mars 28, 2024

Sons of Liberty

De : Drew Hall

Avec Tamer Hassan, Elyse Levesque, Adam Cardon, Catalina Soto-Aguilar Kind

Année : 2013

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

Une puissante organisation internationale prête assistance à une cellule terroriste qui souhaite organiser des attentats sur le sol américain. Le responsable de la cellule est le puissant A.J. Bashir…

Avis :

Si les bacs à DVD au rabais sont souvent réservés aux films d’horreur obscurs dans une vieille édition basique, il ne faut pas oublier que ce n’est pas le seul genre à être représenté là-dedans. On y trouve aussi des films de science-fiction low cost, ou encore des films d’action qui n’ont même pas bénéficié d’une sortie en salles aux States. Car oui, certains éditeurs n’hésitent même pas à sortir des DVD chez nous de téléfilms pitoyables américains. Et si Sons of Liberty est trouvable en VOD, il reste l’une des pires choses que l’on ait pu voir depuis bien longtemps. Simili film d’action, faux film tortueux autour d’une entreprise terroriste, le film de Drew Hall est une purge de tous les instants, qui ne devrait même pas exister. Retour sur tout ce qui ne faut pas faire pour monter un film.

Brouillard scénaristique

En règle générale, dans ce genre de film, on attend surtout un scénario simple et quelques séquences d’action plutôt sympathique. Mais malheureusement, avec Sons of Liberty, on n’aura rien de tout ça. Surtout sur le scénario. C’est bien simple, on ne comprend absolument rien à ce qui se passe à l’écran. On va suivre une fille, qui va suivre un entrainement, mais on ne sait pas pourquoi. En deux exercices, elle rejoint une équipe d’élite, qui doit remonter un trafic pour trouver un terroriste qui menace le pays. Mais ça, c’est ce que l’on pense. Car en vrai, rien n’est expliqué, et on ne comprend pas vraiment ce qui se passe sous nos yeux. Et cela est dû à une histoire indigente, qui se veut complexe alors qu’elle ne l’est absolument pas. Sons of Liberty souffre d’une écriture imbitable. Et ce n’est rien de le dire.

Car si on ne comprend rien à l’histoire dans ses grandes lignes, on ne comprendra pas non plus les personnages et leurs motivations. Déjà, au niveau des gentils, les fonctions ne sont pas claires. On a des « guerriers », qui vont sur le terrain, puis on a des geeks, ou des personnages féminins qui n’ont pas d’importance. Et cela se sent car on ne connait même pas leur nom ! Le film ne prend pas la peine de les présenter ou de les introduire d’une quelconque façon. Tout comme les méchants. On a un terroriste, d’origine arabe, tant qu’à faire, mais on ne sait pas pourquoi il fait tout ce bordel. Il est aidé par des personnages inconnus, dont une guerrière qui tire la gueule tout le temps, et une personne encapuchonnée dont on ne saura rien, puisque le personnage sera oublié par la suite. 

Brouillard technique

Bien évidemment, il ne faudra pas attendre beaucoup de chose de ce genre de métrage. Déjà que l’on n’y comprend goutte, il faudra aussi compter sur un montage apocalyptique. C’est bien simple, tout porte à croire que le monteur était bourré pendant son travail. Ce n’est pas possible autrement. Le film est perclus de coupures intempestives. A un tel point que tout devient frénétique et sans aucun sens. D’ailleurs, les quelques scènes de baston que l’on va pouvoir avoir sont d’un ridicule… On a droit à une paire de coup de poings, et c’est tout. Drew Hall essaye de masquer cela en ajoutant des plans étranges, comme une vue à partir des poignets, ou des ralentis quand les nanas percutent un mur, mais cela n’y fera rien. On est vraiment face à un DTV très mauvais. Et puis la direction artistique est très moche. C’est hideux.

Alors on sait pertinemment qu’avec ce genre de film, il ne faut pas s’attendre à grand-chose. Mais là, on touche clairement le fond. Outre les personnages qui ne sont pas présentés, la réalisation dégueulasse ou encore le montage épileptique, on n’aura rien à se mettre sous la dent. Le film débute avec un bon générique, un bonne musique rock, mais c’est peut-être le mieux de ce métrage. Le film pose un réel problème de fond. C’est bien simple, il ne raconte rien, ne critique rien, et pire, s’embrouille tout seul avec pourtant une intrigue simplissime. C’est tellement raté que l’on se demande comment il est possible d’en arriver là et de proposer cela en streaming.

Mais qui sont-ils ?

Si on peut compter sur la nullité de l’ensemble, il faut reconnaître un certain talent chez tous les acteurs présents. Comment est-il possible d’être aussi mauvais ? Les acteurs surjouent en permanence et rien ne semble crédible. Pire, on va détester absolument tous les personnages. A cause de leur transparence, mais aussi de leur bêtise crasse. Il ne suffit pas de mettre de jolies actrices qui se mettent sur la gueule pour convaincre et faire un bon film. Et encore moins de compter sur Tamer Hassan qui joue les terroristes que l’on voit trente secondes et qui a deux lignes de dialogue. Même là, on est en plein dans la catastrophe industrielle. Enfin, industrielle, le film a dû coûter une paire de dollars et n’a rien rapporté. Enfin, c’est ce que je veux bien croire, et espère secrètement.

Au final, Sons of Liberty est une purge comme rarement j’en ai vu. Et pourtant, des daubes, j’en enfile à tours de bras. Ici, rien n’est cohérent, rien n’est bien fait, et on surnage dans un marasme détestable où on veut faire passer des vessies pour des lanternes. Faussement patriotique (si on y comprend quelque chose), vraiment lamentable sur tous les points, ce film signé Drew Hall mérite vraiment de sombrer dans les méandres de l’oubli, tant il peut traumatiser les amateurs de bon goût et de cinéma.

Note : 01/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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