mars 28, 2024

The Pool

De : Ping Lumpraloeng

Avec Theeradej Wongpuapan, Ratnamon Ratchiratham

Année : 2021

Pays : Thaïlande

Genre : Action, Thriller, Horreur

Résumé :

A l’issue d’un shooting et surtout de son after, un pubard s’endort sur un matelas pneumatique, au cœur d’une gigantesque piscine. Il se réveille pour constater que le niveau de l’eau a suffisamment baissé pour qu’il se retrouve coincé, sans personne pour le secourir. Un crocodile très joueur le rejoint…

Avis :

Au rayon des cinémas qu’on connaît assez mal chez nous, il y a le cinéma thaïlandais, et aujourd’hui, on va s’arrêter sur un metteur en scène totalement inconnu chez nous, Ping Lumpraploeng. Thaïlandais, si « The Pool » est le premier film qui arrive jusque chez nous, il est loin d’être son premier film. Débutant en 2006, Ping Lumpraploeng s’est spécialisé dans la comédie et surtout la comédie horrifique burlesque, dont les affiches sur IMDB nous laissent imaginer l’absurde de ces films.

Présenté à l’étrange festival en 2020, « The Pool » s’est vu débarquer directement en vidéo à la demande en Février dernier. Tenant un ton bien plus sérieux, Ping Lumpraploeng s’attaque à un genre un peu moins côté dans le domaine de l’horreur et du survival, le Crocodile Movie. Un genre qui reste plutôt cool, même s’il est bien moins prolifique qu’un Shark Movie par exemple.

Tenant un synopsis aussi improbable qu’intriguant, puisqu’il s’agit d’un homme bloqué dans une piscine avec donc un crocodile, « The Pool » se pose comme un petit divertissement parfois amusant, parfois tendu, et d’autres fois encore, il faut bien le dire, un peu grossier, tant l’héroïsme est poussé jusqu’à nous faire plus que sourire. Bref, quoi qu’il en soit, entre improbabilité, tension, et une certaine « folie » pleinement assumée, « The Pool » se laisse très gentiment regarder.

Day travaille dans le domaine de la publicité. Après un prestigieux shooting qui s’est tenu dans une gigantesque piscine, Day doit s’assurer de rendre les lieux en l’état, même si ladite piscine va être abandonnée. Profitant de quelques heures seul, Day flâne et surtout s’endort sur un matelas pneumatique. Malheureusement pour lui, quand il se réveille, on a déjà commencé à vider la piscine et Day se retrouve coincé dans cette dernière ne pouvant désormais atteindre les bords. Les choses vont encore plus se compliquer quand un crocodile tombe dans la piscine. Dès lors, Day doit arriver à sortir, mais aussi surveiller le reptile qui pourrait attaquer à tout moment.

Quand on parle de film de crocodile affamé d’être humain, il y a quelques films qui nous viennent en tête comme « Le crocodile de la mort« , « Lake Placid« , « Solitaire » ou encore dernièrement « Crawl« . Mais voilà, si le genre est plaisant, il contient aussi son lot de nanars, de navets, de déceptions et les bons films ont tendance à se faire rares.

Avec « The Pool« , le thaïlandais Ping Lumpraploeng peut se vanter de poser une sympathique petite pierre à cet édifice. Certes, comme je le disais plus haut, « The Pool » a ses côtés grossiers et abusés et plus largement, la cohérence a très largement foutu le camp de son scénario, nous offrant des rebondissements assez fuckés, dont il ne faudra surtout pas chercher le pourquoi du comment. Certains mêmes sont si poussés, qu’ils nous font sourire d’emblée.

Mais voilà, derrière ça, très étrangement, « The Pool » est un film qui arrive à tenir son cap et surtout à faire son petit effet. Ce qui est cool avec « The Pool« , c’est son côté complément assumé, dans le sens où Ping Lumpraploeng sait qu’il tient un scénario minimaliste. Un scénario qui tient en un lieu, avec un, puis deux, personnages, et ça s’arrête là. Du coup, il lui faut donc sans cesse renouveler son intrigue, jouer avec ses rebondissements, et petit à petit faire monter sa tension. Si l’on passe au-dessus de certains rebondissements abusés qui ne tiennent pas vraiment la route, il reste à « The Pool » une crédibilité dans sa confrontation. Ping Lumpraploeng a particulièrement travaillé le comportement de son crocodile, ce qui donne à son prédateur un côté réel, à la fois flippant et tendu.

« The Pool » fonctionne aussi grâce à sa mise en scène qui fait son petit effet. Certes, c’est très simple, ça prendre des raccourcis, mais Ping Lumpraploeng va droit au but, et surtout, comme je le disais malgré le minimalisme du scénario, qui doit composer avec un lieu et deux personnages, le réalisateur s’en sort assez bien pour ne pas faire dans la redondance et proposer du réchauffé. Le film nous réservera même quelques toutes petites surprises qui sauront surprendre. Toujours du côté de la mise en scène, alors que le réalisateur a travaillé son crocodile au point de le faire très crédible, on reste un poil déçu quand ce dernier devient numérique et grossier. Ça arrive peu, mais c’est suffisamment voyant et dérangeant pour être noté.

Enfin, il y a ce casting, et si les personnages en un sens peuvent être attachants, notamment parce que le film leur réserve une petite backstory touchante, on ne peut pas dire que les deux acteurs soient transcendants. Entre surjeu, sous jeu, héroïsme démesuré, et toutes les incohérences que tiennent leurs personnages, on ne peut pas dire que les deux acteurs soient marquants. Ils font le taf demandé, mais leurs personnages seront plus touchants et marquants qu’eux.

« The Pool » est donc un petit film divertissant, qui réussit, malgré la multitude de défauts qui l’habite, à offrir ce qu’on était venu chercher. Il ne marquera peut-être pas le genre, surtout face à d’autres films, mais comparé à d’autres navets que le genre a su produire, on peut dire que Ping Lumpraploeng a posé sa petite pierre à l’édifice.

Note : 11/20

Par Cinéted

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