mars 19, 2024

The Banshee

Titre Original : Scream of the Banshee

De: Steven C. Miller

Avec Lauren Holly, Lance Henriksen, Eric F. Adams, Marcelle Baer

Année: 2011

Pays: Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Un professeur d’archéologie déterre un mystérieux objet et libère malencontreusement une créature capable de tuer par la seule puissance de son cri perçant.

Avis :

La carrière de Steven C. Miller est un petit rollercoaster qui a tendance, ces derniers temps, à bien se casser la gueule. Le cinéaste débute avec un projet personnel en 2006 avec Automaton Transfusion. Film gore sans aucune limite, cela lui a permis de rentrer dans le cercle très fermé des réalisateurs horrifiques à fort potentiel. Puis il déclenche alors Area 52, encore inédit chez nous et propose en troisième film The Banshee. On verra par la suite qu’il connaîtra un bel essor avec le remake de Douce Nuit, Sanglante Nuit, avant de se fourvoyer dans le DTV d’action bas de gamme, dont une trilogie avec Bruce Willis. Bref, revenons à notre mouton et à The Banshee, son troisième film qui fut gratifié d’une sortie en DVD dans nos contrées.

L’histoire repose ici sur une légende irlandaise, une sorcière métamorphe qui peut tuer n’importe qui avec son cri. Petite créature d’une pop culture qui la découvre à travers les X-Men et d’autres légendes plus obscures, la Banshee est un atout de taille pour le milieu horrifique, peu de films en parlent et surtout, c’est un monstre qui a du potentiel. Le problème avec le film de Steven C. Miller, mais c’est qu’il manque clairement de budget et d’une envie fougueuse de faire bouger les choses. Pour preuve, son film manque d’un peu de tout pour nous faire passer un bon moment. Voyons alors quels sont les défauts de ce DTV un peu cheap.

Tout d’abord le scénario. Le film débute dans une Irlande médiévale où trois chevaliers vont poursuivre la Banshee avant d’enfermer sa tête dans un cube. On fait alors un énorme saut dans le temps pour se retrouver dans notre époque contemporaine et suivre quatre personnes qui font l’inventaire d’une école d’archéologie. Le cube est retrouvé dans une pièce secrète et son ouverture va libérer la créature qui va s’amuser à faire un petit carnage en tirant la langue. Dès lors, l’héroïne va mener l’enquête pour trouver qui a placé ce cube en cet endroit et comment faire pour la combattre. Son investigation la mène jusqu’à un ancien professeur complètement farfelu sur les bords. Voilà le pitch, qui ressemble à une chasse aux sorcières moderne, mais qui en oublie certains fondamentaux, comme une cohérence dans l’histoire que l’on raconte.

C’est-à-dire que Steven C. Miller commence son récit de façon très brutale, avec une période moyenâgeuse, avant de rapidement aller vers du contemporain et un monstre qui s’affiche bien trop vite. Le metteur en scène veut aller droit au but, oubliant souvent de créer un contexte et de tisser des liens entre les personnages et les scènes. Ainsi donc, on se retrouve dans une salle avec un mur caché duquel suinte de l’eau qui coule sur des cartons contenant des artefacts historiques. Cela ne semble pas gêner les protagonistes qui font comme si tout cela était normal. Ensuite, le monstre va attaquer sans raison valable, de façon totalement gratuite et le body count ne va pas voler bien haut. Vers la fin du métrage, on se retrouve dans la demeure du professeur un peu fêlé et là, c’est la douche froide, car on ne comprend pas les motivations du monsieur et le tout s’emballe pour ne rien raconter et terminer rapidement la besogne, à savoir buter une nouvelle fois le monstre. C’est incohérent et les coupures sont bien trop abruptes.

En voulant aller à l’essentiel, le film se coupe aussi de personnages intéressants. Nous faisons face à des protagonistes linéaires, sans background et qui remplissent des fonctions strictes. On la professeure inquiète et intelligente qui mène l’enquête, le rigolo peureux de service, la nana discrète et secrètement amoureuse du rigolo, la fille de la professeure qui ne comprend pas trop sa mère ou encore le boyfriend un peu gothique sur les bords. Tous ces personnages sont désincarnés et pas vraiment intéressants. Tout comme le professeur maboul à la fin, un vieil homme qui éructe des prophéties de fin du monde et qui semble épris de la Banshee pour on ne sait quelle raison. Banshee réduite d’ailleurs à un simple boogeyman des familles, qui grimace en tirant la langue avant de tuer quelqu’un avec ses griffes et son cri perçant.

Dès lors, difficile de créer une tension palpable et des effets de peur efficaces. The Banshee se contente du minimum syndical, déployant des artifices surannés pour tenter de faire un peu peur. Le monstre fait d’ailleurs plus office de guignol de service que de véritable créature mystique, le réalisateur s’amusant plus à montrer son faciès ridicule que ses façons de tuer. On en arrive alors au gore, qui ne manque pas forcément au film, avec quelques effets sympathiques, mais qui ne sont présents que pour remplir un cahier des charges peu exigent. Quelques yeux qui saignent, des griffures, une petite tête découpée, mais rien de bien mirobolant. C’est dommage, car Steven C. Miller essaye, de temps à autre, d’installer une petite ambiance, de gérer son atmosphère délétère, mais l’aspect cheap prend constamment le dessus.

Tout comme les acteurs qui avaient tout pour être bons, mais qui se contentent de palper le chèque à la fin d’une prestation minable. Lauren Holly fait constamment les gros yeux au milieu de ce casting de jeunes débutants qui n’arrivent jamais à donner du corps à leur personnage. Le pire étant le pseudo geek rigolo qui possède le charisme d’un âne bâté. Et au milieu de ce marasme, on nous vend Lucy Hale en jeune première que l’on va voir deux secondes, ou encore Lance Henriksen, qui déboule à dix minutes de la fin dans un pyjama fatigué, le bide à l’air et le fusil en mains. Bref, on sent bien l’arnaque pour vendre un film qui n’a rien de bien positif.

Au final, The Banshee est un tout petit film minuscule sur une légende qui aurait mérité un traitement bien plus intelligent. Cheap, mal réalisé, mal joué et avec des personnages creux, le film de Steven C. Miller peine à convaincre totalement. On lui laisse cependant un bon rythme et quelques effets spéciaux artisanaux plutôt agréables, comme la tête coupée de la Banshee au départ qui est très belle. Malheureusement, tout cela ne fait pas un bon film et The Banshee paie les pots cassés d’une production au rabais et d’un traitement par-dessus la jambe…

Note : 06/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.