mars 29, 2024

La Chambre des Murmures – Dean Koontz

Auteur : Dean Koontz

Editeur : L’Archipel

Genre : Thriller

Résumé :

Jane Hawk face à la confrérie secrète  » Il n’est plus temps d’attendre…  » Tels sont les mots qui résonnent dans l’esprit de Cora Gundersun, une enseignante appréciée de tous, au matin du  » grand jour « . Juste avant qu’elle commette un attentat-suicide au volant de son 4×4 bourré de jerrycans d’essence. » Accomplis la mission qui t’incombe…  » L’effroyable contenu du journal intime de Cora corrobore l’hypothèse de la démence. Lorsque de nouveaux cas surviennent, Jane Hawk, inspectrice du FBI en disponibilité, comprend que chaque seconde compte. À jamais marquée par le deuil de son mari, un marine qui s’est mystérieusement donné la mort, elle sait qu’elle n’a plus rien à perdre. » … et tu seras célèbre et adulée !  » Sa traque va conduire Jane sur la piste d’une confrérie secrète dont les membres se croient au-dessus des lois. Une quête de justice à la mesure de sa soif de vengeance…

Avis :

Malgré la notoriété de certains auteurs, leur œuvre fait l’objet d’une étrange sélection de la part des éditeurs lorsqu’il s’agit de les traduire. Dans le cas de Dean Koontz, la trilogie Moonlight Bay a été amputée de son ultime opus, la saga Odd Thomas s’est arrêtée aux deux premiers volumes, tandis que la pentalogie Frankenstein en oublie ces deux derniers tomes. Les sorties françaises ne sont donc guère tendres avec un écrivain du même gabarit que Stephen King ou Graham Masterton. Contrairement à ses confrères, Dean Koontz s’est également lancé dans le polar avec plus ou moins de réussite sur le plan littéraire. Preuve en est avec les livres mettant en scène Jane Hawk.

De par sa médiocrité, le premier tome s’avérait proprement stupéfiant. Dark Web se révélait une incursion laborieuse, percluse de maladresses et d’approximations en pagaille. Il en ressortait une histoire mal maîtrisée, et ce, en dépit de sa simplicité. À cela s’ajoutaient également un style et un traitement basiques au possible. Aussi, on peut espérer que cette itération s’avançait comme un faux départ. Le cas s’était déjà vérifié avec Lontano de Jean-Christophe Grangé, qui ne proposait rien de probant, puis Congo Requiem qui rehaussait sensiblement la barre. Avec La Chambre des murmures, l’auteur de La Maison interdite joue la carte de la continuité. Malheureusement, à tous les niveaux.

L’intrigue reprend là où elle s’était arrêtée. Faute d’avoir parcouru Dark Web, la mise en condition est beaucoup trop immédiate pour les nouveaux lecteurs. On ne s’embarrasse même plus de descriptions physiques qui sont, au mieux, sporadiques entre deux incises de dialogues. Cela vaut aussi pour le développement de l’atmosphère et du cadre. En plus de ne proposer aucun repère temporel ou géographique, la Californie ou d’autres états américains pâtissent de clichés et de poncifs éculés. C’est bien simple, l’auteur mise tout sur la carte du suspense, d’une intrigue emportée au rythme presque épileptique.

Il n’y a qu’à constater la présence de plus de 190 chapitres sur moins de 500 pages (grand format) pour attester de cette propension au spectaculaire sans pour autant tenir en haleine. Les péripéties et le parcours de fugitive de Jane Hawk demeurent cousus de fils blancs. Entre les errances des agences gouvernementales secrètes et les investigations clandestines de la principale intéressée sur fond de manipulations mentales, tout est bien calibré pour remplir le cahier des charges du thriller. Il en découle des retournements attendus et une prévisibilité permanente pour un lectorat coutumier de ce genre de récit.

De même, le présent ouvrage ne s’embarrasse guère de mystères autour de l’évènement perturbateur initial. D’emblée, on évente la teneur de l’affaire sans vraiment y apporter des éléments supplémentaires par rapport aux révélations du précédent volet. Les comportements étranges trouvent alors rapidement une explication rationnelle et sont, par conséquent, dépourvus de tout intérêt. Sur le plan purement formel, on notera également des tournures de phrases lourdes, parfois saccadées. Les métaphores et autres figures de style sont alambiquées et souvent hors de propos au regard du contexte.

Difficile de voir la prose d’un auteur de l’envergure de Dean Koontz se dégrader au point de fournir un roman formaté et sans âme tel que La Chambre des murmures. Personnages transparents, atmosphère dénuée de tout relief, intrigue linéaire au possible… L’écrivain signe et persiste dans un développement basique, fondé sur des poncifs éculés et une histoire simpliste qui surprend uniquement dans sa complaisance affichée. On se demande bien ce qu’il y a à raconter sur trois autres livres pour dépeindre une anti-héroïne guère attachante. À sa décharge, la qualité de la narration et le conformisme du projet ne l’aident guère à évoluer dans les meilleures conditions.

Note : 08/20

Par Dante

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