avril 24, 2024

Le Fantôme de l’Opéra

Titre Original : Il Fantasma Dell’Opera

De : Dario Argento

Avec Julian Sands, Asia Argento, Andrea Di Stefano, Nadia Rinaldi

Année : 1999

Pays : Italie

Genre : Horreur

Résumé :

En 1877 à l’Opéra de Paris, plusieurs ouvriers sont dévorés, mutilés et assassinés par une force mystérieuse. Un soir, la jeune soprano Christine Daaé répète sur la scène du théâtre désert. Une ombre l’observe, visiblement subjuguée par le talent et la beauté de cette jeune femme, et décide de l’aborder. La jeune femme, intriguée et troublée, va basculer dans une passion amoureuse aussi irréelle qu’éphémère pour ce fantôme. Pendant ce temps, l’Opéra continue à être le théâtre d’une série de mystérieux accidents.

Avis :

Dario Argento est un grand réalisateur italien, qui en l’espace de ces vingt premières années de travaux a livré des films qui ont marqué l’histoire du cinéma, et bâtirent sa légende. Quand on pense à Dario Argento, difficile de ne pas citer « L’Oiseau au plumage de cristal« , « Les Frissons de l’angoisse« , « Suspiria« , « Inferno » ou encore « Phenomena« . Mais voilà, avec les années et les films s’enchaînant, Dario Argento a perdu de sa superbe. Si le réalisateur continue d’innover avec audace, s’aventurant vers d’autres horizons, le résultat est sévère et Dario Argento peine à convaincre.

Dans les années 90, Dario Argento tournera assez peu, puisqu’il va parcourir cette décennie avec trois films au compteur, « Trauma« , « Le Syndrome de Stendhal » et enfin, celui qui nous intéresse, « Le fantôme de l’opéra« . Roman écrit par Gaston Leroux et publié en 1910, « Le fantôme de l’opéra » est une histoire qui a toujours intéressé les cinéastes, et ça, depuis toujours, la première adaptation remontant à 1925. Ainsi, au cours des années, on aura vu des réalisateurs comme Arthur Lubin, Terence Fisher, Brian De Palma, Ronny Yu, ou encore Joël Schumacher (pour ne citer qu’eux) s’y attarder.

L’idée de voir le grand Dario Argento se lancer dans sa vision de cette histoire était pour le moins alléchante, malheureusement, « Le fantôme de l’opéra » de Dario Argento ne conclura pas les années 90 de son réalisateur de la meilleure des manières. Raté, mauvais et peu convaincant, Dario Argento livre là un film incompréhensible dans tous les sens du terme.

1877, opéra de Paris, la jeune soprano Christine Daae est sur scène, se rêvant en tête d’affiche. La jeune femme chante et dans la salle vide, en toute discrétion, un fantôme l’écoute et tombe sous son charme. Ledit fantôme se rapproche alors de la jeune femme pour la charmer. Alors que commence une relation étrange entre ces deux êtres, l’opéra de Paris, qui vit sous la légende du fantôme depuis des années, est le témoin de phénomènes étranges, violents et sanglants…

Ce qui pince le cœur avec ce film, c’est qu’il se rate dès son ouverture. Directement, Dario Argento ouvre son film avec une scène à laquelle on a bien du mal à croire, et qui se conclut de manière trop rapide, comme si, dès le début, son « … fantôme de l’opéra » annonçait la couleur, le film sera bâclé. Ce sentiment, il va alors tenir sur tout le reste de l’œuvre. Ici, tout va trop vite, et parfois, c’est aberrant (l’après-scène du lustre…). Dario Argento n’arrive pas à créer d’ambiance, et plus il déroule sa vision, plus son « … fantôme de l’opéra » donne dans le mauvais film des années 70. Un film dépassé qui ne ressemble pas à grand-chose. Franchement, que ce soit les effets gores, ou les déambulations des personnages dans des cavernes en dessous de l’opéra, on peine à croire à ce que le réalisateur veut nous raconter.

Mais ce n’est pas ça le plus triste avec ce film. Non, ce qui est le plus compliqué avec le film de Dario Argento, c’est de croire à son fantôme qui n’a absolument rien de fantomatique. Si l’effet pouvait tenir quelques instants, très vite, Argento prend un axe qu’on a bien du mal à comprendre et il en découlera une relation qu’on a bien du mal à comprendre, tant les personnages vont dans tous les sens. Ainsi, il ne se dégagera rien de cette relation entre le fantôme et sa soprano. Aucune émotion, aucune crainte, aucun désir, et au-delà de ça, on ne comprend pas ces personnages, ce qui les lie, leur fascination, leur histoire d’amour, tout ce qui tourne autour des rats. Et ce n’est malheureusement pas les comédiens, Asia Argento et Julian Sands, qui vont nous aider, tant ces derniers sont mauvais. D’ailleurs, ce dernier n’est tellement pas crédible en fantôme, qu’il en devient assez fascinant malgré lui.

Restera alors pour ce film, quelques effets gores plutôt bien fichus, ce qui donne un effet crasseux au film. Puis il faut mentionner une très belle BO composée par Ennio Morricone qui, même si parfois sera en décalage par rapport au film, elle reste sublime à écouter.

« Le fantôme de l’opéra » revu et corrigé par Dario Argento est très loin d’être un bon film. Vieillot avant l’heure, kitsch au possible, bâclé de bout en bout, le plus difficile avec la vision du réalisateur, c’est que finalement, on ne comprend pas ce qu’il nous raconte, entre ces personnages qui changent d’avis comme de robes, et la fascination du fantôme pour les rats, au point qu’on frôle la zoophilie… Bref, c’est plus qu’une déception, et encore une fois, c’est un raté pour Dario Argento et ça, c’est bien triste.

Note : 06/20

Par Cinéted

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.