avril 20, 2024

Spiceworld – Le Film

De : Bob Spiers

Avec Melanie Brown, Emma Bunton, Melanie Chisholm, Geri Halliwell, Victoria Beckham

Année : 1997

Pays : Angleterre, Etats-Unis

Genre : Comédie

Résumé :

Tandis que les Spice Girls se préparent pour leur concert au mythique Royal Albert Hall, Piers, pompeux réalisateur de documentaires, tente de saisir leur rythme et leur esprit. Quant à Kevin McMaxford, puissant rédacteur en chef du « Daily Event », ulcéré par leur succès, a juré leur perte et lance sur leurs traces Damien, un diabolique reporter qui n’a pas son pareil pour compromettre les célébrités avec des photos indiscrètes.

Avis :

Bob Spiers est un réalisateur et producteur britannique qu’on retrouve la plupart du temps à la télévision. Si Bob Spiers réalise depuis la fin des années 60, c’est dans les années 80 qu’il se fait grandement remarquer en devenant l’un des réalisateurs phares de la série culte, « Absolutely Fabulous« , dont il réalisera presque tous les épisodes. Après une deuxième série, « Bottom« , Bob Spiers se laisse alors tenter par le cinéma dans les années 90 et l’on ne peut pas dire que la filmographie cinéma de Bob Spiers nous réserve de merveilleux moments.

Placé entre « Le nouvel espion aux pattes de velours » et « L’aventurier du grand nord« , Bob Spiers est donc le réalisateur qui a commis pour notre plus grand bonheur ou malheur, c’est à vous de voir, « Spice World, le film« . Alors que les Boys Band cartonnent dans les années 90, alors qu’il ne se passe pas un mois sans qu’un nouveau groupe de mecs bien trop musclés et bien trop moulés dans leur T-Shirt débarque, venu d’Angleterre, un groupe de filles cartonne, les Spice Girls. L’ascension est fulgurante, et leur premier album emporte tout sur son passage, s’imposant en quelque sorte comme un classique de la pop anglaise. Dès lors, il fallait donc raconter ces filles, il fallait continuer à parler d’elles et après les disquaires, les radios et les télévisions du monde entier, certains se sont dits : « et pourquoi ne pas balancer les Spice au cinéma ? » … Et voilà, un scénario qui ne comporte pas de scénario et quelques bobines plus tard, « Spice world, le film« , le meilleur film de tous les temps, est arrivé, et entre catastrophe, catastrophe et catastrophe, les Spice, Roger Moore, Richard E. Grant, Bob Spiers et tous ceux qui ont imaginé cet immense délire surréaliste n’ont pas encore fini de nous tordre de rire !

Les Spice Girls, le plus grand groupe de filles au monde s’apprête à faire un énorme concert à la fin de la semaine. Or, un directeur de journal qui les a fait arriver au sommet veut maintenant détruire leur carrière pour faire vendre encore plus. Il engage donc la crème de la crème des paparazzis pour faire sombrer le groupe. Entre répétions, rencontres improbables, et leur meilleure amie Nicolas qui est enceinte, les filles vont passer une semaine bien chargée et surtout pas comme les autres.

Le cas « Spice world, le film » … Cas extrême du cinéma, délire total et catastrophe de tous les instants, il est très compliqué de parler du film de Bob Spiers sans se contredire, tant le film est mauvais et tant je l’adore en même temps.

« Spice world … », c’est tout d’abord un scénario qui ne raconte rien, ou du moins pas grand-chose. Franchement le film dure une heure et demi, et en ce qui concerne l’intrigue, il n‘y a que dalle. Incohérent, ne tenant aucun sens, n’ayant ni queue ni tête, « Spice world » fait des merveilles dans un sens, enchaînant avec les scènes improbables, les concerts, les clips, les répétitions et les échappées entre filles, sans même l’once d’une logique. On félicitera d’ailleurs le monteur qui fait un travail assez dingue, se fichant royalement des transitions.

Du côté réalisation, c’est le calme plat et si Bob Spiers fait des merveilles à la télévision, en termes de cinéma, de grand écran et de spectacle, franchement on repassera. Là encore, il n’y a rien, que ce soit la photographie très classique qui fait plus télé qu’autre chose, la caméra, le dynamisme, ou encore les idées de mise en scène, il est compliqué de trouver quelque chose qui assure vraiment et surtout qui se pose comme bon.

Enfin, du côté de l’acting, là encore c’est la catastrophe, on passera sur les Spice Girls qui ne sont clairement pas des actrices. Les filles nous livrent des shows surréalistes, comme tout le reste du cast d’ailleurs, qui est totalement en roue libre. Ces acteurs ne cherchent même plus la route, non, ils ont décidé d’aller tout droit et ils se fichent royalement de ce qui restera.

Il n’y a donc pas grand-chose à tirer du film de Bob Spiers et pourtant, la somme de tout ça fait que le film est, dans une certaine mesure, excellent et il nous offre vraiment de quoi nous éclater entre potes. S’il n’y a rien dans cette intrigue, on retiendra l’humour et le second degré qui règnent clairement en maître sur cette affaire, d’ailleurs, le film n’est que second degré. « Spice world … » berce dans une ambiance pop nineties très british, enchaîne les gags, les moments improbables et plus encore et il faut bien dire qu’entre deux catastrophes, c’est assez tordant à suivre, au point qu’on frôle le génie.

Du côté de l’écriture, les gars se sont lâchés, et entre autodérision avec quelques perles à la clef qui se moquent des filles, le Girl Power, une critique du star système et du marketing, alors même que le film n’est qu’un produit marketing, « Spice world … » pourrait presque nous faire croire qu’il est plus subtil qu’il n’y parait. Puis il y a ces répliques folles, tordantes, improbables, dont celles de Roger Moore peuvent aisément prétendre à devenir cultes tant elles proviennent d’une autre dimension. D’ailleurs, voici une petite sélection des plus merveilleuses :

« Quand le melon s’écrase dans la cour, c’est jour de fête pour les vautours ».

« … n’oubliez pas, lorsque le batteur laisse ses baguettes derrière lui, il s’achète un parapluie ».

« Et quand le lièvre du chaos est poursuivi par le furet du désordre à travers les champs de l’anarchie, il est temps de pendre son pantalon aux crochets de la nuit noire… Tout sali qu’il soit ».

« Sans sacrifice, il n’y a aucune réussite. Et puis sans mal, il n’y a aucun plaisir, et sans l’ensemble il n’y a aucun rien ».

Ça n’arrête pas une minute, on aurait presque envie de dire que ce sont des cours de philosophie tant c’est irréel… Bref, que serait le monde sans ce genre de coup de génie.

En 1997, alors que les Spice Girls cartonnaient dans le monde, il y a bien des génies qui se sont dits qu’il fallait user la corde jusqu’au bout et ça a donné pour le pire et pour le meilleur « Spice world, le film« , cet ovni surréaliste, abusé, qui n’a ni queue ni tête. Un film devant lequel on reste catastrophé tant il arrive à dépasser sans aucun mal toutes les attentes qu’on peut en avoir. Absurdités, pitreries, ringardises, clichés, caricatures et déglingues sont au menu de cette folie qui se pose comme un objet qui reflète une époque, une idée et un concept, celui de suivre les Spice Girls dans un faux docu fiction. Bref, c’est nul, mais je ne peux m’empêcher de m’éclater devant.

Note : 06/20

Par Cinéted

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