mars 28, 2024

Les Bougon, C’est aussi ça la Vie! Saison 3

D’Après une Idée de : François Avard

Avec Rémy Girard, Louison Danis, Antoine Bertrand, Hélène Bourgeois-Leclerc

Pays : Canada

Nombre d’Episodes : 13

Genre : Comédie

Résumé :

Satire de la société québécoise actuelle, cette série met en scène une famille montréalaise qui est sur l’assistance sociale et gagne sa vie en fraudant les riches et le système, qu’ils considèrent comme pourris.

Avis :

Réalisateur canadien, après avoir fait partie des producteurs sur la première saison des « Les Bougon, c’est aussi ça la vie« , Louis Bolduc a fait ses premières pas de réalisateur avec la deuxième saison de la série. Prenant la relève de PODZ en plein milieu de saison, Louis Bolduc a non seulement démontré qu’il avait des idées et du talent, mais en plus de ça, c’est avec son arrivée derrière la caméra que la famille la plus trash du Canada a commencé à trouver son fil rouge.

Après avoir trouvé sa voie, « Les Bougon … » sont ainsi de retour pour une ultime saison. Alors que le succès est bien là avec plus de deux millions de téléspectateurs à chaque épisode, alors que la deuxième saison se finissait sur un sacré événement, François Avard et Louis Bolduc ont décidé de conclure la série. Raccourcie de moitié, cette saison trois contient alors seulement treize épisodes. Treize épisodes pour mettre un terme à toutes les arnaques et autres arcs narratifs de la famille Bougon et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’Avard et Bolduc ont fait des choix étonnants, très étonnants, qui nous emmènent vers l’un des finals de série les plus inattendus possibles !

Alors que Junior et Moa étaient partis prendre l’argent d’un deal de drogue, le moment fut très mal choisi, puisque les dealers étaient surveillés par la police. Après avoir tout raflé, en sortant de l’hôtel où se passait l’échange, la police fédérale était là, et Moa a pris une balle dans le ventre. Alors que Junior est arrêté et devrait être jugé, la petite fille lutte pour la vie…

Conclure une série est toujours un moment assez spécial. Comment la conclure, comment prendre la décision de conclure, pourquoi la conclure. Continuer et peut-être faire la saison de trop, continuer quitte à tourner en rond. Ou encore couper le tout en pleine gloire. Bref, autant de questions que tout Showrunner doit affronter un jour.

Pour François Avard, ces questions sont arrivées pour mettre fin à ses  » … Bougon … », alors que la série était au sommet de sa gloire. Pour cela, le showrunner et son réalisateur ont coupé court, décidant d’une saison bien plus courte, passant de vingt-quatre épisodes pour la saison deux à treize. On aurait pu alors croire que la série serait bâclée, et que tout serait très vite expédié et le duo Avard/Bolduc va faire quelque chose de très étonnant, puisque tout en raccourcissant la saison, ils vont faire grandement évoluer leurs personnages, ils vont développer des intrigues, poser des bases, et surtout, une fois tout ceci fait, alors même que « Les Bougon … » aurait pu continuer ainsi un bon bout de temps, Avard et Bolduc concluent la série de la manière la plus tordue possible. Une conclusion si soudaine, si brute, si définitive, qu’elle nous laisse sur le carreau de manière jouissive. Je crois bien que dans toute « ma carrière de sérivore », jamais une série n’aura osé quelque chose de pareil. C’est fou, c’est très audacieux, et dans un sens, ça passe ou ça casse, on adore ou on a l’impression d’être arnaqué. Bref ça fait du bien d’être secoué.

Pour le reste donc, ces treize nouveaux épisodes jouissent toujours de ce ton cinglant et comme toujours, la série se moque du système, allant jusqu’à deux épisodes de procès et de sentence qui sont absolument incroyables, tant la caricature est tordante.

Ce qui est assez étonnant avec cette dernière saison, c’est que tout en resserrant les choses, François Avard et Louis Bolduc ont le temps d’étoffer leurs personnages. Dans cette saison trois, il se passe énormément d’événements, et à travers eux, la série aborde beaucoup de sujets. Et si la série emploie toujours ce ton acerbe envers la société et les failles de son système, elle sait se faire plus touchante et tendre, notamment avec tout ce qui tourne autour des personnages de Dolorès et Paul.

Après s’être occupé des treize derniers épisodes de la saison deux, c’est donc Louis Bolduc qui est à la barre de cette troisième saison et on peut dire que c’est que du bonheur. Après s’être fait la main, le réalisateur est comme à la maison et il livre ainsi une saison tordante, qui a un sacré rythme. Aucun épisode n’est en trop, il n’y a pas de baisse de rythme et chaque épisode réserve son lot de surprises. De plus, le réalisateur utilise bien des humours pour habiller sa saison, humour noir, rire jaune, ton acerbe, ou encore un côté burlesque, voire même cartoonesque parfois, et tout ça est livré sans jamais oublier d’offrir de l’émotion. Et oui, derrière les horreurs et les arnaques que cette famille est capable de faire, il y a beaucoup de tendresse et de justesse qui se dégagent de ces personnages. Des personnages qui sont d’ailleurs encore et toujours divinement tenus par cette clique de comédiens absolument parfaits pour les rôles.

En laissant la réalisation à Louis Bolduc pour l’entièreté de la saison, François Avard ne s’est pas trompé et ainsi cette dernière saison se pose comme la meilleure de la série. Plus que la première qui était une belle surprise, cette saison trois se fait touchante et surtout étonnante. En cinquante épisodes, « Les Bougon, c’est aussi ça la vie » nous auront fait rire, bousculant l’image bien gentille qu’ont les Canadiens. Acerbe, piquant et osé, en trois saisons, François Avard a imposé une sitcom assez folle et jouissive. Et alors qu’il aurait pu continuer comme ça sur plusieurs saisons, le Showrunner a fait le choix de couper le tout en pleine gloire et d’offrir le final le plus inattendu qu’il puisse y avoir. Un final qui assurément scellera dans nos esprits la série. Une fois vu ce final, impossible d’oublier « Les Bougon … ».

Bref, donc si jamais vous avez envie d’une série autrement, d’un autre humour, d’une autre culture, ou tout simplement une envie de découverte, n’hésitez pas à vous arrêter sur la série de François Avard qui se dévore en très peu de temps.

Note : 15/20

Par Cinéted

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