avril 19, 2024

Josie et les Pussycats

Titre Original : Josie and the Pussycats

De : Harry Elfont et Deborah Kaplan

Avec Rachael Leigh Cook, Tara Reid, Rosario Dawson, JR Bourne

Année : 2001

Pays : Canada, Etats-Unis

Genre : Comédie

Résumé :

Accueillez chaleureusement Josie & the Pussycats ! Ce groupe, composé de trois splendides jeunes filles déguisées en félins, ne demande qu’à être connu du public, mais elles sont sur le point de sortir de l’anonymat. Wyatt Frame,qui travaille à la maison de disques MegaRecords, a découvert leur musique et leur charme et désire leur faire signer un contrat sans plus tarder. C’est une occasion en or qu’elles saisissent sans hésiter. Ainsi, Josie & the Pussycats s’apprête à devenir le prochain grand groupe de musique pop au même titre que Du Jour, une formation de jeunes garçons. Leur premier album est rapidement mis en boîte et connaît un succès foudroyant.

Toutefois, Valerie Brown et Melodie Valentine découvrent les réelles intentions de Wyatt et de Fiona, la directrice de MegaRecords : grâce à une machine sophistiquée, ils incluent dans les chansons des messages subliminaux pour que les adolescents achètent seulement leurs disques. Mais lorsque Fiona apprend que son plan risque de tomber à l’eau, elle tente de reléguer Valerie et Melodie au second plan pour se consacrer uniquement à la carrière de Josie. Qu’adviendra-t-il du groupe et de leur musique ?

Avis :

Aujourd’hui, on va s’intéresser à un duo de réalisateurs et scénaristes qui n’est pratiquement pas connu. Ce duo, c’est Harry Elfont et Deborah Kaplan. Le duo se rencontre sur les bancs de l’université à New York dans les années 80. Très vite, ils se mettent à écrire et après quelques épisodes de séries, ils arrivent à proposer le scénario d’un long-métrage, « Les nouvelles aventures de la famille Brady« . Dès lors, ils sont lancés, et ils vont enchaîner avec l’écriture des  » … Pierrafeu à Rock Vegas« . En 1998, ils passent à la réalisation avec une première comédie, « Big Party« , un film qui réunit Jennifer Love Hewitt, Seth Green, Ethan Embry ou encore Peter Facinelli.

Trois ans après ce premier essai, le duo revient avec une nouvelle comédie, « Josie et les Pussycats« . Ce deuxième film fut un échec critique, ce qui signa dans un sens l’arrêt de mort du duo, qui ne refera plus de film. Aujourd’hui, pour trouver Elfont et Kaplan (car ils travaillent toujours ensemble), il faut regarder du côté de la télévision et des plateformes. Bref, revenons alors à « Josie et les Pussycats« , qui fut un très malheureux échec, ce qui est dommage, car le duo livre là une satire assez délirante. Se fichant royalement du monde de la publicité, des placements de produits et de la bêtise humaine, le duo a eu l’idée d’une intrigue aussi clichée qu’elle est folle et astucieuse. Sorte de gros bonbon acidulé, « Josie et les Pussycats« , derrière son affiche qui fait flipper, se cache finalement un film cool, devant lequel on s’amuse.

Josie, Valérie et Mélody sont trois amies qui ont monté un petit groupe de rock, Les Pussycats. Les trois copines font des petits concerts dans des pubs, des bowlings, des centres commerciaux ou encore dans la rue, mais personne ne les remarque. Enfin ça, c’était jusqu’à ce que Wyatt Fame, qui travaille pour la maison de disque MegaRecord, tombe sur elles, et les signe directement sans même avoir écouté l’un de leur titre. Étrange non ? Et encore les filles ne vont pas être au bout de leur surprise.

Ce qui est cool avec le film de Elfont et Kaplan, c’est qu’il est bien plus qu’une petite comédie girly qui ne volerait pas bien haut. Au contraire, même derrière ses allures justement de comédie girly et derrière son affiche qui fait flipper (il faut bien le dire), se cache une satire complétement délirante sur le monde de la publicité, sur le conformisme, l’influence de masse, et même le capitalisme. Ce qui est très cool avec « Josie et les Pussycats« , c’est que le duo de réalisateurs et scénaristes n’essait même pas de faire dans la subtilité pour se moquer. Non, ici, les deux metteurs en scène ont décidé de grossir le trait pour accentuer encore un peu plus la moquerie. Ainsi donc, « Josie et les Pussycats« , c’est sur une première ligne, l’histoire d’un groupe de nanas sympas, qui veulent faire du rock, qui ne veulent surtout pas se fondre dans la masse, et qui veulent rester authentique. Elfont et Kaplan ont écrit de ce côté un scénario tout fait. D’emblée, on sait très bien ce qui va se passer dans cette histoire. Évidemment, le groupe va se fissurer, évidemment, il va y avoir des rivalités et des incompréhensions et plus qu’évidemment, le happy end sera là. De ce côté-là, aucune surprise est à prévoir, mais ce n’est pas par manque d’imagination.

Non, ce côté totalement prévisible s’accorde parfaitement avec le reste du film. Il faut imaginer que « Josie et les Pussycats » est une caricature, et il est logique que les deux cinéastes l’aient fait ici. Et pour le comprendre, on ne va pas aller chercher bien loin. C’est sur la deuxième ligne que le film de Elfont et Kaplan, s’éclaircit. « Josie et les Pussycats » est un film qui a un grain de folie qui sait très bien de quoi il veut se moquer. À travers cette comédie basique, Elfont et Kaplan s’aventurent dans la satire. « Josie et les Pussycats« , c’est un film qui se moque royalement du monde de la publicité, du rapport qu’on a à cette dernière et de la place qu’elle peut avoir. Derrière cette histoire de copines qui veulent vivre de leur musique, « Josie et les Pussycats » est un film complotiste. C’est un film qui nous raconte comment une maison de disque véreuse, en accord avec tous les gouvernements, place des publicités en messages subliminaux dans des chansons pop, faites pour le plus grand nombre et c’est assez terrible. Ainsi, ceux qui sortent des clous sont enlevés, et les autres ne sont que des moutons qui se jettent sur ce qu’on leur dit d’acheter. Elfont et Kaplan ne cessent de grossir le trait, ce qui donne lieu à des scènes drôlissimes de bêtise humaine. Il y a même des répliques qui valent leur petit pesant d’or. Puis derrière encore tout ça, les deux réalisateurs chargent l’industrie de la musique qui à l’époque livrait des produits tout fait avec les boys bands (le groupe DuJour est une merveille dans ce film !). Ainsi, on trouvera un excès sans limite du marketing et des manipulations, car tout le monde doit aimer et avoir l’album de Josie et ses copines.

Si tout ce qui tourne autour du groupe est vraiment sympa, voire plus encore, cette moquerie et cette caricature de la part de Harry Elfont et Deborah Kaplan ne s’arrête pas là. Non, « Josie et les Pussycats« , c’est aussi un visuel et autant dire que c’est une géniale overdose de pubs. À l’image et l’idée du film, « Josie et les Pussycats » est alors inondé de placements publicitaires. Et encore, inondé est assez faible comme mot, tant les deux cinéastes s’en sont donnés à cœur joie, au point qu’il est bien difficile de trouver une image sans une marque à l’écran. Cette idée délirante donne naissance elle aussi à des scènes complétement surréalistes, comme des téléphones Motorola collés sur l’intérieur d’un avion, des sigles Ray Ban collés sans aucun sens sur un pare-brise ou encore, et c’est de très loin ma préférée, une douche McDonald. Franchement, c’est souvent hilarant et l’on s’amuse tout du long à griller ces produits parsemés à droite et à gauche.

Après, pour le reste du film, « Josie … » est plutôt sympa, il tient un bon humour, la BO créée pour le film est gentiment pop rock, et que ce soit les clips ou les concerts, le tout a son petit charme et ça fonctionne bien.

Enfin, on ne peut pas passer à côté de ces comédiens qui là encore s’amusent à caricaturer le tout. Le groupe de nanas est très bien tenu par Rachael Leigh Cook (qui s’en sort très bien en chant), Rosario Dawson et Tara Reid. D’ailleurs, cette dernière a rarement aussi bien joué la bêtise. Mention aussi à l’hilarant groupe DuJour formé par Alexander Martin, Seth Green, Donald Faison et JR Bourne. Puis il y a les méchants, les grands méchants de l’histoire, incarnés par Alan Cumming et Parker Posey et franchement, ils en font tellement des caisses pour être des méchants supers vicieux, qu’ils en sont hilarants.

« Josie et les Pussycats » n’est pas un grand film, il a même tout un tas de petits défauts et de petites maladresses, mais il n’en demeure pas moins cool, agréable, amusant et divertissant. Certes, l’histoire est hyper convenue, mais le plus intéressant et le plus tordant, c’est tout ce qui tourne autour de cette histoire. C’est la caricature, c’est la façon dont Harry Elfont et Deborah Kaplan grossissent le trait, placent des produits partout et se moquent royalement de la pub, de la façon de consommer, de la bêtise humaine (« Le Orange, c’est le nouveau rose … » merveilleux !), du capitalisme (le discours d’Eugène Levy est génial). Bref, échec à sa sortie, « Josie et les Pussycats » est une bonne petite comédie et un bon petit film qui habille très bien une soirée, et même un peu plus, c’est vraiment dommage le sort qui lui a été réservé.

Note : 14/20

Par Cinéted

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