avril 19, 2024

La Septième Prophétie

Titre Original : The Seventh Sign

De : Carl Schultz

Avec Demi Moore, Michael Biehn, Jürgen Prochnow, Peter Friedman

Année : 1988

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Abby et Russell Quinn forment un couple heureux donc sans histoire lorsque survient un étranger qui leur loue un petit appartement. Abby attend un enfant, elle ne sait pas encore que l’étranger est un homme d’un autre monde et que l’enfant qu’elle doit mettre au monde représente la Septième Prophétie, la septième pierre marquant l’avènement de l’apocalypse.

Avis :

Durant les années 80, le cinéma horrifique et fantastique avait le vent en poupe. On pouvait trouver de grosses productions, avec des acteurs bankables, sans pour autant sombrer dans la franchise banale ou dans le film de flippe calibré. Cela ne veut pas dire pour autant que chaque film était de qualité, mais on pouvait trouver des films audacieux, ou qui tentaient des choses. Les exemples sont multiples et la liste serait trop exhaustive, mais on peut, par exemple, parler de La Septième Prophétie. Film porté par Demi Moore et Michael Biehn, lorgnant grandement du côté de La Malédiction pour son côté religieux, on aurait pu croire à un métrage horrifique inquiétant et qui remettrait en cause les bigots et leurs croyances stériles. Mais il n’en sera rien, le film préférant rester sur un rythme plat et ne jamais remettre en cause quoi que ce soit.

Demi molle

Le film débute avec une scène d’introduction assez étrange et qui pose une bonne ambiance. On va suivre un type étrange, au visage grenelé, qui va briser un sceau en Haïti et causer la mort de tous les poissons dans l’océan. Un prêtre va alors poursuivre ce signe bizarre et découvrir que les prophéties annonçant la fin du monde sont en train de se réaliser. On passe ensuite aux States, auprès d’un couple dont la femme attend un heureux évènement. On retrouve le type étrange qui vient louer le petit appartement du couple. Il va très vite se montrer envahissant et annoncer que l’enfant à naître est la septième prophétie, l’un des piliers annonçant l’apocalypse. Dès lors, le couple va tenter de trouver des solutions pour éviter cela. Et c’est bien là tout le problème du métrage, qui n’arrivera jamais à se sortir d’un fantastique médiocre et sans âme.

Le scénario aurait pu être intéressant, s’il remettait en cause certaines choses. La croyance, les religions, les manipulations de l’Eglise, le sacrifice pour sauver l’humanité, autant de thèmes que l’on aurait pu retrouver dans ce métrage, mais qui finalement, seront absents. Le film n’arrive jamais à se poser pour instaurer une intrigue qui tient la route. On va suivre, de manière léthargique, ce couple qui essaye de trouver des solutions, mais qui ne s’adresse jamais aux bonnes personnes. Plutôt que de chercher de l’aide, le couple va jouer les rats de bibliothèque, s’engueuler ou encore voir des juifs pour traduire des rites anciens. Encore une fois, rien n’est remis en question sur la religion, ni même le fanatisme et les rituels archaïques. Le film n’instaure aucune réflexion et ne semble pas vouloir prendre de risque. On navigue en plein puritanisme ricain qui ne veut surtout pas choquer.

Demi mort

Mais au-delà du fait que le scénario soit bancal et ne dénonce rien, il y a aussi le fait que le film ne sait pas quoi faire avec son ambiance. On aurait pu avoir des moments angoissants, des passages ésotériques diaboliques ou encore des prophéties un peu gores, mais on reste dans le platonique. Si on excepte une séquence avec des cadavres et des crabes, le film ne propose que quelques tremblements de terre, de fortes lumières ou encore des poissons morts sur un bord de plage. Carl Schultz, dont la carrière ne sera guère mirobolante, ne sait pas quoi faire avec ce scénario, et de ce fait, n’arrive pas à créer une atmosphère anxiogène. Pire, il arrivera à susciter de l’ennui alors que l’on devrait craindre pour le personnage principal. Ou tout du moins avec de l’empathie pour elle, puisqu’elle joue avec sa vie et celle de son bébé.

Les personnages sont d’ailleurs un autre problème du métrage. L’espèce d’archange qui s’amuse à casser des sceaux en argile ne représente pas une menace. On ne comprend pas ses enjeux, si ce n’est de provoquer les prophéties et donc d’annoncer l’apocalypse. Quel est son but ? pourquoi fait-il ça ? les réponses resteront dans le flou. Et le film de nous faire croire qu’il est méchant au départ, pour changer son fusil d’épaule en son milieu, trouvant une pirouette scénaristique débile et la présence d’un prêtre qui cache un lourd secret. Quant au couple, il est tout simplement neurasthénique. La femme pleurniche sans arrêt et le mari est aux abonnés absents, n’étant finalement qu’un personnage secondaire sans aucune importance. Comment ressentir la moindre émotion en suivant leur parcours plus ou moins chaotique ? Bref, là-dessus aussi, c’est raté.

Demi sans pêche

Même le casting semble s’ennuyer ferme dans ce film. Demi Moore donne tout ce qu’elle a pour nous faire croire qu’elle a peur de perdre son enfant, mais rien n’y fera. Son personnage est tellement plat que l’on n’arrivera pas à ressentir quoi que ce soit pour elle. Et que dire de Michael Biehn, qui ne sert à rien, et qui pourtant arrive à se rendre détestable, en mari bosseur aux idées très arrêtées. Et Jürgen Prochnow ne peut compter que sur son visage abîmé pour susciter une pointe de crainte, mais c’est bien tout. L’acteur fait le minimum syndical. Enfin, cerise sur le gâteau, Peter Friedman joue un prêtre méchant qui n’a aucun charisme et dont on se fiche éperdument, alors même qu’il est le méchant du film ! On n’a pas grand-chose pour se rattraper…

Au final, La Septième Prophétie est un joli ratage. Il s’agit d’un film qui aurait pu être sulfureux, avec un vrai message dedans et une réflexion sur le fanatisme. Au lieu de ça, on se retrouve face à un film fantastico-horrifique bas de gamme, qui n’arrive jamais à susciter la moindre émotion, si ce n’est un ennui poli et un questionnement, pourquoi Demi Moore a accepté ce rôle, alors qu’elle était en plein essor à cette époque-là ?

Note : 06/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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