avril 25, 2024

Nightlight

De : Scott Beck et Bryan Woods

Avec Shelby Young, Chloe Bridges, Carter Jenkins, Mitch Hewer

Année: 2015

Pays: Etats-Unis

Genre: Horreur

Résumé:

Cinq amis. Un jeu. Aucune chance de survie.

Avis:

Si on balance, comme ça, à brûle-pourpoint, les noms de Scott Beck et Bryan Woods, cela ne dira rien à personne. Et pourtant, ils sont à l’origine de l’un des plus gros succès horrifiques de 2018, à savoir Sans un Bruit. La même année, ils signent d’ailleurs un autre film d’horreur, Haunt, disponible sur Prime Video, qui retiendra l’attention des fans d’horreur. Mais chaque début de carrière a un film, un commencement dans le milieu. Pour les deux jeunes scénaristes/réalisateurs/producteurs, cela débute avec Nightlight. Filmé exclusivement caméra à l’épaule, certainement pour plus de confort au niveau du budget, Nightlight est un tout petit film horrifique qui prend place dans la forêt américaine et qui tente, vainement, de raconter une histoire de fantôme vengeur. Comme on peut s’en douter, si le film possède une paire de bonnes idées, ce n’est clairement pas bon.

Pas touché par la lumière

Le film commence avec un jeune homme qui semble dépressif et qui annonce vouloir se suicider. Par la suite, on va suivre une jeune fille qui décide de participer à un jeu stupide avec quelques camarades, un cache-cache nocturne, dans les bois, au bord d’une falaise réputée pour ses suicides. D’entrée de jeu, il va alors être difficile de comprendre pourquoi cette jeune fille décide de partir là-bas et de faire ce jeu stupide avec quatre débiles. On se doute bien qu’elle est attachée à l’un des quatre, et qu’elle y va pour bien se faire voir, mais ça reste très mince comme fil rouge. Bien entendu, tout ne va pas se passer comme prévu et on va voir le film à travers la lampe de la jeune femme. Le pitch ne retiendra que peu notre intérêt. Ici, des jeunes font un jeu stupide, montrent leur cul le temps d’une pose, puis vont se faire attaquer par une entité démoniaque qui rôde dans les bois.

On pourrait croire que les deux scénaristes vont jouer sur une ambiguïté, celle de la nature de la menace. Véritable fantôme, homme des bois, bigfoot, on aurait pu se poser la question. Qui sera vite éludée de façon malhabile et presque pénible. En effet, le pot aux roses se révèle très vite par la principale intéressée pour faire du lien avec le tout début (mais si, vous savez, ce jeune homme qui dit vouloir se suicider). Les indices laissés sont grossiers et il faut être vraiment débile pour en pas en déduire l’identité de la menace. Une menace qui va tout de même être dangereuse et faire des apparitions intéressantes, faisant monter un petit peu la pression dans un film où l’histoire n’est pas le plus important.

Found Footage dans les bois

Comme tout bon found-footage qui se respecte, Nightlight nous propose de suivre son histoire à travers la lampe de « l’héroïne ». Fort heureusement, cette lampe va aller de main en main pour varier un petit peu les points de vue. Certes, c’est peu de chose, mais cela permet d’avoir une vue d’ensemble sur ce qui se passe dans cette histoire. Néanmoins, si on peut se sentir dans le film par petits moments, ce choix démontre une grosse faiblesse d’écriture et un cache-misère pour un film sans budget. On retrouve toutes les scories inhérentes au genre, à savoir une caméra qui bouge beaucoup dès que ça remue, une mise en scène pleine de vide qui ne peut pas prendre de la hauteur, et une propension à aligner des jump scare dans l’espoir de faire sursauter. Si c’est plus propre qu’à l’accoutumée, on ne sort pas vraiment des sentiers battus du genre.

Et puis l’autre gros problème de ce genre de film, c’est que l’on ne peut pas s’attacher aux personnages. C’est impossible. S’ils ne rentrent pas forcément dans des clichés, ils sont inintéressants. Même si on aura la bombe aux lèvres botoxées, la gentille blonde, l’insouciant qui ne veut que baiser ou encore le beau gosse, on reste dans quelque chose de simple, mais de pas assez marqué. Il n’y a aucune présentation des protagonistes, on se souvient à peine de leur nom, et ils n’ont même pas de fonction dans le métrage. Ils ne sont là que pour être sacrifié sur l’autel du sacro-saint ressort horrifique à deux balles. Et ne parlons pas des acteurs, qui ont toutes les peines du monde à donner corps à leur rôle. Ils font ce qu’ils peuvent avec ce qu’on leur donne et c’est bien maigre.

Reste alors deux choses qui permettent au film de sortir un peu la tête de l’eau. La première, c’est l’ambiance. Nightlight fait de gros efforts pour instaurer un climat anxiogène. Le coup des lampes qui clignotent et qui attirent les personnages comme des mouches est plutôt bien vu et cela renforce la présence maléfique. On aura même droit à la toute fin à une vraie recherche esthétique sur le lieu. Et même si c’est putassier en diable, ça reste agréable de voir que les réalisateurs ont tenté de mettre en place des choses intéressantes. L’autre point est l’antagoniste. Si on joue très peu sur sa nature, ses apparitions sont sympathiques et renforcent son mysticisme. La scène des lampadaires qui s’allument les uns après les autres et qui annonce l’arrivée de l’entité est bien oppressante et laisse même présager un monstre intéressant. Mais il ne viendra jamais vraiment en plein et c’est bien dommage…

Au final, Nightlight est un found-footage horrifique qui ne tient pas vraiment toutes ses promesses. Si on retrouve un monstre qui avait du potentiel, quelques effets angoissants intéressants et une ambiance qui essaye des choses, le film se repose beaucoup sur ses lauriers et ne sortira pas de la masse des found-footage pas vraiment ratés, mais pas vraiment réussis non plus. On sent que les deux réalisateurs ont du potentiel, mais il n’est pas pleinement utilisé ici…

Note : 08/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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