mars 19, 2024

The Machine Girl

Titre Original : Kataude Mashin Gâru

De : Noboru Iguchi

Avec Asami, Minase Yashiro, Demo Tanaka, Ryôsuke Kawamura

Année : 2008

Pays : Japon

Genre : Action

Résumé :

La vie d’une jeune fille bascule le jour où un groupe de yakuzas massacre sa famille et la torture en lui coupant le bras gauche. Décidée à se venger, elle se construit alors une mitraillette en guise de prothèse.

Avis :

Pour les amateurs de films gores et d’ovnis cinématographiques, Noboru Iguchi a connu son heure de gloire au début des années 2010 grâce à deux projets. Tout d’abord Zombie Ass : The Toilet of the Dead, dont le pitch est complètement foireux (jeu de mots quand tu nous tiens), puis avec l’anthologie ABC’s of Death dans lequel il participait à illustrer la mort de façon peu subtile. Amateur de gore et de giclures abondantes d’hémoglobine, Noboru Iguchi n’est pourtant pas un nouveau venu sur la scène du cinéma bis et déjanté. Son premier film, The Machine Girl, voit le jour en 2008 et propose un truc décadent au possible, bordélique, sale, complètement farfelu et pourtant terriblement addictif. Décomplexé, Noboru Iguchi laisse alors entrevoir un univers à part, qui fera les beaux jours du cinéma de genre nippon, mais aussi ceux des nanars parfaitement maîtrisés. Bref, The Machine Girl, c’est franchement pas mal et essayons de voir pourquoi.

Le film débute avec une jeune fille qui va mater quelques voyous parce que ces derniers ont embêté son petit frère. On va voir que cette jeune fille sait se battre et surtout, qu’elle possède une mitraillette à la place d’un de ses bras. Par la suite, le film propose un long flashback qui va montrer la relation de cette jeune fille avec son petit frère, mais aussi son combat pour venger sa mort par le fils d’un yakuza. Dès lors, et même si le début laissait sous-entendre un délire gorasse bien crado, le film va vite partir en eau de boudin, délaissant la crédibilité au placard pour fournir de l’action à tout va et surtout, du sang, de l’hémoglobine, du sirop de framboise, du bon grenat des familles. Sur le plan scénaristique, il n’y a pas grand-chose à trouver. Il s’agit d’une simple vengeance, qui démontre la puissance des yakuzas dans un Japon qui laisse faire les harceleurs si le papa est puissant. Et encore, c’est allé chercher très loin un semblant de fond, car concrètement, ce n’est pas ce qui nous intéresse là.

En effet, tout l’intérêt de The Machine Girl réside dans sa propension à faire du gore, du gore et encore du gore. Et on peut dire que le réalisateur s’en donne à cœur joie. Les têtes deviennent des charpies en gros plan, les membres sont coupés en face caméra avec des giclures de sang à faire pâlir d’envie le moindre vampire, les têtes sont tranchées au ralenti, certains corps explosent, d’autres sont coupés en deux dans le sens vertical, bref, c’est comme une kermesse réussie. Alors oui, c’est cheap à souhait, on voit les effets spéciaux en carton-pâte ou encore les mannequins en plastique. Mais c’est fait avec tellement de générosité et une envie de bousculer les codes que l’on ne peut qu’adhérer à ce délire gonzo complètement frappé. Et surtout, le réalisateur n’épargne personne, que ce soit l’héroïne qui en prend plein la gueule, son acolyte, ou encore, bien évidemment, les méchants, enfants comme parents, qui vont déguster sévère. Et c’est là tout le sel du métrage, cette décadence assumée qui va au bout des choses, au bout de son délire, sans jamais se soucier de la moindre censure.

Et puis il faut dire que Noboru Iguchi propose une palette de personnages hauts en couleurs que l’on va adorer ou détester. L’héroïne du métrage en chie un max. Elle perd son frère alors qu’elle avait déjà perdu ses parents, en se vengeant, elle se fait capturer et se fait torturer jusqu’à perdre un bras, puis elle va se faire poursuivre par tout un tas de méchants à la solde du yakuza. Forcément, on va se prendre d’amitié pour elle, qui va dézinguer tout le monde avec une grande classe. Elle sera accompagnée par la mère d’une autre victime, badass à souhait, qu’elle va considérer comme sa propre mère. Le duo fonctionne bien dans son délire un peu stupide. Quant aux méchants, ils sont de vulgaires caricatures que l’on va prendre plaisir à détester. Le yakuza avec sa coupe de cheveux improbable (on dirait Heihachi dans Tekken), son fils tête à claque, sa femme complètement sadique ou encore les escouades de ninjas se succèdent dans le seul but de se faire fracasser et de lâcher quelques punchlines bien débiles. Là encore, le film en fait des caisses, mais ça fonctionne parfaitement.

Enfin, difficile de passer outre les différents clins d’œil que Noboru Iguchi a placé dans son film. Sort d’hommage sans frein au cinéma Grindhouse, The Machine Girl fait immédiatement penser à Cobra et son bras laser, mais aussi à Planète Terreur, puisqu’à un moment, une femme va mettre une mitraillette à sa jambe. Difficile aussi de ne pas penser à Evil Dead avec Ash et sa tronçonneuse, puisque l’héroïne du film enclenche sa mitraillette de la même façon. On aura aussi des références aux Power Rangers avec des méchants qui viennent se présenter en prenant la pose. On pensera irrémédiablement à Tetsuo avec le soutien-gorge foreuse de la femme du yakuza. Bref, le film est bourré de références à tout un pan du cinéma de genre, que ce soit dans certains détails ou même dans des éléments clés de la mise en scène.

Au final, The Machine Girl est un délire gore parfaitement assumé. Noboru Iguchi propose un premier film couillu, totalement fou, bordélique à souhait, mais qui ne se perd jamais et qui ne perd jamais son spectateur. Alors oui, c’est particulier, c’est très cheap au niveau des effets spéciaux, mais l’ensemble est fait avec beaucoup de sérieux et finalement, il est très facile de se faire absorber par cet ovni du septième art qui annonce un réalisateur à part.

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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