avril 18, 2024

Le Grand Appartement

De : Pascal Thomas

Avec Laetitia Casta, Mathieu Amalric, Pierre Arditi, Noémie Lvovsky

Année : 2006

Pays : France

Genre : Comédie

Résumé :

Francesca et Martin vivent, entre réalité et fiction, dans une joyeuse bohême. Et surtout au-dessus de leurs moyens. Ils occupent en effet un immense appartement à petit loyer qu’ils doivent aux bontés de la vieille loi de 1948. Ce grand appartement est le phalanstère de l’amitié.
Leur ami, metteur en scène, le transforme en studio de cinéma. Tous leurs parents
excentriques ou malmenés par le sort y trouvent refuge. La vie y est un vaudeville et une fête permanente, pimentée par les mésaventures érotiques de Martin, séducteur malgré lui, et par les liaisons d’Adrien, fasciné par les fromagères et les vendeuses de légumes. Ce grand appartement est le dernier paradis sur terre, plein de musique, de danses et de passion.
Francesca doit le défendre contre la rapacité de la propriétaire qui veut récupérer l’appartement pour le vendre…

Avis :

Pascal Thomas est un réalisateur français qui travaille depuis le début des années 70. Autant dire que le mec est là depuis une éternité et il officie toujours. Si Pascal Thomas n’a jamais connu de très grands succès, il demeure un cinéaste qui est un acharné de travail, qui a connu deux périodes. Des années 70 à 90, il va beaucoup tourner, puis il va traverser les années 90 avec seulement deux films, dont « La Dilettante » qui trouvera un joli succès et surtout qui sera sa première collaboration avec Catherine Frot. Après cette période de creux, Pascal Thomas va de nouveau se remettre à tourner très régulièrement. Œuvrant toujours dans la comédie, un an après sa première adaptation d’Agatha Christie avec « Mon petit doigt m’a dit …« , Pascal Thomas revient donc avec une nouvelle comédie, « Le grand appartement« .

Ce soir-là, j’avais envie d’une petite comédie française qui sortirait du lot, une petite comédie française peuplée d’acteurs que j’aime beaucoup (Amalric, Arditi, Lvovsky, Casta), et pour cela, je me suis lancé dans ce « … grand appartement » et je dois bien avouer que ce film fut un véritable calvaire. Long, ne racontant rien, partant dans tous les sens au point d’en être indigeste et surtout très loin d’être drôle, « Le grand appartement« , c’est un peu le cliché de tout ce qui ne va pas dans le cinéma français.

Francesca et Martin habitent en plein cœur de Paris, dans un immense appartement de trois cent mètres carré qui, grâce à la loi de 1948, ne leur coûte pratiquement rien. Francesca et Martin vivent d’amour et d’eau fraîche, et surtout, ils vivent avec beaucoup de personnes autour d’eux. Il y a Adrien, un vieux metteur en scène sans le sou, et toutes ses maîtresses, il y a leur fille et ses copines qui sont bien mieux ici que chez elles, puis il y a la grand-mère Joséphine qui perd un peu la boule. Bref, tout ce petit monde vit en communauté, et malheureusement, cette communauté est menacée par la propriétaire, Madame Falingrad, qui a décidé de mettre tout ce petit monde dehors afin de pouvoir ré-annexer son loyer sur le prix d’un loyer d’aujourd’hui, c’est-à-dire hors de prix…

Pascal Thomas est un réalisateur qui a un style et une idée du cinéma et je dois bien avouer que plus je découvre son œuvre et plus la tendance est que je reste en dehors de cette dernière. Il y a quelques mois de cela, je découvrais avec terreur, « Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire« . Le film fut un calvaire, mais pourtant, ce fut aussi loin de me décourager, car Pascal Thomas tient dans sa filmographie quelques films que j’aime bien (pour ceux que j’ai vus évidemment) et ainsi, c’est avec optimisme que je me suis lancé dans la redécouverte de ce « … grand appartement » (oui, je l’avais vu au moment de sa sortie, et dans mon souvenir, j’avais passé un moment sympa) et cette redécouverte fut bien loin du chouette souvenir que j’en avais.

Si l’on devait faire un cahier des charges du film français bobo, gauchiste, donneur de leçon, qui se veut drôle, loufoque et décalé, alors assurément, « Le grand appartement » cocherait toutes les cases et plus encore. « Le grand appartement« , c’est le genre de film insupportable qui en plus de ne rien raconter, est extrêmement prétentieux, car il se prend très au sérieux, aussi bien dans sa comédie que dans ce qu’il dénonce à tout-va.

Ici, Pascal Thomas nous entraîne dans la maison du bonheur, et nous décrit une façon de vivre, et surtout des personnages dont on va tristement se ficher, tant ils vont résonner comme des clichés et des caricatures. Franchement, le réalisateur ne nous épargne rien, entre le mec désabusé qui travaille dans le cinéma, la femme engagée qui rêve de faire s’écrouler les banques, évidemment féministe à fond, laissant sa pilosité tranquille. On trouvera aussi le réalisateur fou sans le sou qui fait des films que personne ne regarde. Puis on trouvera la propriétaire avide d’argent et à travers elle, tout un discours sur la flambée du prix de l’immobilier…

Et tout ce petit monde s’engueule, se chamaille, balance des discours enflammés et bien sûr s’adresse à nous, brisant le quatrième mur à plus d’une reprise pour nous impliquer nous spectateur qui sommes pris au piège de cette non-intrigue. Car oui, derrière les discours, derrière la vie de bohème, « Le grand appartement » est un film où l’on trouve que peu de scénario, pour ne pas dire aucun scénario. Franchement, l’ensemble est décousu et ça part dans tous les sens. Alors il y aurait bien une ou deux scènes qui prêteront à sourire, mais sur l’ensemble, à chaque fois c’est tellement appuyé que la plupart du temps, ça tombe à l’eau et surtout, c’est lourd, c’est caricaturé, ça sonne faux et surtout, on ne comprend pas vraiment de quoi veut parler Pascal Thomas dans tout ça.

Bref, on ne va pas s’attarder plus sur ce cru 2006 de Pascal Thomas. Long et pénible, ce « … grand appartement » se voulait drôle et décalé, et s’il tient une bonne idée au départ, et plus encore, s‘il tient de bons sujets, notamment la flambée des prix de l’immobilier, l’ensemble est si lourdingue, si engagé, qu’on a l’impression qu’on nous fait la leçon, dénonçant tel ou tel injustice et sujet que finalement, plus le film avance et plus l’on reste sur le bas-côté avec un seul et unique fantasme, le générique au plus vite !

Note : 05/20

Par Cinéted

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