mars 19, 2024

L’Arche – Boyd Morrison

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Résumé :

Dilara Kenner, brillante archéologue, enquête sur la disparition de son père, qui a consacré sa vie à l’étude du mystère de l’Arche de Noé. Avec Tyler Locke, un ingénieur militaire, son périple l’emmène de Los Angeles à Terre-Neuve, où les accidents se multiplient autour d’eux. Alors que les pièces du puzzle se mettent en place, ils découvrent qu’ils n’ont que sept jours pour retrouver l’arche avant que son secret ne soit utilisé pour détruire toute civilisation.

Avis :

Les grandes thématiques religieuses sont toujours un vivier intarissable pour les auteurs de thriller ésotérique et, par extension, de leurs lecteurs. En général, l’on se sert des controverses, des flous historiques et autres énigmes insolubles pour créer une hypothèse qui tient la route sous forme d’une intrigue haletante. Dit comme cela, il paraît très simple d’en composer. Si l’on excepte les obstacles pour construire un récit maîtrisé, il faut prendre en compte dans le cas présent une documentation dense, exhaustive et, de préférence, de première main. De là, la trame narrative doit se tisser de telle manière à maintenir l’attention du lecteur du début à la fin. Si ces ingrédients sont inhérents dans tous bons romans qui se respectent, il est plus difficile de les faire plier aux contraintes du thriller.

Souvent, l’on a droit aux sempiternelles figures chrétiennes qui ont marqué l’histoire. Tout comme les zombies occupent une place de choix dans l’horreur, Jésus et ses disciples ne cessent d’alimenter l’imagination (parfois un peu trop débridées pour ce sujet) d’écrivains à succès. Avec L’arche, l’on ne remettra pas en question la religion (on ne l’encensera pas non plus). On se retrouve aux prises avec un groupuscule sectaire (que l’on nomme l’église diluvienne) désirant accélérer l’heure du jugement dernier pour l’avènement d’un Nouveau Monde. La solution ? Se servir d’un virus qui aurait un rapport étroit avec l’arche de Noé. Incongru ? Pas tant que ça.

En effet, Boyd Morrison étaye sa vision du déluge et de ce qui aurait pu advenir de l’arche d’une manière tout à fait originale, voire surprenante. Inutile de dévoiler ce qui vous attendra au fil des pages, mais sachez que le livre se montre très peu didactique. Le récit fait la part belle à l’action du début à la fin. C’est bien simple, on ne s’ennuie jamais. Les protagonistes sont ballottés en tous sens dans de multiples péripéties. Désamorçage d’une bombe sur une plate-forme pétrolière, course-poursuite, combats rapprochés, fusillades, assaut et infiltration d’un bunker secret… Les chapitres (très courts au demeurant) défilent à toute allure sans laisser le temps au lecteur de respirer.

Les quelques rares moments calmes sont là pour étayer le caractère des personnages, ainsi que pour signifier quelques références sur l’arche de Noé. Il est vrai que cette dernière semble reléguée au second plan, mais ce n’est pas du tout le cas. Outre le fait que la théorie avancée soit plausible, l’intrigue ne s’enlise pas dans des explications lourdes qui se destinent à masquer les errances de l’auteur (comme on a pu le constater avec La parole perdue dans un autre registre). Ici, tout est agencé pour permettre une lecture fluide, agréable et immersive au possible. Boyd Morrison fait montre d’un talent évident pour les scènes d’action grâce à des descriptions brèves et des séquences dynamiques, voire incisives pour les plus coriaces d’entre elles.

Outre ce rythme effréné et ce style enlevé de tous les instants, les personnages disposent d’un capital sympathie qui les rend rapidement attachants. Certes, l’on peut être surpris de la polyvalence et le sang-froid dont fait preuve Tyler Locke en toutes circonstances. On ne le qualifiera pas de super-héros, mais l’on se rapproche d’un Ethan Hunt sous stéroïdes lorsqu’il faut démanteler une organisation terroriste ou une secte d’illuminés. Même constat pour le fidèle comparse Grant Westfield, ancien catcheur et soldats des forces spéciales. En ce qui concerne l’archéologue Dilara Kenner, elle apporte la touche féminine à l’histoire en parvenant à se faire une place auprès de deux mastodontes cités précédemment, ce qui n’était pas forcément gagné d’avance.

Premier livre publié en France de Boyd Morrison (on espère qu’il ne sera pas le dernier), L’arche semble donc s’inscrire dans les incontournables du thriller ésotérique que les amateurs se doivent de posséder. Doté d’un rythme tendu et d’un suspense bien ficelé, il fait la part belle à l’action sans privilégier le côté didactique de son intrigue. Il introduit également un nouveau personnage à suivre (les aventures de Tyler Locke comptent à ce jour quatre romans) auprès de Cotton Malone, Ben Hope ou encore la Sigma force. Il en ressort une histoire trépidante, réaliste et maîtrisée pour un plaisir de lecture intacte du début à la fin. On en redemande…

Note : 16/20

Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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