avril 25, 2024

The Empty Man

De : David Prior

Avec James Badge Dale, Stephen Root, Joel Courtney, Marin Ireland

Année : 2020

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Adaptation d’une série de comic books créée par Cullen Bunn et Vanessa R. Del Rey, THE EMPTY MAN gravite autour d’un démon ancien qu’on découvre tout d’abord au Bhoutan lors d’un prologue sanglant puis qu’on retrouve quelques années après aux Etats-Unis.
James Lasombra, ex-policier alcoolique qui ne se remet pas du décès de sa femme et de son fils dans un accident de voiture, est désormais détective. Il enquête sur la disparition de la fille d’une amie et tombe bientôt sur les traces de « l’Empty Man », devenu légende urbaine auprès de tous les adolescents du coin…

Avis :

Il est des films qui n’ont vraiment pas de chance. C’est le cas de The Empty Man qui nous préoccupe aujourd’hui. Tout commence en 2015 lors que la Fox rachète les droits d’adaptation du comic book de Cullen Bunn et Vanessa R. Del Rey. David Prior est choisi pour mettre en scène le film et le tournage débute en 2017. Manque de bol, tout doit s’arrêter quand Mark Roybal, vice-président de la Fox et principal souteneur du projet, claque la porte. Après une courte pause, le tournage reprend, mais alors que le montage n’est pas terminé, des projections-tests ont lieu et les retours sont calamiteux. Disney ne sait alors quoi faire du film, et le range sur une étagère, espérant le faire oublier. Néanmoins, le film sort en salle en catimini aux States et fait un énorme bide. Cela fait les affaires de Disney qui sort le film sur Disney+.

Le mystère mystérieux

Bien évidemment, avec un destin comme celui-ci, qui est le dernier film estampillé 20th Century Fox, The Empty Man avait tout pour attiser la curiosité. Que possède donc ce film que Disney veut tant cacher ? ici, il y a deux réponses possibles. Soit c’est terriblement mauvais et Disney en a honte. Soit c’est bien trop sulfureux, et Disney ne veut pas ternir son image. Et le constat se trouve pourtant entre les deux. En fait, le principal problème de ce film, c’et son scénario, son histoire. L’introduction est pourtant prometteuse. Quatre randonneurs font un trek au Bhoutan et l’un d’eux tombe dans une crevasse et se retrouve face à un gros squelette bizarre. Dès lors, ce personnage sombre dans l’inanition et murmure des choses incompréhensibles. A la mort de tous ces randonneurs, on part des années plus tard, auprès d’un ancien flic qui doit retrouver la fille d’une amie.

A partir de ce moment, le film délaisse sa partie fantastique pour sombrer dans un thriller nébuleux. L’enquête va mener l’ancien flic sur les traces d’une secte qui vénère l’homme-vide, une légende selon laquelle tout ce qui nous entoure n’existe pas et n’est que le fruit de notre imagination collective. Cette secte recherche alors un homme vide qui serait une sorte de passerelle entre deux mondes. Et le scénario va sans cesse jouer avec ce mystère qui tend à devenir incompréhensible par la suite. The Empty Man, dans son scénario, manque de fluidité et se fait trop abrupt dans certaines pistes clés. Il lui manque du liant pour ne pas assommer le spectateur avec des dialogues assez creux, qui se jouent de la crédibilité du spectateur. Long de plus de deux heures et quart, le film ennuie plus qu’autre chose, surtout lorsqu’il essaye de faire passer ses énigmes énigmatiques.

Ambiance sectaire

Le fait que le film soit si long pour ne pas raconter grand-chose perturbe quelque peu le ressenti que l’on peut avoir. Néanmoins, il faudrait être mauvaise langue pour dire que le film est un ratage complet. Bien au contraire, il y a certaines choses qui sont sympathiques dans le film de David Prior. A commencer par une ambiance morbide et des teintes sombres. Petit à petit, on suit la descente aux enfers d’un homme qui n’a pas vraiment d’attache. Dès lors, alors qu’il fouille de plus en plus loin dans cette secte, il va découvrir des choses étranges et inquiétantes. Ainsi donc, certaines scènes se feront marquantes, s’appuyant certainement sur ce qui se fait aujourd’hui dans le circuit indé des films d’horreur. La danse de la secte autour du feu, qui est très réussie, rappelle irrévocablement celles de Midsommar et son cauchemar lumineux.

Tout comme cette descente dans la folie peut faire penser à Hérédité (mais dans une moindre mesure). Alors cela est dû à un heureux hasard, puisque The Empty Man fut shooté en 2017, alors que Midsommar n’existait pas. Mais on ressent comme une affiliation, une volonté de briser les codes de l’horreur moderne. Sauf que malheureusement, David Prior n’a pas la maestria d’Ari Aster. Aussi sombre soit l’ambiance, il manque au film une aura qui lui permette de se dégager de son aspect nébuleux et trop cryptique. C’est d’ailleurs dommage, car James Badge Dale est très convaincant dans le rôle principal, cet ex-flic désabusé, qui a merdé quelque part, mais qui est assez opiniâtre sur son enquête, afin de retrouver cette fille à laquelle il semble assez attaché. Mais là aussi, le film accumule des défauts, mettant en avant des personnages qui ne sont pas assez marqués, pas assez forts.

Film maudit ou maudit film ?

Comme on peut le voir, The Empty Man souffle le chaud et le froid. Après une introduction très intéressante, le film sombre dans une enquête incompréhensible et un concept qui se la pète un peu trop. Malgré une ambiance froide et malsaine, le film n’arrive pas non plus à vraiment impacter son spectateur, la faute à des longueurs impardonnables. Il en va de même avec les personnages qui, hormis le héros, en constante évolution, n’ont pas d’épaisseur et n’arrive pas à marquer. La preuve avec cette fille coiffée comme Mireille Matthieu, qui aurait pu avoir du background, mais qui est juste un McMuffin de plus, sans saveur, déroulant finalement les ressorts du scénario sans aucun génie. Et que dire de la fin, sur fond de twist, qui ne tient pas vraiment la route, à l’image finalement que toute cette intrigue qui ennuie plus qu’autre chose…

Au final, The Empty Man, film répudié par Disney, reste un film assez intéressant à voir pour son côté maladif. Il respire l’envie de changer les codes de l’horreur, mais semble sclérosé dans une intrigue trop grandiloquente pour son réalisateur, qui ne parvient qu’à de trop rares moments à retranscrire cette horreur cryptique et bizarroïde. Il en ressort alors un métrage trop long, qui manque d’équilibre et de liant dans son scénario pour nous tenir en haleine. Et c’est bien dommage, car on sent un potentiel très fort derrière tout cela.

Note : 10/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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