avril 24, 2024

Merci la Vie

De : Bertrand Blier

Avec Charlotte Gainsbourg, Anouk Grinberg, Michel Blanc, Jean Carmet

Année : 1991

Pays : France

Genre : Comédie, Drame

Résumé :

La randonnée de deux jeunes filles, sur les routes, pendant l’occupation allemande…

Avis :

Bertrand Blier est l’un des plus grands réalisateurs français encore en activité. Fils du comédien Bernard Blier, Bertrand Blier a imposé au cours de sa longue carrière des films qui sont aujourd’hui devenus des classiques du cinéma français. « Les valseuses« , « Préparez les mouchoirs« , « Buffet froid« , « Tenue de soirée » et pour ma part « Les côtelettes« , qui est mon Blier préféré, celui qui m’éclate et me passionne le plus.

Après avoir passé une très belle décennie 80 qui s’est conclu avec le méconnu « Trop belle pour toi« , Bertrand Blier commence ses années 90 avec « Merci la vie« , une comédie souvent taxée d’un « Les valseuses » au féminin. Tenu par de toutes jeunes Charlotte Gainsbourg et Anouk Grinberg, « Merci la vie » s’est pourtant posé comme une très belle déception. Incompréhensible, incohérent, foutraque, partant dans tous les sens et sans aucune retenue, « Merci la vie » fut un véritable calvaire. Coutumier, et même admiratif du style de Bertrand Blier, je sais très bien où je mettais les yeux et l’esprit et j’y allais même pour cela, et malheureusement, ce cru 1991 m’a pleinement laissé sur le bas-côté de la route. J’ai eu beau essayer de m’accrocher, essayer de comprendre, de découvrir ce qui se cachait en dessous de toutes ces directions, mais l’ensemble fut tant pesant et incompréhensible à la fois, que finalement, Bertrand Blier et son « Merci la vie » ont eu raison de moi.

Camille pousse un caddie dans une rue d’une ville située en bord de mer, quand elle tombe sur Joëlle, une jeune femme habillée d’une robe de mariée, qui se trouve être inconsciente au milieu d’une rue. Camille et Joëlle ne se connaissaient pas et cette rencontre fortuite va alors les lier et désormais, les deux jeunes femmes sont inséparables et elles vont vivre des aventures qui vont les mener vers bien des chemins, des endroits et des époques… Ou pas…

Bertrand Blier, dans le paysage du cinéma français, est un élément à part, une sorte d’électron fou et inclassable, qui ose énormément de choses et qui, au fil des années, s’est bâti une carrière des plus affolantes et des plus atypiques. Une carrière qui ne ressemble à aucune autre, et quand on s’y plonge, qu’on apprécie ou non ses films, elle nous offre une expérience.

Ce qui est assez agaçant avec « Merci la vie« , c’est que dans un sens, le film m’a donné ce que j’étais venu chercher, c’est-à-dire une expérience de cinéma atypique qui transpire de tous ses pores l’univers et le style de Bertrand Blier. Mais voilà, peut-être qu’à force de tirer le trait, à force de grossir son univers, sur ce film, il aura eu raison de moi. Des films de Blier qui sont des délires, j’en ai vu et j’en ai apprécié, et ça même si parfois tout n’était pas compréhensible et là, je pense à celui que je préfère, « Les côtelettes« , qui dans son genre, est un sacré ovni. Mais malgré le fait qu’il y ait une incompréhension sur « Les côtelettes« , le film est très plaisant et surtout, on s’y amuse, on aime suivre ce délire et s’aventurer dans cette non-histoire. Pour « Merci la vie« , ce n’est pas le cas et très vite, le film m’a laissé sur le carreau.

Si l’idée de suivre une intrigue abstraite ne m’est pas déplaisante (au contraire, ça a même le don de piquer ma curiosité), ici, Bertrand Blier offre deux heures de film qui partent dans tant et tant de directions, que finalement, on finit par se demander ce qu’on fait là, à suivre ces aventures au féminin, qui partent d’une route perdue près d’une place au début des années 90, pour nous entraîner dans la France sous l’occupation, elle-même sur un plateau de tournage… ou est-ce l’inverse. Ce que j’adore chez Bertrand Blier, c’est le fait d’oser des choses, et d’aller au bout de ses délires, mais ça n’a pas fonctionné du tout ici. J’ai beau chercher quelque chose, « Merci la vie » n’a aucun sens, et ça, que ce soit dans sa non-histoire, mais aussi dans sa mise en scène, qui teste et teste et teste tant de genres, de styles, de photographies, que l’ensemble donne naissance à un film brouillon, qui arrive à jouer avec nos nerfs.

Alors j’aurais pu me rattraper dans ce délire bordélique sur des instants en eux-mêmes, ou une idée à droite ou à gauche qui piquerait mon attention, malheureusement, « Merci la vie » n’y arrive pas non plus. Restera alors des acteurs qui malgré des personnages qui en font de trop, et qu’on ne comprend pas, demeurent excellents dans ce que Bertrand Blier leur demande de jouer. Si je ne suis pas convaincu par le duo Gainsbourg/Grinberg, il faut mentionner Thierry Frémont, Michel Blanc, Gérard Depardieu, ou encore Jean Carmet et Annie Girardot.

« Merci la vie » fut donc une expérience lourde, pesante, longue et parfaitement incompréhensible. Ça part dans tous les sens, c’est brouillon, ça s’écoute parler, et ça se veut corrosif, mais pour ma part, ça m’a surtout laissé de côté et cela même avec la meilleure volonté du monde, en m’accrochant et en recherchant, ce Bertrand Blier aura eu finalement raison de moi. Et finalement, c’est avec une infinie déception et tristesse qu’à la fin, je me suis dit « – Merci le générique »… C’est dire…

Note : 07/20

Par Cinéted

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