avril 25, 2024

Praying Mantis – Gravity

Avis :

Quelle étrange carrière que celle de Praying Mantis. Groupe originaire d’Angleterre et fondé au début des années 70 par les frères Troy, la formation trouve le succès au tout début des années 80 grâce à la nouvelle vague du heavy Métal anglais. Pour autant, c’est en 1982, suite à des problèmes de line-up, que le groupe se sépare et que chacun fait ses petits projets à gauche et à droite. On aurait pu croire que la mante religieuse était décapitée, et pourtant, c’est en 1990 que le groupe revient pour une tournée au Japon. Et fait plus ou moins extraordinaire, le groupe connait un succès fulgurant au pays du soleil levant. Cela lui permet alors de trouver un label et de sortir de nouveaux albums. Bref, Praying Mantis renait de ses cendres. Et c’est en 2018 que le groupe propose Gravity, onzième album studio.

Bon, autant le dire tout de suite, la nouvelle vague Heavy, ce n’est pas trop notre cam. Entre des rythmiques parfois un peu molles, un chant souvent aigu et nasillard et un manque de variation au sein des compos font que cette branche du Heavy à plus tendance à nous ennuyer qu’autre chose. Qu’en est-il avec Praying Mantis ? Et bien c’est un peu la même chose, même s’il y a de très bonnes choses dans cet album. Le principal problème avec Gravity, c’est que globalement, ça manque de punch, ça manque de niaque, ça manque de moments qui tabassent un peu. A titre d’exemple, Mantis Anthem est d’un ennui profond malgré ses paroles fédératrices. Le rythme est lent, il y a un pont qui ne marque pas et l’ensemble ne donne pas envie de sauter au plafond. Et encore moins de faire hocher la tête ou de faire un pogo.

Et ce n’est pas le seul exemple que l’on peut citer. Prenons Time Can Heal. Un riff fainéant, un refrain lénifiant au possible et quelques micros variations qui ne changeront pas notre ennui poli. On peut aussi évoquer Destiny in Motion qui est une ballade un poil rythmée avec quelques solos de grattes, mais c’est très faiblard et surtout, ça ne nous touchera pas un seul moment… The Last Summer semble reprendre tous les poncifs du Heavy des années 80 et même si c’est bien exécuté, ça reste peu innovant, voire pas du tout. Alors certes, peut-être que c’est ce qu’attendent certains fans, mais ça reste tout de même très classique, même trop. Et difficile de ne pas citer Foreign Affair qui ressemble à un générique de mélo américain des années 80, ou encore Shadow of Love qui, malgré un refrain percutant et entrainant, se perd dans un refrain pathétique.

Fort heureusement, tout n’est pas si sombre au tableau de Gravity. Certains titres valent leur coup d’oreille et on trouve une certaine fougue dans quelques titres. Keep it Alive, qui démarre l’album, est plutôt sympathique, avec son départ fédérateur et son petit riff qui fait son effet. C’est l’un des rares morceaux à donner envie d’hocher la tête en rythme. 39 Years est autre morceau relativement réjouissant. Le chanteur pousse bien, la rythmique est cool et il y a une véritable recherche dans l’ambiance. Les riffs sont plus lourds, et c’est un peu ce que l’on était venu chercher avec cet album. Ghosts of the Past se révèle aussi bien efficace malgré un début grandiloquent qui peut faire peur, avec son orchestration et son grosse batterie. Mais le résultat est très concluant.

Enfin, et c’est là le plus étonnant, le skeud se termine avec Final Destination, et c’est le meilleur titre de l’album. Si le début laisse à penser à un plagiat de Queen (Show Must Go On), très rapidement, le groupe s’écarte de cela pour trouver son propre rythme et des riffs plus lourds qu’à l’accoutumée. Et de nous laisser sur un goût de ce qu’aurait pu être finalement cet album… Il est complexe de ne pas se dire que si le groupe était resté sur ce rythme, sur ce crédo, on aurait eu un tout autre effort.

Au final, Gravity, le dernier album en date des papys de chez Praying Mantis, est une petite déception. Si globalement, on ne peut renier le talent technique du groupe, on ressent une légère fainéantise au sein de cet effort. Outre des titres peu engageants en termes d’énergie, on reste souvent sur une rythmique similaire qui ne prend jamais de risque, et c’est un peu pénible. Fort heureusement, certains morceaux sortent du lot et permettent à l’album de sortir la tête de l’eau.

  • Keep it Alive
  • Mantis Anthem
  • Time Can Heal
  • 39 Years
  • Gravity
  • Ghosts of the Past
  • Destiny in Motion
  • The Last Summer
  • Foreign Affair
  • Shadow of Love
  • Final Destination
  • The Last Summer (Laid Bare Mix)

Note: 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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