avril 20, 2024

Les Intrus

Titre Original : The Uninvited

De : Charles et Thomas Guard

Avec Emily Browning, Arielle Kebbel, David Strathairn, Elizabeth Banks

Année : 2009

Pays : Etats-Unis, Canada

Genre : Horreur

Résumé :

Après un séjour en clinique psychiatrique, Anna revient chez elle, décidée à éclaircir les étranges circonstances entourant la mort de sa mère. Pendant sa convalescence, son père est tombé amoureux de Rachel, l’ex-infirmière de la disparue, qui est venue vivre chez eux… Consternée, Anna bascule définitivement dans l’horreur lorsque le fantôme de sa mère lui apparaît, désignant Rachel d’un doigt vengeur. Face à leur père qui ne veut rien entendre, Anna et sa soeur Alex décident d’enquêter sur le mystérieux passé de Rachel. La sous-estimer serait la pire des erreurs…

Avis :

En 2004, le réalisateur coréen Kim Jee-Woon réalisait 2 Sœurs, un film d’épouvante particulièrement réussi qui va faire son petit effet. Il n’en fallait pas plus pour que les américains jettent leur dévolu sur un remake en rachetant les droits. C’est donc cinq ans plus tard que le projet est confié aux frères Guard. Deux réalisateurs qui n’ont pas grand-chose à leur actif, mais qui semblent emballés par le projet. Porté par Emily Browning qui n’avait plus rien fait de notable depuis Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire en 2004, Les Intrus est un film qui ne part pas forcément avec tous les atouts en main. Surtout pour ceux qui connaissent l’œuvre de base et qui ne vont rien trouver de neuf là-dedans.

Pour autant, faut-il cracher sur ce remake et ne pas tenter d’y voir un petit quelque chose ? Une volonté de bien faire et de raconter une histoire qui fait un peu peur et recèle un joli twist ? Verdict.

Twisted Sisters

Le film débute avec la sortie d’Anna de l’hôpital psychiatrique. On apprend qu’elle a été internée suite au décès douloureux de sa mère suite à un incendie. En retournant chez elle, elle retrouve sa sœur, mais surtout son père et sa nouvelle belle-mère, qui n’était autre que l’infirmière de sa mère. Anna voit très mal l’arrivée de cette intruse dans la maison et la soupçonne même d’avoir fomenté la mort de sa mère. Dès lors, avec sa sœur, elle mène l’enquête pour piéger cette femme qui semble cacher un lourd secret. Et le film de se transformer alors en une sorte de thriller paranoïaque avec quelques fantômes histoire de faire bien. Le scénario de Les Intrus reste assez classique dans sa démarche et ne surprendra guère le spectateur averti. Ici, une jeune fille au passé trouble enquête sur sa nouvelle belle-mère qui semble être une profiteuse doublée d’une psychopathe.

Cependant, le film emprunte quelques chemins de traverse. Ici, on a droit à deux filles, deux sœurs, qui vont marcher main dans la main pour trouver des indices sur une femme qui fait intrusion dans leur vie. Blonde, Belle, athlétique, cette femme a tous les atouts d’une profiteuse qui ne recule devant rien. Le film fait alors la part belle aux faux-semblants et ne laisse presque aucun doute sur la nature même de cette personne. Détestable, manipulatrice, froide et autoritaire, on a vraiment l’impression que le film est binaire au possible. C’est-à-dire qu’il ne laisse planer aucun doute sur la nature même de cette femme. Mais les deux réalisateurs vont nous mener en bateau, surtout pour ceux qui n’ont pas vu le film original. On a tendance à dire que le film ne peut être aussi simple, et si parfois on n’a aucune surprise, ce ne sera pas le cas.

A Ghost Story

En effet, dans Les Intrus, le film tente à chaque fois de nous surprendre en brouillant les pistes sur son genre. Thriller basique sur un femme qui cache son passé et ses intentions, le métrage est parcouru de moments qui le font basculer dans l’horreur. Durant l’enquête, la pauvre Anna est hantée par des fantômes. Celui de sa mère, bien évidemment, mais aussi celui de son petit copain, qui va mourir mystérieusement. En jouant avec ces codes, le film essaye de mieux tromper le spectateur, tout en jouant avec ses nerfs. En ne sait jamais sur quel pied danser, et si on comprend vite que les fantômes sont là pour prévenir et protéger, on aura tout de même quelques doutes. Et finalement, ces intrusions seront une sorte de bouffée d’anxiété au sein de l’intrigue.

Car il faut bien se rendre compte que Les Intrus comporte tout de même de grosses faiblesses, et notamment son script qui trompe le spectateur. C’est-à-dire qu’à la base, le film est plus un thriller qu’un film d’horreur, et on a la désagréable sensation que les cinéastes ont rajouter des fantômes pour justifier la présence du film dans l’horreur pure. Si ce n’est pas le cas quand on creuse un peu, on reste tout de même assez surpris par ces apparitions. Cependant, elles restent bien faites et jouent sur des peurs primaires. La mère qui revient, se glissant sur le sol et respirant avec difficulté. Le petit ami qui semble normal, mais qui en réalité a une colonne vertébrale cassée. Ce sont autant d’éléments creepy qui donnent un cachet au film et démontrent une envie de bien faire, et surtout de faire peur.

Sœurs de flan

Il est vrai que les moments de flippe sont assez rares et on se raccroche à ce que l’on peut. Car si on gratte un peu la surface, Les Intrus est tout de même assez fade. La maladie mentale n’est que peu mentionnée. Le twist final marche assez bien mais reste basique. La mise en scène est aussi peu inspirée dans les moments intimes. Si les passages un peu horrifiques sont maîtrisés, ce n’est pas le cas de la globalité du métrage qui reste lambda. Même la relation entre les deux sœurs est assez factice finalement. Le film ne donne pas vraiment de grain à moudre. C’est une banale histoire, sans réel fond ou réflexion sur un quelconque sujet. Reste alors le casting, plutôt plaisant.

Emily Browning s’en sort plutôt bien, jouant encore les poupées fragiles qui cachent bien leur jeu. Elizabeth Banks est relativement convaincante dans le rôle de la belle-mère. Mais leur dualité reste faiblarde. Arielle Kebbel est plutôt intéressante dans le rôle de la grande sœur qui assiste sa petite et qui semble être un peu plus rentre-dedans. Enfin, David Strathairn est invisible et ne semble pas vraiment à fond dans ce rôle de père, écrivain à succès.

Au final, Les Intrus est un film qui n’est pas si mauvais que ça. Il s’agit d’un remake américain qui manque d’identité, d’envergure et d’une volonté de s’émanciper de son modèle. Néanmoins, malgré ses faiblesses, on peut aisément se laisser cueillir par le twist final, par les quelques fulgurances horrifiques et par un casting charmeur, même s’il reste perfectible. Bref, un film passable qui ne révolutionne en rien le genre.

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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