mars 19, 2024

Evergrey – The Atlantic

Avis :

La Suède et le Métal, c’est une histoire d’amour qui dure depuis toujours. Et cela dans tous les sous-genres du métal. Fondé à la toute fin des années 80, mais commençant véritablement sa carrière à la fin des années 90, Evergrey fait figure de figure de proue du Power Prog scandinave. Toujours en activité aujourd’hui, le groupe a pourtant connu des difficultés durant sa carrière. Outre une petite pause au début des années 2000 et de nombreux changements de line-up, cela n’a pas empêché Evergrey d’enchainer les albums tous les deux/trois ans. Aujourd’hui stable depuis 2014, accompagné de la sortie d’un très bon album, Hymns for the Broken, le groupe revient cinq ans plus tard avec The Atlantic qui est une belle promesse au voyage. Porté par le guitariste/chanteur Tom S Englund (rien à voir avec l’interprète de Freddy), cet album demeure une jolie petite réussite.

Le skeud débute avec A Silent Arc, le morceau le plus long de l’album. Dépassant allègrement les sept minutes, le morceau débute lentement avec une mise en ambiance un peu lugubre avant de lâcher les grattes et les riffs assassins. Le titre démarre fort, mettant même en avant une basse qui claque bien. Le refrain sera quant à lui bien plus doux, avec une voix aérienne et la présence d’un clavier qui va venir adoucir l’ensemble. D’entrée de jeu, le groupe calme tout le monde avec un très gros titre. Cependant, on pourrait lui reprocher quelques attitudes de « poseur », surtout sur la voix, notamment sur la fin, où on abuse de trémolos pas forcément nécessaires. On chipote, mais ce forcing sur la voix, pour y ajouter quelques vibes, est parfois assez désagréable. On est sur du Power à tendance Prog, pas sur du r’n’b…

Weightless va vite nous rappeler que malgré tout, le groupe n’est pas là pour enfiler des perles. Le départ est plutôt tonitruant, même si les inserts électro allègent un peu trop l’ensemble. Mais cela va permettre de donner plus de poids sur les riffs suivants qui cinglent bien, ajoutant un bon côté rugueux à l’ensemble. Le seul défaut que l’on peut donner au titre, c’est qu’il reste très conventionnel sur sa structure et ne surprendra guère. C’est efficace et le refrain rentre très vite en tête. All I Have fonctionne sur le même régime, à savoir des couplets un peu durs, puis un refrain éthéré et qui fonctionne beaucoup sur son aspect catchy. Néanmoins, dire que c’est mauvais serait donner de la confiture aux cochons, car l’ensemble est compact et fonctionne à plein régime. Bien mal baisé celui qui ne sera pas conquis par un refrain aussi entêtant.

A Secret Atlantis sera un titre un peu plus complexe, qui va vite devenir un gros défouloir sur certaines parties. Alternant les phases calmes pour que le chanteur puisse poser sa voix, et les moments percutants pour les musicos, le morceau s’avère fort plaisant et parfaitement maîtrisé. The Tidal, titre instrumental, va venir offrir une petite pause pour derrière asséner End of Silence, l’un des titres phares de l’album. Puissant, rêche comme il faut dans ses riffs mais aussi sirupeux dans son chant, on fait face à un titre qui marche bien, surtout dans cette dichotomie entre violence des grattes et douceur de la voix. Cette ambivalence baigne tout l’album et le rend d’autant plus attrayant. Ce End of Silence s’avère donc une parfaite synthèse de ce que veut montrer le groupe. Et Currents, plus «moderne», fait sortir le groupe de sa zone de confort pour fournir quelque chose d’assez intéressant dans sa démarche.

Reste alors les trois derniers titres. Departure pourrait presque se voir comme la ballade de l’album. Basse métallique qui claque fort, agrémenté d’une jolie mélodie à la gratte, le titre ne décolle jamais vraiment, s’appuyant sur son piano omniprésent pour adoucir l’ensemble. Si les couplets peuvent paraître presque lugubres, les refrains viendront montrer que la formation est bien là pour offrir quelque chose de doux et de mélancolique. The Beacon pourra se voir comme le premier tome d’un dyptique avec This Ocean. Morceau sympathique au refrain très Heavy/Hard, il lui manque tout de même quelque chose en plus pour vraiment marquer. Quant à This Ocean, on renoue avec un rythme plus effréné, un Power qui ne laisse rien au hasard et qui démontre que le groupe a envie d’en découdre. Mais là aussi, si c’est réussi dans sa globalité, le morceau ne marque pas forcément les esprits et c’est dommage.

Au final, The Atlantic, le dernier album en date de Evergrey, est une belle réussite. A la fois très classique dans sa démarche, mais très moderne dans ses instrus avec de nombreux ajouts « numériques », les suédois démontrent encore une belle envie et une fougue qui donne vite envie de headbanger dans tous les sens. Si on ajoute à cela une pointe de mélancolie, on obtient un savant mélange. Il est juste dommage que certains titres fonctionnent moins que d’autres, mais l’album parfait existe-t-il ?

  1. A Silent Arc
  2. Weightless
  3. All I Have
  4. A Secret Atlantis
  5. The Tidal
  6. End of Silence
  7. Currents
  8. Departure
  9. The Beacon
  10. This Ocean

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.