avril 19, 2024

Love and Monsters

De : Michael Matthews

Avec Dylan O’Brien, Jessica Henwick, Michael Rooker, Dan Ewing

Année : 2021

Pays : Etats-Unis

Genre : Aventure, Comédie

Résumé :

Un jeune homme tente de survivre dans un monde post-apocalyptique envahi par des monstres. Un expert lui enseigne comment les combattre…

Avis :

L’épidémie de Covid-19 a changé beaucoup de choses dans le monde du cinéma. Les fermetures injustifiées des salles ont eu pour conséquence le report de nombreux films, puis, n’en pouvant plus, certains sont tombés sur les plateformes de streaming. C’est ce qui est arrivé à Love and Monsters, nouveau film de Michael Matthews, à qui l’on doit Five Fingers for Marseilles. Le métrage devait sortir dans les salles en 2020, avant d’être repoussé en 2021, puis finalement de se retrouver sur Netflix. Fort heureusement, le film a bénéficié d’une sortie en salles aux States, ce qui a sauvé un peu le projet. Mais finalement, là où le film a le plus brillé, c’est sur Netflix, devenant l’un des plus gros succès de la plateforme. A quoi cela est-il du ? C’est bien simple, du fun, un peu de romance et un gros paquet de monstres. La recette du bonheur.

L’amour monstre

Le pitch du film est relativement simple. Après une introduction en voix off et animée pour nous expliquer comment le monde en est arrivé à sa presque fin, on va rentrer de plein fouet dans un bunker avec une colonie. On y suit Joel, un jeune homme froussard qui se sent inutile au sein de la communauté. Bercé par son passé et toujours en contact avec son amour d’adolescent, il décide de sortir pour parcourir les quasi 200km qui les séparent. En cours de route, il va faire la connaissance de Boy, un chien très intelligent et d’un vieil homme accompagné d’une petite fille, experts en survie et qui se dirigent vers les montagnes pour s’éloigner des insectes. Sorte de road trip apocalyptique où un jeune homme va apprendre à survivre au milieu des bestioles géantes, Love and Monsters s’avère être un divertissement honnête.

 Le scénario ne cherche pas forcément à aborder des thèmes profonds. Même si on sent que l’amour passé est parfois source de nostalgie et moteur à se surpasser, on reste dans quelque chose de très binaire, un récit initiatique déjà-vu. Cependant, il réside dans ce film une certaine bonhommie qui en fait un divertissement familial plutôt marrant, avec des passages étonnants. La rencontre avec le robot qui n’a que quarante-cinq minutes de batterie et qui permet une rétrospective de la vie de Joel s’avère émouvante. Le coup des méduses dans le ciel est plutôt onirique. Et le film sait aussi se faire nerveux quand il faut aborder des séquences d’action, notamment sur la fin, où l’on va voir que le plus dangereux dans tout ça n’est pas forcément la créature gigantesque, mais bel et bien l’homme. Il est d’ailleurs dommage que cette piste ne soit pas plus explorée.

Des monstres d’amour

Car même si le final veut bien nous montrer des humains qui sont de gros salauds, on reste sur une histoire où le plus grand danger réside dans les insectes et autres reptiles. Le bestiaire est d’ailleurs très intéressant et demande à être plus fourni. Entre le crapaud géant, la scolopendre qui fait réellement froid dans le dos, le crabe gargantuesque ou encore les vers des sables, il manque quelques créatures plus dégueulasses pour bien marquer le spectateur. Mais en l’état, on reste sur quelque chose de fort sympathique et des effets spéciaux plutôt bien foutus. De plus, le film ne sombre pas dans le manichéisme. Même chez les bestioles, il y a du bon et du moins bon. Comme le dit le baroudeur expert en entomologie, il suffit de regarder les yeux pour savoir si une bête est bonne ou mauvaise.

Un élément de surprise agréable et qui permet de ne pas cataloguer les monstres. Tout comme chez les humains, où les gentils ne sont pas toujours ce que l’on croie. Outre ce monde post-apo intéressant, on retrouve dans Love and Monsters un rythme soutenu porté par une justesse de tonalités. Mélangeant allègrement la romance, la comédie et l’aventure, le film arrive toujours à faire mouche, notamment quand il faut aborder des passages marrants, ou encore des moments plus horrifiques. La petite fille et son franc parler fonctionne à merveille. Le passage avec la scolopendre est très étonnant dans sa tension véhiculée. Une tension que l’on retrouve grâce à des personnages sympathiques et pour lesquels on va ressentir de l’empathie. Si le héros est plutôt marrant, c’est grâce (ou à cause) de sa frousse et de sa maladresse. Dylan O’Brien sort de son rôle d’adolescent badass pour mieux nous surprendre.

Humains après tout

Mais outre le personnage principal, on va surtout avoir droit à des seconds couteaux plutôt bien maîtrisés et pour lesquels on va avoir une certaine empathie. L’expert en survie, un vieil homme plutôt doué, va de suite nous être sympathique grâce à sa gentillesse et sa rudesse espiègle. Il va apprendre au héros les rudiments de la survie à la surface et il reste un personnage simple, mais bienveillant. Michael Rooker y est bien évidemment impeccable. On va aussi beaucoup aimer la petite fille qui les accompagne, ressort comique avec son franc-parler, mais qui cache une grosse fissure qui ne demande qu’à être comblée. Bien sûr, on peut compter sur Jessica Henwick pour jouer l’atout charme et même si on la voit que sur la fin, elle est pertinente dans son évolution et dans sa relation qu’elle a avec le héros. Reste les méchants, trop binaires, malheureusement.

Au final, Love and Monsters peut se voir comme une bonne surprise. Divertissement familial avec quelques éléments qui risquent tout de même de faire peur à des enfants, le second film de Michael Matthews s’avère particulièrement maîtrisé. L’équilibre entre les différents genres est tenu, le film ne sombre pas dans une bêtise sans faille et utilise toujours sont côté cool et graphique pour faire avancer l’intrigue. Si on aura quelques faiblesses scénaristiques et des suspensions d’incrédulité parfois un peu lourdingues, il n’en demeure pas moins que le film fait son office de pseudo blockbuster du moment, en attendant que les salles rouvrent…

P.S. : A noter un chien incroyable, qui vole la vedette à tout le casting !

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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