avril 16, 2024

Tora Tora – Bastards of Beale

Avis :

Durant les années 70 et 80, certains groupes vont connaître un essor fulgurant avant de tomber dans les affres de l’oubli. Des formations de rock, mais aussi de Heavy et même de Glam, genre qui trouvera son apogée dans les années 80. Et ça tombe plutôt bien, puisque Tora Tora se forme au début des années 80 pour faire du Glam. Surfant sur un style qui fonctionne à plein régime, le groupe se fait un nom dès son premier effort, Surprise Attack. L’album atteindra la 47ème place au Billboard et le groupe semble lancer pour une belle aventure. Qui prendra fin en 1994, deux ans après la sortie du deuxième opus, Wild America, qui ne trouvera pas son public. Mais aussi étonnant que cela puisse paraître, le groupe refait surface en 2008 et sort même un album en 2011, Revolution Day.

La sortie de l’album reste assez confidentielle. Le groupe n’arrive pas à retrouver sa superbe du premier effort et on peut même dire que Tora Tora fait office de vilain petit canard dans le milieu tant son succès reste relatif et encré dans une époque désormais révolue. Pour autant, il en faut plus pour décourager le quatuor de Memphis qui va revenir en 2019 avec Bastards of Beale. Quatrième album, on notera qu’il aura fallu huit ans à la formation pour accoucher d’un nouveau bébé et on aurait pu croire à un vrai mastodonte. Mais il n’en sera rien. Si l’album est loin d’être mauvais ou désagréable, Tora Tora signe un opus assez terne, très classique, mais qui baigne dans une production assez lamentable, ce qui est inexcusable pour un groupe qui a de la bouteille. Et cela s’entend dès le premier morceau, Sons of Zebedee.

On ne peut pas dire que le morceau soit mauvais. On navigue dans un Hard Rock à tendance même Rock plutôt sympathique et qui arrive même à avoir un refrain catchy. Mais on va de suite ressentir les faiblesses du titre, et de l’album en général. Le morceau manque de punch, manque d’une hargne qui donne envie de se trémousser et de headbanger un petit coup. En fait, le morceau est trop léger, trop simple, et n’arrive pas vraiment à accrocher l’oreille. Ce constat, on va le faire plus d’une fois durant les écoutes. Par exemple, Giant Falls semble avoir des années de retard. Et encore, pour un morceau qui n’a pas d’impact et qui demeure à qui mieux, mieux, sympathique. Etions-nous en droit d’attendre un peu plus de la part du groupe américain ? Oui. Même Everbright manque de verve.

D’ailleurs, il s’agit d’un titre qui ne s’imprime pas et qui s’oublie très vite, ce qui est dommage. L’autre défaut majeur d’un tel album, c’est qu’il est bien trop calibré. On retrouvera des chemins tout tracé qui nous font dire que le groupe s’est contenté du minimum syndical. On aura droit à la gentille ballade avec Lights up the River, qui, là aussi, manque d’énergie pour pleinement nous convaincre. On aura même droit au morceau instrumental avec Vertigo. Un titre néanmoins réussi, qui démontre le talent technique des musiciens et surtout, il s’agit d’un titre qui a un riff. Un riff simple, efficace, et qui donne envie de se bouger les fesses. Par contre, fait étrange, on trouvera dans la version bonus japonaise le même titre en acoustique, mais avec des paroles, qui sont absentes de la version normale… Bizarre.

Alors avec tous ces défauts, on pourrait croire que Bastards of Beale, le dernier effort de Tora Tora, est une purge, mais ce n’est pas tout à fait vrai. Dans son ensemble, le skeud est assez agréable. Il n’a rien de marquant ou d’impactant, mais il est loin d’être détestable. Certains titres se défendent même, comme la version instru de Vertigo, ou encore d’autres morceaux plus nerveux. On peut citer Son of a Prodigal Son qui fonctionne plutôt bien, ou encore Rose of Jericho qui est courte mais plutôt percutante. On peut même évoquer Silence of Sirens qui a le mérite d’essayer d’installer une certaine ambiance et de monter crescendo. Ce ne sera pas forcément une grande réussite, mais le groupe essaye de sortir quelque chose. Malheureusement, tout cela sera plombé par une production qui ne suit pas et fait grandement défaut au groupe.

Au final, Bastards of Beale, le dernier album en date de Tora Tora (qui date tout de même de 2019, mais vu qu’il faut quasiment huit ans aux vieux briscards pour ressortir une galette…) n’est pas une franche réussite, mais ce n’est pas non plus une purge comme on peut le lire ici et là. Loin d’être désagréable, on ressent tout de même que le groupe manque d’inspiration et n’a plus la même énergie qu’auparavant. Si on retrouve une certaine verve dans une paire de morceaux, on restera sur un album très classique, pas désagréable, mais loin d’être essentiel.

  • Sons of Zebedee
  • Giants Fall
  • Everbright
  • Silence of Sirens
  • Son of a Prodigal Son
  • Lights up the River
  • Let us be One
  • All Good Things
  • Rose of Jericho
  • Vertigo
  • Bastards of Beale
  • Vertigo (acoustic)

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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