avril 20, 2024

Helloween – Helloween

Avis :

Cela fait maintenant trente-huit ans que Helloween existe. Fondé en 1983 à Hambourg, les allemands n’ont eu de cesse de proposer des albums, en passant par des stades bien distincts. Les nostalgiques parleront de l’époque des Keeper of the Seven Keys, alors que certains préfèreront l’aspect plus moderne d’un The Dark Ride. Les teutons ont toujours tenté des choses, et cela malgré les départs de certains chanteurs et les embrouilles avec un guitariste parfois chafouin. D’ailleurs, on pensait le groupe mort et enterré depuis le précédent album en 2015, mais c’était sans compter sur une réunification légendaire. Pensez donc, les trois chanteurs, Kiske, Deris et Hansen, réunis pour la première fois autour d’un seul et unique album, avec Weikath à la gratte et Grooskopf à la basse. Cela avait de quoi susciter un grand intérêt. Et cet album éponyme tient vraiment toutes ses promesses !

Le skeud débute avec Out for the Glory, et c’est un hymne épique. Le groupe se sert des règles du Power pour faire un chan guerrier et fédérateur dès le départ. Dépassant les sept minutes, cette entrée en matière donne une furieuse envie d’en découdre et démontre que Helloween en a encore sous la pédale. La preuve, les trois chanteurs s’octroient les passages qui correspondent le mieux à leur compétence vocale et cela donne vraiment du relief. Relief que l’on retrouve de façon très pertinente sur le morceau suivant, Fear of the Fallen. Les trois voix donnent une ampleur à ce titre résolument plus moderne, mais qui n’oublie en aucun cas l’aspect rapide et épique du Heavy propre au groupe. Le refrain est d’ailleurs catchy à souhait, tout comme les riffs qui s’ancrent bien en nous, au point de nous faire bouger la nuque dans tous les sens.

Le groupe va surprendre avec Best Time, qui vise un côté très moderne. Certains détesteront ce titre car il n’est ni Heavy, ni Power, et possède même un petit côté Pop qui risque de faire friser des barbes. Mais force est de constater que ça fonctionne à plein régime tout de même. Le morceau est assez court, il possède de bons passages et renoue avec le côté moderne du groupe. Ainsi, en faisant cela, dès les trois premiers titres, les allemands démontrent leur volonté de mixer toutes les époques d’Helloween, ne faisant pas de préférence et délivrant finalement ce qui fait l’essence même du groupe. Mass Pollution va, quant à lui, être bien plus bourrin et sauvage. Les riffs sont lourds et on tombe dans un Hard’n’Heavy bien pensé et qui frappe fort. Il sera d’ailleurs l’un des titres les plus « violents » de l’album.

Par la suite, on trouvera deux titres très efficaces, bien qu’un peu conventionnels, mais qui font le job. Angels et Rise Without Chains ont un peu la même structure, mais dans des ambiances différentes. La première chanson est un peu plus sombre et lyrique, alors que la seconde sera plus fédératrice, plus enjouée, avec un refrain qui rentre de suite en tête. Mais c’est bien Indestructible qui va sortir du lot, avec son introduction virulente et ses riffs percutants. Si, par la suite, le titre s’avère plus classique, le solo de Weikath fait le reste et on ressent une énergie dévastatrice dans les couplets. Helloween continue alors sur ce bon chemin avec Robot King. Le titre est long, mais il frappe fort et évoque toute la puissance du groupe, notamment sur ses prestations scéniques. Un morceau taillé pour la scène qui va faire chahuter les foules.

Après ce long morceau épique et dense, le groupe ne se laisse pas aller pour autant et délivre un Cyanide qui fait mal. Nerveux et toujours autant inspiré, Helloween offre encore un titre efficace en diable et surprenant, qui fait du bien. Puis déboule alors Down in the Dumps et son aspect grandiloquent et guerrier. Le groupe délivre l’un de ses meilleurs morceaux et montre sa très grande forme. Que l’on va surtout retrouver dans le dernier titre de l’album, Skyfall et ses plus de douze minutes. Avec ce morceau, le groupe passe par toutes les étapes, ne suscite jamais l’ennui et démontre la force de leur union. Les trois chanteurs, ainsi que les trois guitaristes s’en donnent à cœur joie et offrent un morceau dantesque, surpuissant et d’une générosité sans faille. Un travail de titan qui force le respect, et qui fait office de conclusion pour un album imposant.

Au final, Helloween, le seizième album du groupe du même nom, est une tuerie. Alors que les allemands étaient au plus bas à cause d’une guerre d’égos mal placés, leur réconciliation et leur nouvelle formation fait des merveilles, chacun y trouvant un rôle important à y jouer. C’est là que l’on voit le vrai visage des teutons, qui n’ont jamais été autant efficace que maintenant, synthétisant ce qui a fait leur succès et leur identité et trouvant un équilibre parfait. Bref, Helloween signe un retour en force qui fait plaisir et qui risque fort d’écraser la concurrence.

  • Out for the Glory
  • Fear of the Fallen
  • Best Time
  • Mass Pollution
  • Angels
  • Rise Without Chains
  • Indestructible
  • Robot King
  • Cyanide
  • Down in the Dumps
  • Orbit
  • Skyfall

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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