mars 19, 2024

The Boy – La Malédiction de Brahms

Titre Original : Brahms : The Boy II

De: William Brent Bell

Avec Katie Holmes, Christopher Convery, Owain Yeoman, Ralph Ineson

Année: 2020

Pays: Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Recherchant un environnement calme pour leur fils et ignorant tout de son funeste passé, un couple s’installe dans le Manoir Heelshire. Bientôt le jeune garçon se lie d’une troublante amitié avec une poupée étrangement réaliste qu’il appelle Brahms…

Avis :

On ne peut pas dire que William Brent Bell brille par sa filmographie. Grand amateur d’horreur, réalisateur, chef monteur et parfois scénariste et producteur, le type baigne dans l’hémoglobine depuis le milieu des années 2000 avec le très mauvais Stay Alive. Malgré des films relativement mauvais, comme Devil Inside, il va réaliser un petit coup d’éclat avec The Boy. Film d’horreur qui se basait sur une poupée que l’on pensait maléfique, le film va basculer dans autre chose pour mieux nous surprendre et s’avérait un petit plaisir. Alors certes, ce n’était pas mirobolant, et ceux qui connaissaient des films comme The Pact ou The Intruders savaient à quoi s’attendre, mais pour un tâcheron comme William Brent Bell, c’était une chose inespérée. Le succès étant présent, il a bien fallu que des producteurs refilent le filon doré pour en proposer une suite, et la chute est rude.

Poupée de Cire, Poupée de… rien du tout

Le scénario de cette suite est assez simple et se situe après les évènements du premier. Point de préquelle donc, mais une sorte de suite où le seul lien est la poupée, et le lieu. Même si ce dernier n’aura que peu d’impact sur le déroulement des choses. On va donc suivre une petite famille qui déménage suite à l’agression de la mère par des cambrioleurs, et au mutisme du fils face à cet incident. Ils emménagent dans la maison qui jouxte le manoir des Heelshire et rapidement, le garçon de la famille retrouve la fameuse poupée dans la forêt. Les parents, pensant que c’est une bonne chose pour leur fils, décident de prendre soin de la poupée. C’est à ce moment-là que des éléments étranges font surface. Point de surprise donc avec cette suite, qui récupère les jump scare du premier pour tenter de susciter de la peur. Sauf que l’effet de surprise n’est plus et que le réalisateur va s’évertuer à détruire toute la mythologie mise en place au départ.

En effet, difficile de se dire qu’il y a un type planqué dans les murs. D’autant plus que le « méchant » du premier film a fini cramoisi dans un incendie, on ne peut plus jouer sur les mêmes peurs, ou tout du moins sur les mêmes doutes. De ce fait, on va rapidement voir que la poupée bouge toute seule et raconte ce qu’elle veut à l’enfant de la baraque. Et c’est là une faiblesse du scénario qui ne maintient jamais son suspens, la faute à des scènes qui grillent la possibilité d’un type dans les murs. En annihilant cette hypothèse, le film se perd dans une longueur, essayant vainement de nous faire croire que, en raccrocher des wagons en faisant des recherches sur internet, etc… Sauf que rien ne marche et on va vite trouver le pot aux roses, qui démonte lamentablement les bases du premier film. C’est à ça que l’on voit que cette suite a été faite à des fins mercantiles…

Peur porcelaine

Le fait de vouloir créer du liant avec le premier film tout en reniant ses origines, fait que l’on assiste à un film bâtard. Un film qui essaye malgré tout de faire en misant tout son possible sur l’impassibilité de la poupée. Les plans larges sur la tronche en porcelaine de l’enfant ne seront que des pastiches pour cacher une misère scénaristique et surtout une peur qui est aux abonnées absentes. Démarrant comme un drame, le film s’éternise autour du trauma du gamin pour simplement en effleurer les rouages et la guérison. Les effets de peur prendront alors la forme de cauchemars à grands coups de jump scare qui ne feront sursauter personne. Le manque d’originalité se retrouve même sur un twist fumeux et une fin qui laisse pantois tant elle est mauvaise et balançait à brûle-pourpoint pour en ne sait quelle raison.

Point d’effets gores, pas de moment vraiment flippant, une atmosphère basique (on est loin de la volonté gothique du premier), on est vraiment face à un film lambda qui ne veut que capitaliser sur le succès du premier métrage. Mais le pire dans tout ça, c’est que le film n’aborde jamais ses thématiques. Le traumatise de la mère n’intervient finalement jamais et elle semble guérir en un temps record. Tout comme le fiston qui retrouve la parole en un claquement de doigts. Tout est survolé et rien n’est vraiment intéressant. Jusque dans la famille même où les personnages n’ont pas d’envergure, pas de background et végètent autour d’un trauma qui ne sera que peu abordé. Katie Holmes fait ce qu’elle peut pour se rendre sympathique, mais rien n’y fera, on n’en aura rien à foutre d’elle… Finalement, les acteurs seront à l’image du film, mou et sans panache.

Alors que reste-t-il au film de William Brent Bell ? Qu’est-ce qui justifie son existence ? Hormis le succès surprise du premier film, rien. C’est bien simple, The Boy – La Malédiction de Brahms est un film qui capitule sur le nom du premier et sur le fait que des films de poupée maléfique, on en manque cruellement. Cette phobie, bien exploitée au cinéma durant les années 80, et récemment avec Annabelle (on parle que du deuxième qui vaille le coup), ne vient pas nous titiller durant ce film. La poupée bouge un peu, le final nous la montre sous un autre angle, mais qui ne sert strictement à rien. Le réalisateur n’arrivera jamais à nous prendre aux tripes avec un film trop mou, trop long, trop chiant.

Au final, The Boy – La Malédiction de Brahms est un mauvais film d’horreur qui a été fait pour les mauvaises raisons. Rattrapé par ses démons, William Brent Bell propose un film totalement neutre, lisse et qui démonte sans vergogne les efforts faits dans le premier opus. Ici, on sombre dans un film d’horreur contemporain, qui essaye de faire peur avec des jump scare pénibles et sans âme, ne misant même plus sur l’ambiance gothique et sombre. Bref, un film qui ne sert à rien.

Note : 05/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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