avril 23, 2024

Demi-Sœur

De : Josiane Balasko

Avec Josiane Balasko, Michel Blanc, Brigitte Roüan, Françoise Lépine

Année : 2013

Pays : France

Genre : Comédie

Résumé :

Nénette est une petite fille de soixante ans. Un problème à la naissance l’a rendue différente. Nénette, qui a l’âge mental d’une enfant de 8 ans, a toujours vécu avec sa mère, qui l’a élevée seule. Nénette travaille, elle fait le ménage à l’école de la commune et sa meilleure amie est une tortue. Mais lorsque sa maman meurt, tout va changer et Nénette doit partir en maison de retraite. L’établissement n’autorisant pas les animaux, Nénette part avec sa valise et sa tortue, avec l’idée de retrouver son père, dont elle ne possède qu’une photo jaunie, une lettre et une adresse. Lorsque Nénette arrive enfin à l’adresse indiquée sur la lettre, une pharmacie, ce n’est pas son père qu’elle trouve, mais le fils de ce dernier, Paul Bérard, pharmacien psychorigide, qui voit débarquer cette demi-sœur avec effarement.

Avis :

Josiane Balasko est une comédienne populaire, et c’est aussi une réalisatrice qui a connu de jolis succès. De temps à autre, depuis presque trente ans maintenant, Josiane Balasko passe derrière la caméra et si on se souvient tous de « Gazon maudit« , ou encore « Ma vie est un enfer« , il est vrai aussi que la cinéaste et comédienne a pu nous offrir des moments assez gênants, comme « L’ex-femme de ma vie« .

Cela faisait cinq ans que Josiane Balasko n’avait plus touché une caméra. Cinq ans depuis le très sympathique « Cliente » et voici qu’elle était de retour devant et derrière la caméra en 2013 en compagnie de son pote du splendide, Michel Blanc, pour un film qui, s’il n’avait pas de grandes ambitions, pouvait au moins laisser imaginer un petit moment de cinéma somme toute attachant. Alors si sur le papier, « Demi-sœur » pouvait laisser espérer quelque chose, clairement à l’écran, c’est compliqué, très, très compliqué, car entre son histoire à dormir debout et une Balasko en ultra roue libre, en faisant des tonnes et des tonnes, aller au bout de « Demi-sœur » sans avoir de sourire catastrophé relève du chemin de croix !

Nénette a soixante ans, mais elle a le mental d’une petite fille de huit ans. Nénette vient de perdre sa maman est qui montée au ciel et désormais Nénette doit partir vivre dans une maison de retraite. Or, Nénette a une amie qui la suit toujours. Une amie dont elle ne se sépare jamais, sa tortue que sa maman lui avait offerte et la maison de retraite n’acceptant pas les animaux, Nénette décide de partir vivre chez son père, dont elle vient de trouver l’adresse. Une fois sur place, elle découvre avec tristesse que l’homme est décédé, mais elle découvre avec bonheur qu’elle a un frère, Paul. Mais Paul n’est pas du genre à apprendre l’existence d’une demi-sœur avec bonheur…

Ce qu’il y a de bien (ou pas dans ce cas-là) avec le cinéma, c’est qu’il a toujours moyen de nous surprendre, comme ici avec « Demi-sœur« , la huitième réalisation de Josiane Balasko.

On pensait que le fin fond de la carrière de Josiane Balasko, en tant que réalisatrice, était « L’ex femme de ma vie« . « Demi-sœur » vient clairement remettre en cause cette idée, tant rien ne va avec ce film et c’est bien dommage, car dans le fond, il y a des idées et un sujet intéressant. Puis, même si elle en fait des tonnes, on sent que Josiane Balasko a bossé son rôle, mais malgré ça, rien n’y aura fait, cette « Demi-sœur » s’impose comme un film insupportable, qui vole de catastrophe en catastrophe.

Si l’idée de ces retrouvailles sur le papier pouvait fonctionner, à l’écran, on reste les yeux grands écarquillés en se demandant ce qui se passe à l’écran. Le scénario rime avec du très grand n’importe quoi et a une tendance à partir dans tous les sens, essayant de se faire drôle ou touchant, mais c’est tellement en roue libre cette histoire que Josiane Balasko rate tout ce qu’elle entreprend et l’on ne comprend pas ce que ce scénario ou ces moments gênants sont censés être. Entre des mésaventures incroyables dans tous les sens du terme, des aventures qui virent au pathétique, des incohérences flagrantes, des éléments manquants, des personnages qui vont et vivent sans vraiment d’intérêt, le scénario de « Demi-sœur » finit par se poser comme un cas d’école fascinant. C’est assez dingue et finalement, vers la fin, quand le film fait un bond en avant, expédiant d’un coup son intrigue, on finit par apprécier cette erreur qui nous fait quitter le film au plus vite, c’est dire !

Ce n’importe quoi, on le retrouve dans la mise en scène de Balasko. Certes, il y a bien un ou deux instants qui peuvent être plus mesurés que d’autres, mais sur l’ensemble, on reste là encore, les yeux écarquillés, essayant de comprendre ce que la réalisatrice essaie de faire. « Demi-sœur » est un film qui se fait lourd dans tout. Trop lourd dans sa comédie, qui en fait clairement de trop. Trop lourd dans ses sentiments, qui font couler le film dans une sorte de guimauve hystérique, là encore, c’est compliqué de se laisser porter, tant chaque instant, chaque idée, chaque choix nous sort de ce qui ressemble à une intrigue.

Enfin, « Demi-sœur« , c’est une Josiane Balasko en roue libre totale. Michel Blanc peut s’en sortir de temps en temps et encore, on est généreux avec lui, grâce ou à cause de Josiane Balasko, qui dans la peau de Nénette nous offre une performance hallucinante et hallucinée. Nénette, c’est un nanar à elle seule. Nénette, elle traverse tout le film de manière invraisemblable, Josiane Balasko donnant tout ce qu’elle a, au point que ça en serait presque tout, car on sent qu’elle y croit et qu’en plus de ça, elle a bossé. Mais rien n’y fait, Nénette est insupportable et déclenche bien souvent des sourires gênés et ça, c’est triste.

De l’excellence de « Gazon Maudit » au sympathique « Cliente« , sans oublier le très mauvais « L’ex-femme de ma vie« . Du comique au drame humain, de l’absurde au touchant, il ne manquait plus qu’à Josiane Balasko un nanar et c’est désormais chose faite. « Demi-sœur » coche bien des cases pour entrer dans ce domaine, Balasko y croit dure comme fer, l’histoire est à dormir debout et plus d’un moment gênant aurait tendance à nous faire rire. Quoi que je dis ça, mais un nanar, on a parfois envie de le revoir, ici, je ne suis pas sûr de vouloir re-subir Nénette…

Note : 04/20

Par Cinéted

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