avril 19, 2024

The Box

De : Richard Kelly

Avec Cameron Diaz, James Marsden, Frank Langella, Gillian Jacobs

Année : 2009

Pays : Etats-Unis

Genre : Thriller

Résumé :

Norma et son époux mènent une vie paisible dans une petite ville des Etats-Unis jusqu’au jour où une mystérieuse boîte est déposée devant leur domicile. Quelques jours plus tard, se présente l’énigmatique Arlington Steward qui leur révèle qu’en appuyant sur le bouton rouge de la boîte, ils recevraient 1 000 000 $, mais cela entraînerait la mort d’un inconnu…

Avis :

Parmi les auteurs américains singuliers, assurément, Richard Kelly est l’un de ceux qui fascine le plus. Débarquant dans les années 2000, Richard Kelly a posé dès son premier film un objet de fascination avec « Donnie Darko« , film fou de voyage temporel qui aujourd’hui encore continue de faire couler beaucoup d’encre et anime des débats passionnés. Par la suite, Richard Kelly va être de retour cinq ans après avec le délirant et trop méconnu « Southland Tales« . Là encore, le film est fou, et là encore, il a de quoi faire parler et se poser de sacrées questions.

Pour son troisième film, et dernier à ce jour, Richard Kelly embarquait Cameron Diaz et James Marsden dans une bien étrange histoire. Une histoire qui sonne parfaitement comme du Richard Kelly. Complexe, étrange, complotiste, fou, désespéré et pessimiste, doté d’une tension permanente, « The Box » est un film qui là encore est sujet à interprétations et une chose est sûre, qu’on l’aime ou non, « The Box » est très loin de laisser indifférent, tant l’expérience proposée par Kelly est singulière. Comme tous les Richard Kelly, le film sera alors démoli d’un côté et adoré de l’autre. Pour ma part, je dois bien avouer que malgré le mystère qu’est ce film, l’expérience vécue est très loin d’être mauvaise.

Amérique dans les années 70, un matin, un couple reçoit une boite avec un mot à l’intérieur. Sur le mot, il est écrit que Monsieur Arlington Steward passera les voir à 17 h le soir même. Qui est Monsieur Steward ? À 17 h, Mr Steward arrive et explique à Norma que la boite reçue est un test. Dans cette boite, il y a un bouton, si elle appuie, deux choses se passeront. La première, quelqu’un qu’elle ne connaît pas, quelque part dans le monde, mourra, et la deuxième, elle recevra en liquide un million de dollars. Est-ce une blague ? Osera-t-elle appuyer ? Que se passera-t-il vraiment si elle appuie ? Comment Mr Steward saura si elle a appuyé ou non ? Et puis donne-t-on vraiment un million de dollars comme ça ?

Les films de Richard Kelly et les géniales migraines qu’ils peuvent véhiculer. Kelly est connu pour écrire des scénarios complexes. Des scénarios qui ont plusieurs niveaux de lecture, « Donnie Darko » et « Southland Tales » sont de petits bijoux de ce côté-là, et on peut dire que « The box » ne déroge pas à la règle. Film singulier à l’atmosphère étouffante, « The Box » est un film incroyable, qui m’a totalement fasciné de bout en bout et j’en ressors avec le sentiment d’en avoir saisi le principal, mais un deuxième, un troisième, ou plus, visionnage sera le très bien venu, tant le film ne livre pas tous ses secrets la première fois. D’ailleurs, les livre-t-il entièrement, au bout d’un moment ? C’est ça que j’adore dans les films de Richard Kelly. J’aime que le réalisateur me bouscule, et me plonge dans un labyrinthe scénaristique dingue.

« The Box« , c’est un scénario qui part d’une idée terrible. Une idée très intéressante. Imaginez qu’on vous propose d’appuyer sur un simple bouton et d’empocher un million de dollars. Les conséquences ? La mort d’un inconnu qu’on ne connaît pas quelque part dans le monde. Une vie et plus largement une conscience vaut-elle ce prix à payer ? Bien sûr, ça, ce n’est que le début de la réflexion et l’on se doute bien qu’il va y avoir plus, que « The Box » explorera plus. Une fois cette base dépassée, Richard Kelly nous entraîne alors dans un film complexe, qui, c’est vrai, a une tendance à partir dans tous les sens. Réflexions pessimistes sur l’être humain, « The Box » navigue parfaitement entre le drame humain, le thriller psychologique, le film fantastique qui peut rappeler des épisodes de « La quatrième dimension« . Et le tout, entre mystère, tension, émotion, regret, désillusion, et tant d’éléments encore, que je préfère garder secret, nous entraîne dans un film qui nous questionnera nous-même. Le dilemme est tellement simple et complexe en même temps.

Ajouter à cela, Richard Kelly maîtrise bien sa tension qui ne fait que monter crescendo tout du long, pour nous emmener dans un final absolument génial, même si, quand on y réfléchit bien, ce dernier était un peu prévisible. Ce qui est excellent avec « The Box« , c’est aussi cet univers mystérieux que le réalisateur ne cesse de cultiver sur tout son film. Un univers qui oscille entre les genres, et dont le complotisme, qu’on ne comprend pas toujours, ne fait que piquer notre curiosité, allant de rebondissements en découvertes « macabres ».

Richard Kelly nous a toujours concocté de sacrés castings (le cast de « Southland tales« …) et encore une fois, « The Box » ne va pas déroger à cette règle. Les comédiens sont tous irréprochables, avec néanmoins une mention toute particulière pour Cameron Diaz qui s’illustre dans un tout autre registre que la comédie loufoque, et ça fait du bien. Ici, dans la peau de cette mère qui va découvrir les lourdes conséquences d’un geste impardonnable, livre là une interprétation terrible et bouleversante. En un sens, on peut même dire qu’elle tient là l’un de ses meilleurs rôles. Face à elle, ou pour l’accompagner, on trouve un très bon James Marsden et surtout un Frank Langella vraiment très inquiétant. Un Frank Langella qui met d’emblée très mal à l’aise et personnellement, je ne sais pas si je lui aurais ouvert ma porte. L’acteur jouit d’un tel charisme qu’il apporte de la tension permanente dès qu’il apparaît.

Ce dernier Richard Kelly est donc une sacrée expérience. Film fou, film terrible dans bien des sens, « The Box » n’a pas fini de fasciner, car à chaque nouveau visionnage, le film ne cesse de se révéler. Certes, cette histoire, notamment quand elle s’aventure dans son complot, n’est pas forcément très claire, et comme les personnages, on peut avoir la sensation d’être dépassé et largué, mais malgré cela, ça n’empêche pas l’expérience d’y être excellente, intense, folle, unique et finalement très touchante. Après trois films, aussi fous que peuvent l’être « Donnie Darko« , « Southland Tales » et « The Box« , il est dommage d’avoir perdu le réalisateur pour l’instant et douze ans après ce film, on attend avec toujours autant d’envie et de curiosité le prochain Richard Kelly.

Note : 14/20

Par Cinéted

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