mars 29, 2024

Seax – Fallout Rituals

Avis :

Comme son nom l’indique, le Speed Metal est un genre qui doit aller vite. Ne se surchargeant quasiment jamais d’un enrobage atmosphérique, le Speed se reconnait à sa vitesse des riffs, à son chant rapide et à des solos courts, mais intenses. Et cela, Seax l’a bien compris. Groupe américain fondé en 2009, la formation sort rapidement un premier album en 2011, High on Metal. Fort de ce premier effort, le groupe lâche un deuxième opus deux ans plus tard avec To the Grave qui sera accueilli plus froidement. Malgré des changements de line-up, dont le départ du chanteur, qui reviendra bien vite, la queue entre les jambes, le groupe continue son petit bonhomme chemin. Et après un troisième album et une compilation, Seax est revenu en 2019 avec Fallout Rituals. Un album Speed très classique, peut-être même un peu trop, car on ressent vite de la lassitude.

Le skeud débute avec Fallout, une introduction qui laisse augurer le meilleur. En effet, les riffs sont bons, l’ambiance perçue correspond à la pochette, qui laissait présager un soupçon de Power, et on pense avoir affaire à un bon album. Déboule alors Rituals. Très classique dans sa structure, le morceau reste intéressant. On est bien dans un registre Speed, car tout va très vite et on aura un superbe solo en guise de break. Le problème, c’est que ça va tellement vite que l’on n’a pas forcément le temps de ressentir une quelconque émotion. Et, cerise sur le gâteau, la voix du chanteur va vite de venir insupportable. C’est-à-dire qu’il s’amuse constamment à varier entre un chant normal et une voix de tête aigue qui peut paraitre ridicule et forcée. D’ailleurs, on ricanera à plusieurs moments sur des fulgurances vocales qui peuvent coûter la vie à du cristal.

Avec Killed by Speed, le groupe va encore plus loin dans la vitesse et les riffs qui tapotent fort. Encore une fois, si c’est parfaitement exécuté, et que l’on ressentira quelques fulgurances un peu punks dans l’âme avec les backups masculins, cela reste presque plat. Malgré la vitesse, malgré l’aspect tonitruant du titre, on reste sur le bas-côté à cause d’un emploi trop factice du Speed. Sans ambiance, la vitesse n’est rien, et c’est un peu le cas ici, où le groupe s’occupe plus à aller vite et caler un gros solo plutôt que de créer quelque chose de plus prégnant. Bring Down the Beast essaye, dans son introduction, de poser les bases d’un titre lourd et rapide. Si on peut reprocher au groupe de faire la même tambouille, difficile de renier la qualité technique du morceau. Mais, encore une fois, on reste sur un schéma structurel identique aux titres précédents.

Et c’est clairement cette redondance qui va avoir raison du groupe. Chaque titre semble être formé dans le même moule. On se retrouve avec des morceaux qui ne s’arrêtent pas un seul instant, et dont l’unique but et de toujours aller plus vite. Cela a pour effet de rendre l’ensemble très répétitif. Que ce soit Feed the Reaper, Interceptor ou encore Winds of Atomic Death, on retrouve la même rythmique et la même conception. C’est dommage, car on ressent la qualité technique des musicos, mais à aucun moment cela ne sert la variété de l’album ou permet de nous plonger dans une ambiance plus conséquente. Contrairement à la pochette, on ne tombera jamais dans un Heavy à tendance Power pour raconter des faits d’armes de guerriers en petite tenue…

Et il y a un autre gros problème au sein de cet album, la voix du chanteur, ou tout du moins ses envolées aigues qui font plus de mal qu’autre chose. Dans le morceau Legions Arise, il essaye d’alterner à chaque fois le chant clair et sa voix de tête et cela ne marche qu’à moitié. Disons que lorsqu’il lâche une note aigue, il le fait de manière très surprenante, au détour d’un cri inattendu et cela surprend. Et suscite plus le rire qu’autre chose, ce qui n’est certainement pas l’effet voulu. Alors attention, il faut une certaine puissance vocale et le chanteur délivre là une véritable prouesse, mais c’est exploité de la plus mauvaise des manières. C’est dommage d’avoir un tel talent de ne pas l’utiliser d’une meilleure manière.

Au final, Fallout Rituals, le dernier album en date de Seax, est une petite déception. A fond dans le Speed sans jamais en déroger une seule seconde, le groupe se perd dans des riffs trop rapides qui se ressemblent et une performance vocale qui force parfois à sourire tant c’est mal exploité. Si on sent une parfaite maîtrise technique et des musiciens qui s’éclatent dans leur vitesse d’exécution, on ne peut s’empêcher de se sentir sur le bas-côté, à écouter des types qui veulent aller plus vite que la musique…

  • Fallout
  • Rituals
  • Killed by Speed
  • Bring Down the Beast
  • Feed the Reaper
  • Interceptor
  • Winds of Atomic Death
  • Legions Arise
  • Riders of the Oldworld
  • Born to Live Fast

Note : 10/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.