avril 20, 2024

TrollfesT – Norwegian Fairytales

Avis :

Il arrive parfois qu’un groupe de potes devienne alors un groupe de métal reconnu. Et c’est sans vraiment le vouloir que TrollfesT est devenu une sorte de figure de proue du Folk Métal en Norvège, et plus tard, dans le monde. Ce qui ne devait être qu’une formation éphémère de quelques amis trouvant marrant de jouer ensemble est devenue un micro phénomène. Cela est dû à plusieurs choses. Tout d’abord, TrollfesT est un groupe qui ne se prend pas du tout au sérieux. Les textes sont toujours drôles et abordent la fête, quand ils ont du sens. Ensuite, le groupe s’est amusé à créer un dialecte de « trolls » mi-allemand, mi-norvégien, ce qui donne une réelle identité à la formation. Enfin, TrollfesT est un groupe festif qui est à voir au moins une fois sur scène. Costumes, expressions scéniques, tout est fait pour mettre l’ambiance.

Néanmoins, TrollfesT est aussi un groupe qui a ses détracteurs. Pour certains, il ne suffit de s’inspirer de Finntroll pour avoir pignon sur rue. Et surtout, le métal ne doit pas être rigolo. Et quand on jette un œil à la discographie de TrollfesT, et surtout sur les notes laissées par certaines critiques, on se rend compte qu’un album sur deux est détesté. Et ça tombe plutôt bien, puisque Norwegian Fairytales est le huitième album du groupe, stable depuis 2012 et son changement de bassiste, et il se devait d’être bon. Seulement si l’on applique la logique un mauvais album/un bon album. Est-ce le cas ici ? Oui et non. Car si Norwegian Fairytales se laisse facilement écouter et s’avère un bon plaisir, il devient assez vite redondant et manque d’éléments vraiment marquants. Bref, rapide retour sur un album déjanté, à l’image du groupe et de ses paroles.

Dès le départ, avec Fjosnissens Fjaseri, le groupe montre ses ambitions. Un mélange très fort de riffs puissants et d’instruments folkloriques, montrant que le groupe fait du Folk pur et dur. Un chant crié énergique qui colle à la rythmique de l’ensemble. Bref, TrollfesT commence fort et permet de vite enclencher la première. Kjettaren mot Strommen va aller dans le même sens, toujours avec ce chant crié, parfois un peu irritant, mais en appuyant très fort sur le côté folk. La puissance des riffs est toujours là, mais chaque break fait intervenir un aspect folk marquant. Plus enjoué aussi, le morceau est peut-être le plus synthétique de ce qu’est TrollfesT, c’est-à-dire du sérieux dans la construction, mais un bon délire dans les paroles et les compos. Espen Bin Askeladden reste dans le même moule, avec un clavecin en plus, et un refrain qui reste bien en tête.

Si l’on outrepasse le petit interlude à l’accordéon, le groupe retrouve bien vite ses pénates avec un folk métal assumé mais qui cherche quelques déviances pour ne pas susciter l’ennui. A titre d’exemple, Fanden Flyr garde le chant crié qui fait la particularité du groupe, mais y ajoute quelques voix féminines ainsi qu’une impression d’être dans un bar. Si ça reste constamment dans le même carcan, le groupe tente d’autre chose et cela se ressent, notamment sur ce titre. Il est dommage que le groupe n’arrive pas à construire des titres variés durant tout l’album. Si De tre Bukkene Berusa est rigolo sur l’instant, il ne durera qu’un peu plus d’une minute, alors que Smalfolkets Store Bragder dépassera aisément les six minutes. Ici, le groupe essaye de changer, avec une longue introduction, mais rapidement, on trouvera les mêmes travers une fois le passage calme passé. Alors oui, c’est bien fichu, mais ça reste très calibré.

Alors oui, on y retrouvera une certaine dichotomie sur les instrus folk et celles plus classiques, avec de gros riffs, mais ça reste un poil léger. Draugen ira dans le même sens. On a la sensation de constamment écouter la même chose. Les solos de grattes sont plaisants, mais ce n’est pas la folie non plus. Quant aux ajouts « rigolos », comme les rires d’un bébé au début d’un morceau, ils ne servent clairement à rien. Et puis il y a l’énigme Deildegasten et sa sonnerie de téléphone. Oui, ça dure moins de deux minutes, mais ça reste très mauvais, entre deux mélodies qui ne collent pas entre elles. Le groupe tente de terminer son skeud avec un long morceau qui se veut très marqué folk avec une grande ouverture, mais le mal sera fait. Sans être mauvais, bien au contraire, on ressentira tout un même un léger ennui.

Au final, Norwegian Fairytales, le huitième effort de TrollfesT, est un album qui souffle le chaud et le froid. Sans être mauvais, on restera sur notre faim à cause d’une redondance très forte au sein des mélodies. Si le groupe s’efforce à bien mélanger les instruments folks et les instruments plus classiques, l’ensemble manque clairement de nouveautés et n’arrive pas à vraiment nous emballer. C’est dommage, car sans être transcendant, ce huitième album s’avère plaisant, sur le court terme…

  • Fjosnissens Fjaseri
  • Kjettaren mot Strommen
  • Espen bin Askeladden
  • Trine Reinlender
  • Fanden Flyr
  • De tre Bukkene Berusa
  • Smafolkets Store Bradger
  • Draugen
  • Deildegasten
  • Byttingenes Byttehandel
  • Nokken og Fossegrimen Spiller op til Midnattstimen

Note: 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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