avril 19, 2024

L’Aventure Intérieure

Titre Original : Innerspace

De : Joe Dante

Avec Dennis Quaid, Martin Short, Meg Ryan, Henry Gibson

Année : 1987

Pays : Etats-Unis

Genre : Fantastique

Résumé :

Forte tête de la marine américaine, le lieutenant Tuck Pendelton se porte volontaire pour une expérience très risquée. Miniaturisé, aux commandes d’un submersible de poche, il va être injecté dans l’organisme d’un lapin. Mais de méchants espions industriels s’emparent de la puce qui peut inverser le processus. C’est alors que Tuck se trouve propulsé dans l’arrière-train d’un modeste employé de supermarché. Il va devoir convaincre son hôte de le sortir de là !

Avis :

Joe Dante est un réalisateur américain qui connut une carrière presque éclair à Hollywood. Venant de « l’école » de Roger Corman, se faisant remarquer à la fin des années 70 début des années 80 avec « Piranhas » et « Hurlements« , remarqué par un certain Steven Spielberg, Joe Dante comme connaît un succès dingue avec le culte « Gremlins« . Mais par la suite, même s’il tient des œuvres devenues cultes, le réalisateur va aller d’échec en échec, pour finalement ne pratiquement plus faire que des épisodes de séries télé comme « Hawai Five« , « MacGyver » ou « Legends of tomorrow« .

Après le succès des « Gremlins« , Joe Dante a presque Hollywood à ses pieds. Il pourrait donc réaliser ce qu’il veut et Paramount lui propose de réaliser « Explorers« , film qui sera le succès de l’été 85, malheureusement le film sera un échec commercial. Après avoir proposé la réalisation de « L’aventure intérieure » à Zemeckis et Carpenter qui ont tout deux refusé, Steven Spielberg se tourne alors vers Joe Dante. Original, assez fun, voire même complètement con parfois, ayant pris un petit coup de vieux, il faut quand même le dire, « L’aventure intérieure » est un petit film cool, qui se laisse regarder avec un savoureux mélange entre délire et fascination.

Tuck Pendleton, lieutenant de l’armée américaine, se porte volontaire pour une expérience d’un tout nouveau genre. Tuck Pendleton va être ultra rétréci, et une fois fait, il va être injecté dans un lapin afin de pouvoir l’étudier de l’intérieur. Or rien ne va se passer comme prévu et après l’attaque du laboratoire, le lieutenant va être injecté dans le corps de Jack Tucker, la trentaine, peu sûr de lui et surtout hypocondriaque. Pour retrouver sa taille normale, Tuck va devoir convaincre Jack qu’il n’est pas fou, puis une fois ceci fait, il va devoir faire équipe avec lui, ce qui ne va pas être de tout repos, pour l’un comme pour l’autre…

Les années 80 et leur folie générale… Cette décennie en aura vu naître des projets fous et des films improbables et « L’aventure intérieure » est bien l’un de ses plus fous et plus originals.

« L’aventure intérieure« , c’est le genre de film qui ne pouvait que sortir à cette époque-là. Original à souhait et en même temps terriblement cliché, le film de Joe Dante est une sorte de package un peu dingue de ce qui se fait donc de plus cool et de plus improbable. Ainsi, pour son cinquième film, Joe Dante va nous raconter comment un Denis Quaid miniaturisé, qui devait être injecté dans le corps d’un lapin, va être introduit par dépit dans les fesses de Martin Short. Non mais rien que pour ça, pour ses mots qui font une idée, le film mérite d’être vu. S’en suit alors une aventure intérieure, mais aussi extérieure, des plus improbables avec son lot de méchants près à tout pour récupérer une puce.

Écrit par Jeffrey Boam (« Indiana Jones et la dernière croisade« , « L’arme fatale » 2 et 3, « Génération perdue« ), « L’aventure intérieure » enchaîne alors les péripéties toutes plus drôles et funs les unes que les autres. Entre film d’action, film de science-fiction, romance ou comédie, Joe Dante ne choisit pas et mélange le tout, ce qui donne quelque chose d’assez fou. Certes, il y a parfois des gags qui vont être un peu lourds, mais la plupart fonctionnent très bien, puis mieux encore, le tout apparaît comme diablement efficace, et ça, même si au final, rien ne tient la route dans cette histoire. Que ce soient les méchants, dont on ne comprend pas bien les motivations, ou encore l’expérience en elle-même qui est un peu tirée par les cheveux. Franchement, je n’ai pas compris comment elle marche. Mais qu’importe, puisque malgré tout ça, le film est injecté d’idées, de générosité et il a cette folie des années 80, qui fait que ça marche et qu’on est près (peut-être par excès de nostalgie) à tout accepter.

Si le scénario est aussi drôle que fou, la réalisation de Joe Dante tient quant à elle très bien la route. « L’aventure intérieure » est un film dynamique, puis au-delà de ça, c’est un film qui fourmille d’idées. Si tout ce qui se passe à l’extérieur est assez simple, quoi que le film a un fort côté cartoon dans certains de ses gags, le plus intéressant visuellement parlant, c’est ce qui se passe à l’intérieur, car Joe Dante et ses équipes aux effets spéciaux ont fait un sacré taf. Riche, coloré, sombre, étrange, tripé, allant même jusqu’à être angoissant dans certaines de ces idées, « ce huis clos » humain fascine par la reproduction des organes, de ces artères, de ces vaisseaux sanguins, et plusieurs séquences valent clairement le coup d’œil. Je pense notamment à l’appel du cœur, le petit voyage derrière les yeux, ou encore un combat complétement allumé qui finira dans l’estomac de notre pauvre hypocondriaque. À noter aussi une BO formidable signé Jerry Goldsmith !

Ce qui fait aussi le charme et le délire de « L’aventure intérieure« , c’est son casting. Pour le charme, on prend Dennis Quaid et Meg Ryan, sommes toutes très classique, mais qui reste bons et adorables. Pour le délire, là, on s’arrête sur Martin Short, qui est complètement allumé dans le rôle de Jack Putter, un homme dépressif, hypocondriaque et peureux, qui va vivre l’aventure de sa vie et ainsi se découvrir et prendre confiance en lui. Tordant de bout en bout, l’acteur en fait parfois trop, mais on l’adore quand même. Puis derrière ce trio, il faut aussi mentionner Victor Eugene Scrimshaw, Fiona Lewis et Vernon Wells, qui forment un trio absolument géniaux de génies du crime.

« L’aventure intérieure« , entre délire et absurde, entre improbable et efficace, est un petit film cool qui grouille d’idées. Avec ce film, Joe Dante s’éclate et en plus de nous embarquer sans mal dans cette folle histoire, il arrive même à nous fasciner avec ce voyage intérieur qui lui aura valu un Oscar amplement mérité des meilleurs effets spéciaux.

Note : 14/20

Par Cinéted

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.