mars 28, 2024

Kaboom

De : Gregg Araki

Avec Thomas Dekker, Juno Temple, Roxane Mesquida, Chris Zylka

Année : 2010

Pays : Etats-Unis

Genre : Comédie

Résumé :

Smith mène une vie tranquille sur le campus – il traîne avec sa meilleure amie, l’insolente Stella, couche avec la belle London, tout en désirant Thor, son sublime colocataire, un surfeur un peu simplet – jusqu’à une nuit terrifiante où tout va basculer. Sous l’effet de space cookies ingérés à une fête, Smith est persuadé d’avoir assisté à l’horrible meurtre de la Fille Rousse énigmatique qui hante ses rêves. En cherchant la vérité, il s’enfonce dans un mystère de plus en plus profond qui changera non seulement sa vie à jamais, mais aussi le sort de l’humanité.  

Avis :

Dans le paysage des réalisateurs ovnis, aujourd’hui, on s’arrête sur l’un de ses plus délirants, j’ai nommé Gregg Araki. Électron libre, metteur en scène à l’univers très particulier, cela fait plus de trente ans maintenant que le cinéaste nous offre des films qui ne ressemblent à aucun autre. Après avoir conquis le cœur des cinéphiles dans les années 90 notamment avec sa trilogie de l’apocalypse adolescente, les années 2000 pour Gregg Araki riment avec chef-d’œuvre. Le metteur en scène n’a pas beaucoup tourné durant cette décennie, mais il a placé « Mysterious Skin » qui reste encore aujourd’hui son plus dur, mais son plus beau film.

Après « Smiley Face« , petite comédie qui a eu du mal à convaincre, Gregg Araki amorce les années 2010 avec un film complétement barré. Un film délirant, perturbant et dingue. Un film qui a tendance à partir dans tous les sens, et alors que chez d’autres, on pourrait très vite être noyé et se dire qu’on ne comprend rien, que c’est mauvais et pas intéressant, chez Araki, le tout est livré avec une telle folie et surtout une telle singularité, que le réalisateur nous accroche du début à la fin (et quelle fin !). Tour à tour drôle, complotiste, touchant, dérangeant, « Kaboom » est une véritable expérience dans son genre et comme toute expérience, il y a ceux qui se laisseront porter et ceux qui la rejetteront. De mon côté, après plusieurs visionnages, ce film reste toujours aussi jubilatoire que lors de ma découverte.

Smith va bientôt avoir dix-neuf ans. Étudiant, il traîne à l’université et surtout, il se pose bien trop de questions. Smith fantasme grave sur son colocataire, le sexy et débile Thor, mais il couche avec London, une étudiante un peu paumée. Puis entre deux coucheries, Smith rejoint sa meilleure amie, Stella, et tous les deux se racontent leur vie, leurs soirées hot, et ceux qui font battre ou non leur cœur. Un soir, cette vie « tranquille » va basculer quand Smith rencontre une étudiante. Tous deux ont mangé des cookies un peu spéciaux et Smith voit la jeune femme se faire tuer sous ses yeux. Enfin, il croit l’avoir vu, car quand il se réveille, Smith est dans sa chambre. Est-ce vraiment arrivé ?

« Kaboom« , c’est une effusion de genre. « Kaboom« , c’est un film qui s’aventure sur tous les sentiers, quitte à se perdre. « Kaboom« , c’est une intrigue peu crédible et pourtant, c’est une intrigue si folle, qu’on adore s’y perdre et suivre les mésaventures de Smith, Stella et tous ces personnages très hauts en couleurs. « Kaboom« , c’est comme ça ; à la volée, des amours adolescents, du gay, du lesbien, de l’hétéro, ce sont des découvertes, des tests, des cadeaux d’anniversaire très spéciaux, ou encore des gens avec des pouvoirs très étranges. Puis, plus loin encore, « Kaboom« , c’est un complot délirant, c’est des disparitions, des meurtres, des ambitions pas vraiment claires. Gregg Araki s’amuse avec ce scénario qui n’est que délire, et ce qui est le plus fou, c’est que même si l’ensemble ne tient pas la route, même si on va se sentir largué à plus d’un instant, la singularité mélangée aux délires et à l’absurde complétement assumé fait sur l’ensemble du film (du moins pour ceux qui se laisse entraîner) on passe un excellent moment. On s’amuse devant, on se plaît à toujours se laisser surprendre par cette histoire qui repousse toujours plus les limites de l’absurde. Puis il y a cette fin géniale, qui nous laisse bouche bée. On ne s’y attendait pas, comment même aurions pu nous y attendre ? C’est même assez génial, car même en la connaissant, à chaque fois, elle est si abrupte qu’elle surprend encore et toujours.

« Kaboom« , toujours du côté de la singularité, c’est un fantasme. Gregg Araki, dans sa mise en scène, joue énormément la carte du fantasme et c’est pour cela qu’il peut se permettre beaucoup de choses. Doté d’une mise en scène qui surprend tout du long, « Kaboom » n’est que surprise et inventivité. Coloré, pop, dérangeant, très étrange, kitschouille, Gregg Araki conjugue parfaitement tout ceci et livre un film riche. Si riche même, qu’un deuxième visionnage, pour le plaisir, est nécessaire, mais aussi pour être sûr d’en découvrir toutes les subtilités.

Enfin, pour accentuer encore un peu plus le côté fantasme de son film, Gregg Araki s’est parfaitement entouré d’acteurs tous plus beaux et talentueux les uns que les autres. Trouvant des personnages tous plus fous les uns que les autres, on adore suivre ces personnages et ces acteurs. Thomas Dekker, Juno Temple, Roxanne Mesquida, Chris Zylka, Haley Bennett, Andy Fischer-Price, Jason Olive, Kelly Lynch, et bien entendu le fidèle James Duval. Tous sont géniaux et tous sont marquants à leur manière.

Expérience folle, sexy et délirante, film qui a très peu de limite, tenant une intrigue absurde mais captivante, porté par des acteurs géniaux, et une mise en scène très inspirée, « Kaboom » est un très bon cru et mieux encore, il se pose comme l’un des meilleurs délires de Gregg Araki, dans une filmographie déjà ô combien délirante.

Note : 15/20

Par Cinéted

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