avril 19, 2024

Sac de Nœuds

De : Josiane Balasko

Avec Josiane Balasko, Isabelle Huppert, Dominique Lavanant, Farid Chopel

Année : 1985

Pays : France

Genre : Comédie

Résumé :

Croyant avoir tué son mari, une jeune femme débarque chez sa voisine qui veut se suicider. Un type poursuivi par la police monte dans leur voiture. Voilà un drôle de trio en cavale sur les routes de France.

Avis :

Après avoir cartonné avec ses potes du Splendid dans l’adaptation de leur pièce de théâtre « Les bronzés » mise en scène par Patrice Leconte, Josiane Balasko commence à enchaîner les petits rôles au cinéma. Des rôles qui bien souvent se ressemblent, incarnant la bonne copine à problèmes. À cette période-là, Josiane Balasko tournera pour des cinéastes comme Jean-Marie Poirè, André Téchiné, Claude Miller ou encore Gérard Oury.

Écrivant depuis toujours, participant à des scénarios, c’est au milieu des années 80 que Josiane Balasko décide d’écrire pour elle-même. Aidée de Jacques Audiard pour l’écriture, Balasko passe à la réalisation avec ce premier film, « Sac de nœuds« , une comédie fofolle en forme de road trip. Haut en couleurs, délirant, un peu fourre-tout avec une tendance à partir dans tous les sens, ce premier film de Josiane Balasko est un bon délire, qui respire à plein nez les années 80. Tenu par un trio de personnages et de comédiens qui s’en donnent à cœur joie, malgré le fait que l’ensemble ait pris un coup de vieux, « Sac de nœuds » est agréable, drôle et fun.

Rose-Marie est battue par son mari. Un soir, les coups pleuvent et Rose-Marie trouve refuge chez Anita, sa voisine du dessous, une jeune femme suicidaire et brute de décoffrage. Après un quiproquo, Rose-Marie pense avoir tué son mari, du coup, ni une ni deux, elle s’enfuit avec Anita. Les deux jeunes femmes vont bientôt être rejointes par Rico, un taulard en cavale malgré lui. Ces trois fuyards se retrouvent donc lancés sur les routes de France pour un road trip qu’ils ne seront pas prêts d’oublier.

Pour son premier film en tant que réalisatrice, Josiane Balasko a fait dans le déjanté et on peut dire qu’on n’en attendait pas moins d’elle. Comédie folle typiquement marquée par les années 80, « Sac de nœuds » est une aventure, ou plutôt une mésaventure, totalement improbable. Le genre de film qui dans son intrigue ne tient absolument pas la route, et qui malgré ça, arrive à nous tenir devant son délire. On s’amuse en compagnie de ces personnages un peu dingues et l’on s’amuse tout autant de cette virée qui part dans tous les sens et sur toutes les routes.

Humour noir, vulgarité, non-sens et rencontres hasardeuses délirantes, sont au cœur de ce trip, qui nous propose trois personnages abîmés par la vie, qui au fil de leurs aventures toutes plus rocambolesques les unes que les autres, finiront par se réconcilier. Ainsi, on adore suivre ces personnages loufoques qui n’ont strictement rien à faire ensemble. Le scénario enchaîne les absurdités toutes plus tordantes les unes que les autres et ça, même quand le film tire parfois tellement dans l’humour noir et l’extrême que cela peut nous mettre mal à l’aise. La pipe dans le camion est, par exemple, un sacré moment aussi tordant que déconcertant. Avec ce film, et cette façon bordélique de partir dans tous les sens, on peut se demander parfois où est-ce que Josiane Balasko veut nous emmener. Et ce qui est amusant, c’est que malgré ce sentiment confus parfois, on prend plaisir à se laisser entraîner dans ce road trip, qui a des allures dingues d’un « Thelma et Louise » avant l’heure.

Comme je le disais, « Sac de nœuds » est un film qui sent bon les années 80 et ce sentiment fait bien plus que se confirmer avec cette mise en scène typiquement folle des films des années 80. Comédie noire, humour vulgaire, course poursuite sur fond de rock déglingué, duo comique et improbable, et puis la liberté de ton, cascades… Bref, en un sens, ce film est un petit manuel des eighties, et de l’ambiance des années 80. On notera toutefois que le délire, à un moment, finit par s’essouffler, amenant sur un film un peu longuet dans sa conclusion. Heureusement, on s’est tant amusé sur son ensemble, que finalement, malgré ces quelques minutes longuettes, « Sac de nœuds » fonctionne et surtout, il est plaisant.

L’autre gros délire du film, c’est bien sûr son casting totalement improbable. Josiane Balasko a imaginé toute une galerie de personnages hauts en couleurs et pour les incarner, on trouvera ici et là, un Farid Chopel très attendrissant, un Jean Carmet revanchard, un Coluche rudement affrété, une Dominique Lavanant alcoolique, ou encore un Jean-Pierre Coffe en commissaire aux agissements douteux. Mais rien ne vaut ce duo d’actrices diamétralement opposées. Balasko et Huppert sont tordantes dans des rôles hilarants. Balasko en vieillie fille suicidaire est un petit best of à elle toute seule et l’on sera étonné, car derrière le délire de ce personnage, Josiane Balasko tient un personnage plus torturé qu’il n’y parait. Puis face à elle, il y a une Isabelle Huppert en totale roue libre. Une Huppert en blonde peroxydée absolument merveilleuse, qui à force de bêtise et déconnexion, peut faire déclencher des fous-rires.

Ce premier film signé Josiane Balasko est donc un joli délire. Fou, tordu et tordant, bordélique et sauvage, ce road trip en forme de cavale sans queue ni tête amuse et divertit de bout en bout. Certes, l’ensemble a pris un coup de vieux et sur la fin, il a tendance à traîner un peu, mais « Sac de nœuds » n’en demeure pas moins un bon délire, un bon premier film, et surtout une bonne comédie. Bref, en somme, je me suis éclaté devant cette bêtise, qui se pose comme un des meilleurs films de sa réalisatrice.

Note : 14/20

Par Cinéted

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