avril 24, 2024

Arrayan Path – Archegonoi

Avis :

A la toute fin des années 90, le chypriote Nicholas Leptos s’associe avec l’américain Clement Fung pour former ce qui deviendra Arrayan Path. Oui, ce qui deviendra, car au départ, le nom du groupe n’est pas tout à fait le même et il y aura un changement car cela faisait trop penser au mot « aryen ». Bref, au bout d’un certain temps, Nicholas Leptos décide de retourner dans son pays d’origine, et de recruter des musicos là-bas pour continuer l’aventure Arrayan Path. Il en résultera alors un succès plus que correct et des retours plutôt sympathiques, poussant la formation à changer son line-up pour se renforce et continuer dans la chanson. Officiant dans un Power teinté de Heavy, le groupe chypriote va prendre des risques en 2018 en publiant un double album concept, Archegonoi. Le risque est bien évidemment de faire quelque de trop long. Mais est-ce bien le cas ?

La première chose qui va frapper après quelques écoutes, c’est que le premier opus est moins virulent que le second. Cela commence avec Weaving the Web of Destiny et on nage en plein Power. Introduction doucereuse à grands renforts de violons et de flûtes, sans compter sur une orchestration magistrale, bref, on a l’impression de suivre un petit Rhapsody des familles. Mais assez vite, le tout s’emballe sans pour autant partir à trois mille. Les grattes reprennent la rythmique du départ avec une belle saturation et l’ensemble fonctionne parfaitement. Après, ça reste très téléphoné et ça ne sort jamais du carcan Power avec de gros effets. Alors c’est sympathique, c’est grandiloquent, mais ça manque de mordant et de quelque chose de plus entêtant. On retrouve ce défaut avec Rod of Asclepius qui se déclenche de façon lourde pour aboutir à un bon résultat, mais qui ne reste pas en tête.

Et tout l’ensemble de ce premier chapitre sera un peu de cet acabit. C’est-à-dire de bons morceaux, techniquement intéressants, parfaitement produits et orchestrés, mais auxquels il manque une aura pour nous emporter définitivement. Par exemple, Seven Against Thebes propose une rythmique de bon aloi, qui donne vite envie de headbanger, mais dans le refrain, cela laisse trop de place au chanteur et à sa voix claire pour vraiment nous embarquer. En fait, le groupe s’écoute un peu trop et s’enferme dans un style qui les empêche un peu d’essayer d’autre chose. Sins of Pandora va tenter d’aller vers des sonorités orientales, voire arabisantes, et c’est très bien. C’est certainement pour cela d’ailleurs que le titre marque plus que le reste, si on ajoute aussi une rythmique plus rapide et des riffs plus puissants avec un ajout de growl pas si dégueulasse. Bref, le groupe sait faire d’autres choses mais il semble se limiter.

D’autres titres sortent du lot dans cette première partie, comme par exemple The Words of Menelaus et son break divin, ou encore Bellerophon (Forged by the Blacksmith) et son rythme scandé qui fait presque guerrier. Il est juste dommage que rien ne reste vraiment en tête, le groupe s’évertuant à proposer des morceaux longs et parfois redondants. Le plus étonnant, c’est qu’avec le deuxième CD, le groupe va encore faire de longs morceaux, mais l’aspect redondant n’est plus présent, notamment grâce à une énergie mieux maîtrisée et à des titres plus percutants. Lion of Amphipolis en est l’exemple même. Il s’agit d’un long titre, puissant, rageur quand il fait et qui possède un joli break. Bref, ça tabasse bien et mieux que le premier opus. Il en va de même avec Blood of the Sphinx et ses riffs agressifs dès le départ. Alors oui, c’est très classique, comme d’habitude, mais ça fonctionne mieux.

Cela est dû à une violence bien plus présente, sans pour autant prendre le pas sur les structures des titres qui restent fidèles au groupe et au projet, donnant une belle cohérence. Nemesis se révèle être un titre très efficace (et ce n’est pas étonnant que ce titre fut choisi pour vendre l’album). Eastern Sands possède un excellent rythme qui donne envie de bouger, en plus de parfaitement digérer ces atours orientaux. Where the Hydra Hides se rapproche gentiment d’un petit Doom avec une rythmique lente. Et même si les riffs sont un peu trop légers, ça reste de très bonne facture. Quant à King of Argos, on se rapproche d’une jolie ballade très touchante au départ. Enfin, Thermopylae 480 B.C. est un récit dantesque très long, un peu trop, mais qui demeure bien maîtrisé.

Au final, Archegonoi, le double-album concept d’Arrayan Path sorti en 2018, est un gros morceau de Power/Heavy Métal. Si le départ manque de puissance pour pleinement convaincre, le deuxième segment s’assume plus et s’élève pour rendre justice à un groupe un poil trop méconnu. Alors certes, tout cela reste très classique, mais ça fonctionne, on se laisse souvent embarquer dans une période antique peuplée de monstres, et parfois, le dépaysement vaut le coup d’oreille.

CD1

  • Weaving the Web of Destiny
  • Rod of Asclepius
  • Seven Against Thebes
  • Sins of Pandora
  • The Words of Menelaus
  • Bellerophon (Forged by the Blacksmith)
  • Thisbe’s Blooded Veil

CD2

  • Lion of Amphipolis
  • Blood of the Sphinx
  • Nemesis
  • Eastern Sands
  • Where the Hydra Hides
  • King of Argos
  • Thermopylae 480 B.C.

Note: 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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