avril 19, 2024

Nashville Pussy – Up the Dosage

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Avis :

A l’heure actuelle, il est difficile d’inventer un son totalement inédit. Outre le domaine de l’électro qui peut puiser dans les évolutions technologiques, le rock reste quelque chose de profondément ancré dans le passé. Bien entendu, il est toujours possible de prendre des sons électros ou dans d’autres styles musicaux pour rendre la chose plus novatrice, mais ce genre prend toujours ses racines quelque part. En général, ça va puiser vers le blues ou le jazz et les musiques afro-américaines des années folles, mais maintenant certains groupes qui ont émergé dans les années 90 jusqu’à aujourd’hui puise dans le bon vieux rock et hard rock des années 70. La preuve en est avec Nashville Pussy qui a vu le jour en 1996 et qui n’hésite pas à citer ses ressources avec des groupes tels que Motörhead, Led Zeppelin ou encore Lynyrd Skynyrd. Maintenant, pour se démarquer de ses références, il faut deux choses : un bon concept et surtout, une technicité exemplaire. Et visiblement, Nashville Pussy a su trouver le bon filon. Après un EP sorti en 1998, le groupe enchaîne les tournées avec des groupes comme Marilyn Manson et Motörhead. Leurs performances scéniques sont appréciées grâce à des prestations à caractère pornographique, notamment avec la guitariste et la bassiste. En 2000, le groupe sort l’album High as Hell et c’est un grand succès. Par la suite, le groupe ne cessera de tourner et d’enregistrer et sort un album en 2009, From Hell to Texas qui sera acclamé par la critique, grâce à un hard rock mélangé à du rock sudiste. Avec Up the Dosage, le sixième skeud, le groupe est-il toujours fidèle à lui-même ?

Dans son ensemble, l’album reste très fidèle à ce que fait d’habitude le groupe. On est face à un album varié, qui n’hésite pas à envoyer la patate quand il le faut mais qui possède aussi ses morceaux plus calmes et plus techniques. D’entrée de jeu, on est mis au diapason avec trois titres qui se dévorent d’une traite et qui sont sans fioritures. Everybody’s Fault but Mine ainsi que Rub It To Death sont des titres binaires, qui ne s’emmerdent même pas avec un solo mais qui possèdent une rythmique diabolique et qui montrent une grande régularité de la part des musiciens. Tout cela donne envie de bouger et c’est tout ce que l’on demande au groupe. Alors certes, c’est vrai que cela ressemble beaucoup à du Motörhead et d’ailleurs, certains titres sont très évocateurs dans la référence comme White and Loud ou Spent, mais l’album ne se contente de faire du hard rock comme à la belle époque. On retrouve aussi des accents très punks voire underground comme le titre Till the Meat Falls Off the Bone et son refrain entêtant très sudiste. On peut aussi citer AC/DC comme référence et pour s’en rendre compte, il suffit d’écouter le titre Pussy’s Not a Dirty Word et son solo endiablé ainsi que sa rythmique très efficace. Quand on parle de rock sudiste, il est difficile de ne pas évoquer ZZ Top et si l’on écoute le titre Up the Dosage, on se rend vite compte que les deux barbus font aussi partie des références du groupe.

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Alors on pourrait croire qu’avec tous ces modèles, le groupe ne possède pas d’identité propre et pourtant, ce sont tous ces mélanges qui font Nashville Pussy et donnent un caractère singulier au groupe. Assimilant parfaitement toutes ces inspirations, le groupe fourni quelque chose de pur et de maîtrisé. D’ailleurs le groupe va puiser encore plus loin dans ses références et ses gouts avec Before the Drugs Wear Off. Guitare sèche, clavier, solo d’une grande maîtrise technique, on se rapproche dangereusement du blues et rock des années 60 et tout cela est parfaitement effectué ! Le titre est juste excellent, offrant une pause nécessaire et exceptionnelle. On peut aussi citer l’amusant morceau de country avec Hooray for Cocaine, Hooray for Tennessee, qui montre que le groupe fait ce qu’il veut tant ue ça reste dans le bon rock et les instruments à corde.

Au final, Up the Dosage, le sixième album de Nashville Pussy est un très bon album. Ne se prenant la tête pour fournir quelque chose de neuf qui ne leur ressemblerait pas, le groupe livre un album de hard rock puissant, varié et ultra référentiel. C’est frais, c’est pur, c’est maîtrisé sur toute la ligne et ça sent bon la liberté et le sud des Etats-Unis. Bref, un album de fort belle qualité.

  1. Everybody’s Fault But Mine
  2. Rub It To Death
  3. Till The Meat Falls Off The Bone
  4. The South’s Too Fat To Rise Again
  5. Before The Drugs Wear Off
  6. Spent
  7. Beginning of the End
  8. Up The Dosage
  9. Takin’ It Easy
  10. White and Loud
  11. Hooray For Cocaine, Hooray For Tennessee
  12. Pillbilly
  13. Pussy’s Not A Dirty Word
  14. Begging For A Taste (Bonus)
  15. Before The Drugs Wear Off (Bonus)

Note: 15/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=xu3GoqAkNzE[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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