mars 29, 2024

Exit Humanity

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De : John Geddes

Avec Mark Gibson, Bill Moseley, Dee Wallace, Jordan Hayes

Année: 2011

Pays: Etats-Unis

Genre: Drame, Horreur

Résumé :

Alors que la guerre fait rage entre le Nord et le Sud des Etats-Unis, un petit village Yankee doit faire face à une invasion de morts-vivants affamés de chair humaine…

Avis :

Le zombie est très lucratif. Le zombie fait gagner des sous, et dans n’importe quelle forme ludique. Que ce soit dans le jeu vidéo, dans le jeu de société, dans la littérature ou alors dans le cinéma, le zombie s’est taillé une part du gâteau très conséquente et les producteurs ne se sont pas trompés en proposant du mort-vivant à toutes les sauces. Du coup, le zombie est devenu un classique intemporel et on le met dans toutes les époques, histoire de se dire que l’on a innové. Exit Humanity est un drame avec des zombies, s’éloignant volontairement du cliché des mangeurs de chair fraîche pour proposer un voyage initiatique plutôt qu’un survival  à la Walking Dead, le métrage va vite s’embourber dans un faux rythme d’une lenteur exacerbée et va perdre le spectateur dans un film contemplatif plutôt inutile. Alors peut-on mettre le zombie dans tous les mondes, et à toutes les époques ? Peut-on faire autre chose qu’une comédie ou qu’un film d’horreur avec des zombies ? Utilisons la machine à remonter le temps pour aller en 1875 et affronter les premiers zombies.

La question que l’on peut se poser quand on fait un film de zombies, c’est qu’est-ce que l’on veut en faire de ces zombies ? En effet, la plupart du temps ils sont de la chair à canon que l’on extermine à tour de bras, ou encore ils sont juste un prétexte pour voir l’organisation humaine et les relations entre les personnages. Dans Exit Humanity, ils ne sont rien de tout cela, et ils sont plutôt le prétexte à une toile de fond plutôt inutile et franchement décevante. On va donc voir la vie d’un soldat durant la guerre de sécession, qui retrouve sa femme morte en rentrant et son fils a disparu. Seulement, sa femme n’est pas vraiment morte puisqu’elle s’est transformée en zombie. Il décide alors de la tuer et il va arpenter les terres des Etats-Unis pour retrouver son fils, dans l’espoir qu’il soit toujours vivant et non zombifié. Entre temps, il va croiser un homme solitaire et taciturne avec lequel il va tenter de sauver un village paumé. Il va aussi croiser une petite troupe frappadingue qui kidnappe des gens pour tenter de percer le mystère de la zombification. On va donc avoir droit à une espèce de road trip à pied dans la cambrousse et ce n’est pas franchement folichon. S’évertuant à faire dans le contemplatif, on va perdre un temps fou durant la mort de la femme mais aussi avec la mort du fiston. Profondément mou du genou, le film prend plus d’un quart d’heure en montrant le héros à deux doigts de se tirer une balle. On aura bien évidemment la morale chrétienne à deux balles avec la remise en question de Dieu et que finalement, Dieu a mis cette épreuve sur sa route parce qu’il a pêché. Le découpage du film est aussi peu intelligent. En effet, le réalisateur privilégie un découpage en chapitre, à la façon d’un livre, ce qui casse complètement le rythme et qui en plus, enlève tous les liens entre les personnages et les liens de cause à effet. Se voulant intelligent et presque cinéma d’auteur, Exit Humanity se trompe de public et se sert des zombies pour ratifier un maximum de personnes et tromper sur la marchandise. Le tout fait très amateur et les passages dans le bunker de la troupe de tarés fait vraiment faux.

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Bon, alors je prédis deux carries et quelques chicots. Un coup de pelle devrait résoudre tout ça !

Au niveau des acteurs, ce n’est pas le pire, mais ils ne relèvent certainement pas le niveau. Pour faire bien bankable, on a Bill Moseley, qui signe à peu près n’importe quoi, qui joue ici le rôle du général de la troupe de tarés. Ne jouant que dans la caricature, il en devient presque navrant tellement il est mauvais. Pas crédible une seule seconde, on ne garde en souvenir que les moments où il se bat tout seul dans sa cave avec sa pauvre épée. Heureusement pour nous, Mark Gibson demeure assez bon et relève un peu la barre. Prenant son rôle très au sérieux, il campe un père de famille qui a tout perdu à la perfection. Pour l’accompagner dans cette galère, Dee Wallace, habituée des films d’horreur, joue une sorcière peu crédible qui fait tache dans le film. En effet, pourquoi mettre une sorcière dans un film de zombies ? Tout cela fleure bon l’improvisation et la pseudo chasse aux sorcières. Les autres acteurs sont tout aussi minables et desservent royalement le film. Néanmoins, les zombies restent plutôt bien foutus, même s’ils restent vraiment en retrait et que l’on ne les voit pas beaucoup. En effet, surement à cause d’un budget trop limite, le film ne possède quasiment aucun moment gore. Les passages explicatifs pour buter des zombies ou encore les moments qui demandent un effet spécial ont été remplacés par des dessins animés, à la manière d’un livre ou d’une notice. Ce qui aurait pu être une bonne idée devient vite un moment de lassitude, révélant le faible budget et cassant le rythme de façon honteuse. Les scènes d’action sont faiblardes, comme cette pseudo bagarre avec un zombie dans l’eau. Enfin, le plus agaçant demeure les non-dits du film et cette faculté  à rendre mou et chiant un film de zombies. Putain, on dirait presque un drame français !

Au final, Exit Humanity est une grosse déception. Mentant facilement sur la marchandise en montrant une jaquette violente avec une horde de zombies, le film s’enlise dans un rythme d’une lenteur pénible et enchaîne les cassures pour proposer des dialogues insipides, et des passages longs comme le deuil de la femme ou de l’enfant. Bref, un film de zombies que l’on préférera éviter, trainant sur la longueur de ces 1h50 et qui n’apporte rien au genre. Même les fanas de zombies risquent d’être déçus.

Note : 05/20

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AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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