mars 28, 2024

Hubie Halloween

De : Steven Brill

Avec Adam Sandler, Julie Bowen, Steve Buscemi, Kevin James

Année: 2020

Pays: Etats-Unis

Genre: Comédie

Résumé:

Hubie n’est pas très populaire dans sa ville du Massachusetts. Pourtant, cela n’arrête pas cet homme bon mais peureux de protéger la population le jour d’Halloween.

Avis:

Certains humoristes américains n’ont pas la côte en France, alors qu’ils sont considérés comme des génies dans leur pays. On pense à Adam Sandler et Will Ferrell notamment, mais il y en a toute une palanquée qui sont moins connus. En parlant d’Adam Sandler, il est un peu celui qui attise la colère de certains cinéphiles. Accumulant les projets et les comédies bas du front, il a toujours tendance à mal choisir ses rôles et ses films. Pour autant, est-ce un mauvais acteur ? Non, il l’a déjà prouvé plusieurs dans le passé, et encore tout récemment avec le très bon Uncut Gems des frères Safdie. Cependant, force est de constater que son image en France n’est pas des plus réjouissantes, tant ses comédies sont vulgaires et sans véritable intérêt. Et il suffit alors de regarder Hubie Halloween disponible sur Netflix pour s’en rendre compte.

This is NOT Halloween

Dans cette « histoire », on va suivre Hubie Dubois, un simple d’esprit dont Halloween est la fête préférée. Il s’est d’ailleurs autoproclamé moniteur de cette fête, surveillant sa petite ville de tout abus durant la soirée. Mais Hubie est moqué, conspué, rejeté et parfois même malmené par toute la ville. Ce dernier ne répond pourtant jamais, gardant sa bonhommie comme si tout lui roulait dessus. Sauf que lorsque des disparitions surviennent dans la ville, Hubie est le seul à prendre cela au sérieux, et malgré sa peur légendaire, il va devoir se faire violence pour élucider le mystère. Sorte de Scooby-Doo pour adulte, Hubie Halloween va enfiler tous les poncifs de la comédie horrifique ringarde pour offrir un spectacle désolant qui ne fait pas rire un seul instant, si ce n’est lors de la présentation de quelques guests, Ben Stiller en tête dans une introduction bien débile.

Le principal problème avec ce film, c’est bien évidemment son humour, mais aussi et surtout sa trame narrative. Le film avance lentement pour présenter un retardé mental qui veut faire le bien, et qui s’avère totalement maladroit. Steven Brill, grand habitué des comédies américaines qui visent souvent sous la ceinture, continue son bonhomme de chemin dans la niaiserie et le mauvais goût. Dès le départ, on sent que le film va être absurde et surtout ne pas suivre un fil rouge intéressant. Hubie enchaine les maladresses, montre qu’il est doué avec son thermos multifonction, mais qu’il a aussi un fort problème relationnel. Les disparitions se font au compte-goutte, tant et si bien que l’on se demande quand le film va démarrer. Car en l’état, on regarde plus une succession de saynètes supposées rigolotes qu’un vrai film avec une intrigue qui tient la route.

Des Bonbons et tu sors

Avec un scénario aussi pauvre, il est compliqué de trouver des qualités à cette comédie qui ne fait rien comme il faut. Si quelques séquences prêteront à sourire, on sera plus consterné par le niveau des blagues. Entre le vomi à vélo, le thermos qui se transforme en tout plein d’objets, les personnages secondaires complètement débiles, le speech devant les enfants de l’école primaire en utilisant le mot « couille » à mauvais escient, tout n’est qu’un prétexte pour faire des blagues vaseuses qui n’ont pas vraiment de sens. L’aspect humour ne marche vraiment pas et surtout, on sent que certaines choses sont forcées pour y immiscer des guets. Steve Buscemi en loup-garou ne sert strictement à rien. De même que Rob Schneider en psychopathe qui se révèle à la fin mais qui n’aura rien fait de tout le métrage. Et que dire de Kevin James en flic feignasse ou encore Ray Liotta en homme d’affaires crapuleux qui fait la misère à ce pauvre Hubie. Bref, du beau monde pour finalement ne rien faire de bien.

Le seul point positif au film, c’est clairement sa photographie et son ambiance qui reste dans une belle tradition d’Halloween. Inutile de parler des décorations qui sont une habitude pour les américains, mais c’est surtout l’éclairage et l’ambiance parfois morbide qui se dégage qui reste intéressante. Si on est clairement dans un déséquilibre de tonalité avec une prépondérance pour l’humour, certains passages qui se veulent horrifiques sont bien mis en scène. On a du brouillard, du labyrinthe, des éclairages parfois feutrés, puis on a aussi des saturations de couleurs, bref, il y a une recherche de ce côté-là et c’est peut-être la seule chose acceptable du film. Car pour le reste, on repassera, même sur le jeu des acteurs qui sont en plein film de potes et qui ne se prennent jamais au sérieux. Cela aurait pu marcher pour une comédie, mais on ressent ici une non-envie de faire des efforts pour paraître un tant soit peu crédible.

Alors bien évidemment, toute l’intrigue du film va se regrouper dans un final pour le moins… bienveillant. En ces temps troublés, certains vous diront qu’il est de bon ton de trouver un film qui va vers quelque chose de positif et de bienveillant, mais si pour aboutir à cela il faut se coltiner un nanar infâme, c’est peine perdue. Ici, on va nous montrer à quel point l’être humain peut être cruel envers ceux qui sont différents. Un message porté avec justesse, certes, affichant les faiblesses des harceleurs, simplement jaloux de ce que possède le héros, mais qui arrive bien trop tard, et dans un déluge de mauvais goût et de stupidité. Adam Sandler (qui a co-écrit le scénario) veut nous montrer que c’est notre jalousie qui nous fait mal agir et qu’il faut parfois s’assumer pour ne plus devenir une personne mauvaise. C’est simpliste au possible, un peu niais sur les bords, et l’ensemble manque clairement se subtilité. Néanmoins, ça a le mérite d’être là et d’être plutôt bien exposé.

Au final, Hubie Halloween est un très mauvais film. C’est une comédie qui se veut horrifique mais qui gère très mal l’équilibre des tonalités. Souvent vulgaire ou non-sensique, mettant en avant des personnages qui seront complètement inutiles (le loup-garou, le flic obèse), Adam Sandler renoue avec son mauvais goût légendaire et sa propension à faire des comédies lourdes et pénibles. Heureusement que Steven Brill arrive à faire quelque chose avec son directeur de la photographie, histoire de sauver l’entreprise du naufrage. Mais force est de constater que ce film ne vaut pas grand-chose et qu’il ne restera certainement pas dans les annales.

Note : 05/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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