avril 20, 2024

Mort à Venise

Titre Original : Morte a Venezia

De : Luchino Visconti

Avec Dirk Bogarde, Bjorn Andresen, Silvana Mangano, Marisa Berenson

Année : 1971

Pays : Italie, France

Genre : Drame

Résumé :

L’histoire de Gustav Aschenbach, compositeur allemand d’une cinquantaine d’années, en voyage à Venise, où il loge au Grand Hôtel les Bains. Sur la plage, il aperçoit un jeune adolescent à l’apparence androgyne, dont la beauté le fascine et l’attire. Aschenbach n’arrive pas à quitter Venise, obnubilé par le jeune garçon, et, tandis qu’une épidémie de choléra frappe la ville, il l’observe jour après jour sur la plage, inlassablement. La relation distante qui va naître entre les deux personnages, composée uniquement de jeux de regards, sera pour le musicien une occasion de réfléchir sur l’Art, la nostalgie, et la beauté.

Avis :

Le cinéma italien, comme tous les cinémas de par le monde, regorge de merveilles et de cinéastes talentueux et aujourd’hui, je m’arrête sur l’un de ces réalisateurs les plus connus et surtout admirés, Luchino Visconti. Immense réalisateur mort prématurément en 1976 à l’âge de soixante-neuf ans, c’est plus d’une trentaine d’années de carrière et pas moins de quatorze long-métrages, dont le Palmé « Le Guépard« , qui demeure encore aujourd’hui l’un des plus grands classiques du cinéma italien.

Pour ma part, le cinéma de Luchino Visconti est un cinéma que je ne connais absolument pas, puisque cette « Mort à Venise » est le premier film sur lequel je m’arrête. Sorti dans la dernière décennie de sa vie, « Mort à Venise » est un film pour le moins très particulier, et même s’il fut un moment de cinéma que j’ai apprécié pour beaucoup de raisons, je dois aussi dire que j’en ressors un chouilla partagé, face à une intrigue qui au bout d’un moment a tendance à se répéter inlassablement, ce qui apportera des longueurs, notamment dans sa deuxième partie, qui se fait de plus en plus longue, comme si le film ne savait pas comment se conclure.

1911, à la belle époque, Gustav Aschenbach est un compositeur autrichien qui vient se reposer quelques jours ou quelques semaines dans un palace à Venise. Au détour des salons mondains, Gustav remarque Tadzio, un jeune adolescent énigmatique et androgyne. Gustav est frappé par sa beauté, commence alors un jeu de regards qui va peu à peu tourner à l’obsession.

« Mort à Venise« , même s’il va se faire long, notamment dans sa deuxième partie, demeure un film incroyable à regarder. Un film quasi hypnotisant, qui tient une première heure et demie où il ne s’y passe absolument rien, et pourtant, cette dernière m’a complétement et totalement captivée. La grâce des mouvements de caméra, la beauté de chaque instant, l’insistance sur les jeux de regards est puissante, les non-dits, les silences, puis en arrière-fond, toute la richesse, l’opulence et la grâce de la belle époque, avec ces costumes incroyables, la présence que dégage chaque personnage, même le petit figurant en arrière-plan. La reconstitution est aussi folle qu’elle est magnifique. Bref, tout ceci, qui dans un sens se prolonge avec la partie plus ennuyante, on va dire, vers sa fin, fait que « Mort à Venise » est un film esthétiquement magnifique, que je n’ai presque pas vu passer.

Toujours du côté des éléments fabuleux que tient le film, il faut aussi compter sur les prestations magistrales de Dirk Bogarde et Bjorn Andresen. Les deux acteurs n’ont pratiquement pas de répliques, leur jeu étant énormément constitué de regards, de désir et presque de séduction.

Mais voilà, comme je le disais, je ressors un chouilla partagé sur ce film, et plusieurs points me viennent en tête, et l’un des premiers est cette sensation que même si le désir est filmé de manière incroyable, au bout d’un moment, « Mort à Venise » tourne en boucle. Il y a bien quelques flashbacks qui s’invitent, histoire de raconter et épaissir le personnage de Gustav, mais ils sont peu nombreux, et le film aurait été incroyable s’il n’avait fait qu’une heure quarante-cinq, mais étalé sur deux heures dix, malgré la fascination, le temps devient de plus en plus long à mesure que cette fascination peine à se conclure.

De plus, si l’intrigue est filmée de manière incroyable, cette dernière demeure assez dérangeante en un sens, puisqu’elle raconte tout en suggestions et regards insistants, la fascination et le désir d’un homme mûr pour un jeune adolescent, ce qui est, dans l’ensemble, assez douteux et comme je le disais plus haut, c’est dérangeant, car Luchino Visconti arrive quand même à intriguer, intéresser, et même à fasciner avec cette histoire.

Je ressors donc partagé de ce premier Luchino Visconti. Douteux et fascinant à la fois, hypnotique et incroyable, d’un esthétisme redoutable, et en même temps longuet sur la fin, laissant une sensation de tourner en rond, ayant du mal à conclure le tout, d’ailleurs, tout ce qui tournera autour d’une épidémie de Choléra dans la ville est assez mal amené, et n’arrivera pas autant à convaincre et intéresser que la dérangeante fascination de cet homme pour ce jeune garçon. Bref, entre sentiments partagés, je ne regrette en aucun cas de m’y être arrêté, car visuellement parlant et dans son ambiance, c’est tout simplement grandiose.

Note : 12/20

Par Cinéted

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