mais finalement, il s’agit d’un véritable carton plein.

Le skeud commence avec High Hopes qui fait partie de l’album Blood Brother. Cette version est tourné vers quelque chose de rock, mais qui garde un côté festif avec des cuivres et des instruments à vent, rendant le tout très dynamique et surtout très technique. Harry’s Place est un morceau qui fut écrit en 2001 et qui ne voit le jour qu’aujourd’hui. Le titre est plaisant, moins dense que le précédent titre, mais il garde cette touche si caractéristique du Boss. Le son fait très années 80, avec saxo et distorsion de gratte, le tout porté par une voix suave et parfaite. American Skin (41 Shots), écrite en 2000 s’inscrit parfaitement dans les classiques de Bruce Springsteen. Cela démarre lentement, un peu comme Streets of Philadelphia, pour monter petit à petit durant les sept minutes que dure la pièce. C’est fort, touchant et surtout, techniquement irréprochable. Just Like Fire Would est une reprise du groupe The Saints et le titre est festif, joyeux, purement rock et demeure très entrainant, avec claviers et guitares, ainsi qu’une rupture avec des instruments à vent. Avec Down in the Hole, on arrive sur la première pièce sans Tom Morello et véritable premier morceau original. Un banjo en toile de fond, des hululements féminins, une voix voilée pour faire plus doux, puis le morceau s’emballe avec une pointe de batterie tout en discrétion, un refrain qui va chercher vers des sonorités irlandaises et des ballades celtiques, pas de doute, on est face à l’un des meilleurs titres de l’album malgré son calme intimiste. Heaven’s Wall est le premier titre original avec Tom Morello. Le titre est très rock, assez rapide, pêchu, avec la présence de violons et de chœur féminin durant le refrain pour donner une pointe de nouveauté à cela. Le solo de Morello est à tomber par terre car il est vraiment bien intégré et fait monter le titre d’un cran en termes d’énergie.

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Frankie Feel in Love est la chanson la plus courte du skeud, mais il s’en dégage une bonne humeur communicative, et surtout, elle demeure très complète et le chanteur en profite mêe pour jouer avec sa voix. This is Your Sword est un titre qui lorgne complètement vers l’Irlande et un vent de fraîcheur souffle sur l’album avec ce titre si évocateur. On ressent le vent sur les vertes plaines et les croix celtiques avec les binious et les voix féminines qui complètent une pièce très sympathique. Pour calmer tout ça, le skeud enchaîne avec Hunter of Invisible Game, une ballade un poil longue, mais qui et très prenante après plusieurs écoutes et qui demeure finalement très plaisante. Cette pause permettra d’enchaîner sur le meilleur morceau de l’album et surement de cette année. The Ghost of Tom Joad est une reprise d’un titre qui se trouve dans l’album du même nom, mais elle prend une dimension incroyable avec Tom Morello. Techniquement incroyable avec ses deux solos dantesques, elle est aussi très touchante avec son début tout en douceur, laissant libre courte à la voix sublime de Bruce Springsteen. Il s’agit aussi du titre le plus rock du skeud, toutes guitares dehors et qui fait la part belle à la maîtrise de cet instrument. Une véritable claque auditive qui fait du bien. Forcément, les deux morceaux suivants vont sembler moins forts, et pourtant, The Wall, hymne pour les soldats non revenus de la guerre du Vietnam est vraiment touchante et puissante dans son genre. Enfin, Dream Baby Dream est la pièce la plus faible, avec de nombreuses répétitions et qui n’accroche pas trop l’auditeur.

Au final, High Hopes est un grand album de rock pure souche. En s’acoquinant avec Tom Morello, Bruce Springsteen signe un énorme album, à la technique irréprochable et qui vaut l’écoute rien que pour The Ghost of Tom Joad. Un album complet, à la fois touchant, sensuel, puissant et nerveux. Les sonorités irlandaises sont parfaitement mises en avant. Bref, du bonheur à l’état pur.

  1. High Hopes
  2. Harry’s Place
  3. American Skin (41 Shots)
  4. Just Like Fire Would
  5. Down in the Hole
  6. Heaven’s Wall
  7. Frankie Feel in Love
  8. This is Your Sword
  9. Hunter of Invisible Game
  10. The Ghost of Tom Joad
  11. The Wall
  12. Dream Baby Dream

Note : 17/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=rOPDhoZH91g[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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