avril 20, 2024

Angel II – La Vengeance

Titre Original : Avenging Angel

De : Robert Vincent O’Neil

Avec Betsy Russell, Rory Calhoun, Robert F. Lyons, Susan Tyrrell

Année : 1985

Pays : Etats-Unis

Genre : Thriller, Policier

Résumé :

Grâce à son ami le lieutenant Andrew, Molly Stewart a quitté les bas quartiers pour étudier le droit en vue de devenir avocate. Lorsqu’elle apprend qu’Andrew s’est fait assassiner, elle revient Angel et part à la recherche du meurtrier.

Avis :

C’est en 1984 que commence l’aventure Angel aux Etats-Unis. Ce qui ne devait être qu’un film à la base, va connaître un petit succès, ce qui donnera lieu à une suite, puis à une autre, jusqu’à un dernier tour de manivelle avec un quatrième opus tourné durant les années 90. Pourtant, Angel ne fait pas partie des films qui ont marqué une décennie ou une génération. Tombée dans l’oubli, la franchise renait de ses cendres grâce à Carlotta qui sort un coffret avec la trilogie (sans le quatrième) et qui va permettre de s’apercevoir que les films sont de bonne qualité. Voire même très bonne, avec un premier opus intelligent et loin des clichés du thriller 80’s. Sa suite, qui nous préoccupe aujourd’hui, sera différente. Si la qualité est toujours au rendez-vous (mais en moins bien quand même), on trouvera des acteurs différents, et surtout une histoire bien plus frontale.

Règlement de comptes à Hollywood Boulevard

Si le premier film tenait un scénario simple avec un tueur de prostituées, il avait pour lui un background fouillis et des personnages hauts en couleurs attachants. Avec cette suite, on aura un peu ça. On va voir qu’Angel s’est rangée, qu’elle ne tapine plus et va devenir avocate. Cependant, sa vie prend un tournant violent quand l’inspecteur qui a pris soin d’elle se fait abattre dans la rue par une bande d’inconnus. Si la police piétine, Angel va renouer avec ses anciens amis et ils vont faire justice eux-mêmes, pour la sauvegarde du quartier. Plus simple, plus rentre-dedans, mais aussi plus drôle et peut-être moins profond, cette suite arrive tout de même à garder un bon cap et à ne jamais sombrer dans une surenchère badine. Le scénario, comme pour le premier, va droit au but, avec cette fois-ci un mafieux qui veut faire main basse sur le quartier.

Le film garde toujours cette patte agréable quand il dépeint le monde de la nuit. L’entraide est de mise, les artistes de rue côtoient les prostituées et les sans-abris, le tout dans une ambiance presque bonne enfant, malgré les dérives. Des dérives que l’on va voir à travers un homme insistant et vulgaire, ou encore une police qui fait du zèle, et qui joue les hors-la-loi. Néanmoins, ce monde est moins attachant que dans le premier film. Le réalisateur ne veut pas faire dans la redite, et il va plutôt dépeindre un univers mafieux sans pitié, qui tue pour racheter des immeubles et faire dans l’immobilier. Sec et brutal dans son introduction des malfrats, Angel 2 va s’appesantir sur ces salauds de première, qui se moquent bien de tuer des punks ou des putes. Le film se veut plus sombre dans cette partie-là, mais moins glauque.

Paillettes et corbillard

Néanmoins, si le film se veut plus violent dans la représentation des méchants, il est aussi plus drôle que l’opus précédent. Tout du moins, plusieurs passages vont tête baissée dans la comédie. Une comédie de bas étage, démodée, et qui fait un peu tâche sur l’ensemble du métrage. Ici, il s’agira de sortir un homme d’un asile, et on est clairement dans le gag de situation qui ne marche pas vraiment. Disons qu’il y a une trop grosse distance de tonalité entre les mafieux et l’enquête, et ce passage résolument bidon. On émettra aussi des réserves sur un nouveau personnage, un punk qui raconte des histoires aux sans-abris en jetant des paillettes. Chacune de ses apparitions est précédée d’un lancer de paillettes, et cela ne colle pas avec l’ambiance noire du métrage. On sent que le réalisateur tente d’alléger un peu son ambiance, mais cela ne marche pas vraiment.

Seule l’ancienne propriétaire d’Angel, jouée par Susan Tyrell, tient la route dans son humour, car c’est un personnage que l’on connait déjà et qui est déjà comme ça dans le premier film. Au rayon des personnages, on retrouve la doublure de cowboy, joué par Rory Calhoun, qui tient ici un rôle bien plus important. Il est le side-kick, le père de remplacement, celui qui fait office de figure masculine après le meurtre de l’inspecteur. Toujours aussi attachant, si on peut se demander comment il fait pour passer à travers les balles, il n’en demeure pas moins un personnage charismatique. On retrouve aussi Yoyo, celui qui fait des numéros dans la rue, qui prendre un peu plus d’ampleur, mais qui sera oublié en cours de route. C’est un des défauts du film, qui utilise certains personnages pour une action, puis les délaisse par la suite.

On ne prend pas les mêmes et on recommence

L’autre point déroutant du métrage concerne deux acteurs. Ici, Angel n’est plus jouée par Donna Wilkes, car elle demandait un trop gros cachet. C’est donc Betsy Russell qui prend la relève, et le choc est dur. Les deux actrices ne se ressemblent pas et il faut passer outre cela. Tout comme c’est la même chose avec l’inspecteur, qui a rajeuni entre les deux films… C’est peu de chose, mais cela perturbe grandement au tout début de l’histoire. Enfin, s’il y a une chose qui est très intéressante dans ce deuxième opus, c’est la fusillade finale qui prend place dans un immeuble. La tension est bien là, c’est bien filmé et c’est surtout lisible. Si on retrouvera quelques blagounettes qui viendront un peu entacher cela, on reste dans une mise en scène de qualité.

Au final, Angel II la Vengeance est une bonne suite. Plus violente, plus sanglante, plus bruyante, ce deuxième épisode des mésaventures d’Angel se veut « bigger and louder », que ce soit dans l’action, dans l’histoire ou encore dans l’humour. Si on notera des problèmes d’équilibre dans le ton employé, le film reste relativement plaisant, ne tirant jamais en longueur et allant souvent à l’essentiel pour parfaire son histoire de mafieux sans foi ni loi. Le film est donc moins bien que le premier, mais il reste un divertissement honnête, qui n’a pas tant vieilli que ça, en plus.

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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