avril 18, 2024

Eléonore

De : Amro Hamzawi

Avec Nora Hamzawi, André Marcon, Dominique Reymond, Julia Faure

Année : 2020

Pays : France

Genre : Comédie

Résumé :

Sous la pression de sa mère et de sa sœur, Eléonore, apprentie écrivain, change de vie et devient l’assistante d’un éditeur spécialisé dans les romances érotiques.

Avis :

Amro Hamzawi est un jeune réalisateur qui livre là son premier long-métrage avec « Éléonore« . Après des études en cinéma à Los Angeles, il passe les années 2000 comme assistant-réalisateur. On le trouve notamment sur « Eternal sunshine of the spotless mind » de Michel Gondry ou encore sur quelques films de Curtis Hanson. Fort de cette expérience, il revient en France afin de réaliser. Au début des années 2010, il arrive à sortir quelque peu du lot en écrivant le scénario de « 20 ans d’écart« , film qui sera réalisé par David Morau avec entre autre Pierre Niney et Virginie Efira. Après des années de quasi-silence, Amro Hamzawi réalise donc son premier film. Un premier film fait en famille puisque c’est Nora Hamzawi, la petite sœur d’Amro, qui tient la tête d’affiche de son premier.

Oscillant entre la comédie et le drame, « Éléonore » est un film duquel on ressort mitigé. Loin d’être incroyable, sans pour autant être le désastre dont j’entends parler, le premier film d’Amro Hamzawi divertit certes sur l’instant, notamment parce qu’il tient un personnage attachant, mais il n’ira jamais plus loin que ça. S’il est vrai qu’on peut s’amuser et être touché avec les pérégrinations de son héroïne, « Éléonore » est aussi un film qui ressemble à tellement d’autres qu’il s’en fait oubliable.

Éléonore, trente-quatre ans, est célibataire et elle entretient le rêve fou d’être écrivain. Pour sa mère et sa sœur, Éléonore est une ratée, et dans la famille, avec tous les sacrifices faits, il est hors de question qu’il y ait une ratée. Sous la pression de sa mère et de sa sœur, Éléonore finit par accepter un job d’assistante. Mais elle qui aime les mots, elle se retrouve assistante dans une maison d’édition qui fait dans l’érotisme. Éléonore fait la connaissance d’Harold. Elle sera son assistante, et même sa confidente. À travers ce nouveau job, Éléonore, sans même s’en rendre compte, va grandir et surtout elle va se trouver et s’émanciper…

« Éléonore » est un film qui me tentait pour la bonne et simple raison qu’on trouvait pour la première fois en tête d’affiche Nora Hamzawi, actrice que j’ai découvert chez Olivier Assayas et qui s’est confirmée chez Nicolas Pariser. Du coup, l’idée de voir la chroniqueuse de Yann Barthès tenir un premier rôle avec la fraîcheur et l’énergie qu’on lui connaît m’a fait me déplacer et je dois bien avouer que ce premier film pour les Hamzawi n’est pas forcément incroyable et c’est bien dommage.

Oui, c’est bien dommage, car il y a beaucoup d’éléments qui sont réunis pour que ça fonctionne bien à commencer par ce personnage d’Éléonore qui a tout pour amuser. On sent que les Hamzawi ont passé beaucoup de temps pour faire naître ce personnage frais, attachant, totalement paumé, cette Éléonore est un petit vent de fraîcheur tout ce qu’il peut y avoir de plus adorable. De plus, le personnage est très bien tenu par son actrice principale, qui sans livrer une grande performance, fait vivre ce personnage de jolie manière. Avec son côté gauche, son côté brut de décoffrage et cette façon de balancer ce qu’elle pense sans faire attention aux conséquences, franchement, on aurait envie de la suivre encore longtemps. Mais voilà, si le personnage d’Éléonore est très bon, c’est bien tout ce qu’on peut vraiment trouver au film, car pour le reste, le constat est plus complexe.

Si l’on va chercher du côté de son scénario, « Éléonore » est un film ultra convenu, qui en dehors de proposer un portrait cool et décalé, n’a vraiment pas grand-chose d’original à proposer. Certes, il a des moments qui vont être amusants, quand d’autres vont être plus touchants (quelques scènes avec André Marcon), mais il va surtout proposer ce que l’on connaît déjà. « Éléonore » n’arrive pas à se démarquer d’autres films du genre et Amro Hamzawi suit exactement les sentiers qu’on s’attend à prendre avec ce genre de film, d’où le fait qu’il peut être divertissant sur l’instant et déjà oublié la semaine qui suit.

Si l’on va chercher du côté de la réalisation, là encore, « Éléonore » se pose comme du déjà vu et au-delà de ça, il se pose comme un film assez plat. Certes, c’est bien fait, c’est joliment filmé, mais ça ne va jamais plus loin que ça, et sans qu’on s’y ennuie non plus, on ne peut pas dire que le film d’Amro Hamzawi soit palpitant, ou même original, ce qui est très étrange venant de la part de quelqu’un qui a fait ses classes chez Michel Gondry.

« Éléonore » est donc un petit film qui arrive à fonctionner grâce au portrait de cette trentenaire déboussolée, et bien entendu de sa comédienne, mais malheureusement, c’est bien tout ce qu’on peut lui trouver, car si on enlève Nora Hamzawi de l’équation, alors il ne lui reste pas grand-chose. Certes, ça peut être amusant ou touchant sur l’instant, mais ça s’oublie tout aussi si vite qu’on l’a vu. Loin d’être essentiel, sans pour autant être une catastrophe, « Éléonore » se laisse voir si l’envie vous en dit, et si vous avez tout vu des sorties cinéma.

Note : 10/20

Par Cinéted

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