avril 19, 2024

La Vénus à la Fourrure

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De : Roman Polanski

Avec Mathieu Amalric, Emmanuelle Seigner

Année : 2013

Pays : France

Genre : Comédie

Résumé :

Seul dans un théâtre parisien après une journée passée à auditionner des comédiennes pour la pièce qu’il s’apprête à mettre en scène, Thomas se lamente au téléphone sur la piètre performance des candidates. Pas une n’a l’envergure requise pour tenir le rôle principal et il se prépare à partir lorsque Vanda surgit, véritable tourbillon d’énergie aussi débridée que délurée. Vanda incarne tout ce que Thomas déteste. Elle est vulgaire, écervelée, et ne reculerait devant rien pour obtenir le rôle. Mais un peu contraint et forcé, Thomas la laisse tenter sa chance et c’est avec stupéfaction qu’il voit Vanda se métamorphoser. Non seulement elle s’est procuré des accessoires et des costumes, mais elle comprend parfaitement le personnage (dont elle porte par ailleurs le prénom) et connaît toutes les répliques par cœur. Alors que l’« audition » se prolonge et redouble d’intensité, l’attraction de Thomas se mue en obsession…

Avis :

« La Vénus à la fourrure« , le nouveau film du talentueux Roman Polanski est un petit bijou, une merveille, une belle claque, un coup de cœur. J’ai été pris dans ce film, j’ai vécu ce film, j’ai été passionné par cette audition des plus ingénieuses et perturbantes. Avec ce film inattendu, je trouve que Polanski signe là l’un des meilleurs films que j’ai pu voir de lui.

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Le film s’ouvre sur une rue d’un Paris sous la pluie. Le tonnerre gronde, quelqu’un marche lentement. Puis on se dirige vers un théâtre, on entre dans ce lieu. Dans le fond, la voix d’un homme se fait entendre. Cet homme, c’est Thomas, le metteur en scène et adaptateur de cette pièce. Il est au téléphone et râle car il vient de passer une journée d’audition affreuse pour trouver le premier rôle féminin de sa pièce. Mais rien n’y fait, toutes les actrices sont trop jeunes, trop vulgaires, trop …..

La personne qui est rentrée dans le théâtre, s’appelle Vonda, comme le rôle de la pièce. Elle vient pour auditionner avec un peu plus de cinq heures de retard. Au départ exténué, Thomas refuse de l’auditionner, mais par rapport à un quiproquo il se retrouve à lui donner la réplique. A cet instant il n’a pas idée de l’audition qu’il va vivre.

Je me suis fait complètement bluffer par ce film. Je partais déjà gagnant, j’aime beaucoup le cinéma de Roman Polanski, à la vision de la bande annonce j’avais très envie de le voir, mais j’étais bien loin de me douter ce que j’allais voir, un peu comme le personnage de Thomas qui ne se doutait pas une minute de ce qu’il allait vivre. D’ailleurs je me suis beaucoup identifié au personnage de Thomas, me posant les mêmes questions que lui. Roman Polanski nous offre un grand coup de théâtre avec ce film et nous met au même niveau que son personnage principal. On est baladé alors pendant 1H30 avec beaucoup de plaisir et de mystère.

Le scénario est une perle à lui tout seul et mélange habilement cinéma et théâtre. Partant d’une histoire simple comme une audition, le réalisateur va sans cesse renouveler son film, sans cesse jouer avec les codes du genre et nous allons devenir les pantins de cette actrice troublante un poil malsaine. Peu à peu elle va d’ailleurs rendre son film inclassable. C’est une comédie ? Un thriller mystérieux ? Un film social un peu bobo ? Un huis-clos peut-être ? Non, il est tout ça et rien en même temps. Je n’arrive pas à lui trouver un genre et ce n’est pas grave, c’est justement ce qui fait la force de ce cinéma singulier. Je ne pense même pas avoir vu un film de ce genre.

L’écriture du film et des dialogues est bluffant, c’est presque de la poésie. Les deux personnages s’affrontent, s’aiment, se détestent, se provoquent, se remettent en cause, c’est un va et vient incroyable. Et le tout est renforcé par l’intrigante et merveilleuse bande originale signée Alexandre Desplat.

« La Vénus à la fourrure » c’est aussi deux acteurs stupéfiants. Le « couple » Mathieu Amalric et Emmanuelle Seigner fait des étincelles.

Le premier est très bon dans la peau de ce metteur en scène névrosé, exigent, un peu désabusé. J’aime la prestance que dégage Amalric, c’était simple dans le mettre dans la peau d’un metteur en scène un peu décalé, mais l’acteur fait-là des merveilles et je l’ai trouvé très attachant.

Et puis il y a Emmanuelle Seigner dans un double rôle. L’actrice est magique, captivante dès qu’elle parle. Elle est tour à tour drôle et capricieuse, intriguante et ingénue, flippante ou diabolique, elle joue tellement de femmes, c’est un personnage aussi riche qu’il nous fait nous poser des questions, même les plus surprenantes dont je ne peux vous parler. Emmanuelle Seigner nous livre l’une des plus belles compositions de ces dernières années, elle est tout simplement excellente et son mari sait très bien la filmer.

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« La Vénus à la fourrure » est donc un très grand cru 2013 pour Roman Polanski qui nous surprend à chaque film avec de moins en moins d’acteurs. C’est un film envoûtant, qui a du caractère et aux images sublimes.

« La vénus à la fourrure« , vous l’aurez compris, m’a complètement conquis et c’est bien l’un des meilleurs films que j’ai vu cette année et ce serait dommage de passer à côté.

Note : 18/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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