avril 20, 2024

Anna and the Apocalypse

De : John McPhail

Avec Ella Hunt, Mark Benton, Paul Kaye, Ben Wiggins

Année : 2017

Pays : Angleterre

Genre : Comédie, Horreur, Musical

Résumé :

Une comédie musicale de Noël… avec des zombies !

Avis :

Les comédies musicales sont une source infinie de scénario à Hollywood. Si le genre a connu un âge d’or et s’est peu à peu diluer, il n’a jamais vraiment disparu, et aujourd’hui encore, on nous ressert des comédies musicales, comme La La Land, Cats ou encore Spielberg qui va nous sortir sa version de West Side Story. Cependant, la comédie musicale a des codes et s’autorise à aller vers la comédie ou le drame, rarement dans autre chose et encore moins dans le film de genre. Pourtant, parfois, dans des séries horrifiques, ou fantastiques, on a droit à un épisode musical. On pense bien évidemment à Buffy, mais ce n’est pas la seule série à avoir proposé cela. Il faudra alors attendre 2017 et les anglais pour voir débouler une comédie musicale avec des zombies dedans. Anna and the Apocalypse est un film signé John McPhail, tout jeune réalisateur dont c’est seulement le deuxième métrage, après une comédie romantique. Film au pitch simpliste, Anna and the Apocalypse avait tous les ingrédients pour se vautrer dans le mauvais goût, et finalement, ce n’est pas si mal que ça.

L’histoire de base est très basique. Une jeune fille et son meilleur ami vont au collège pour les derniers jours avant les fêtes de Noël. Un spectacle se prépare, les cours sont allégés et à la radio, on entend qu’une menace zombie approche. Perdue dans ses problèmes et ses vagues à l’âme, Anna ne se rend pas compte que la pandémie prend de l’ampleur et elle va devoir faire face à une horde d’ennemis avec ses amis. Cela donnera alors lieu à quelques tableaux chantants et dansants, pour coller à la comédie musicale que veut être le film. Comme pour tout film de zombie (ou presque), le scénario est assez pauvre, même si ici, on ne cherche pas à faire l’allégorie de la société de consommation ou encore à afficher du gore salasse pour complaire quelques ados en manque d’hémoglobine. Anna and the Apocalypse va chercher des thématiques plus personnelles et essayer de s’affranchir de certains codes. Ainsi, le film parlera du futur hypothétique des futurs étudiants, des amourettes de passage, du harcèlement ou encore de l’homosexualité. Des thèmes un peu survolés, mais qui sont bien présents au sein du métrage.

Néanmoins, si ces thèmes sont abordés, ils sont noyés bien souvent dans une masse humoristique un peu bas du front. Certes, certains moments sont vraiment hilarants, notamment dans la mort du premier zombie, mais rapidement, le film se retrouve à tourner un peu à vide et à filmer des ados qui vont d’un point A à un point B pour diverses raisons. Et c’est là que l’on va voir un manque d’équilibre dans la tonalité. On le sait, quand on fait une comédie horrifique, et qui plus est musicale, il faut savoir doser les genres au sein du mélange. Ici, la part comédie prend le pas sur le reste, en diluant complètement l’aspect horrifique et en mettant des tableaux dansants de temps à autre. Ce manque d’équilibre ne permet alors pas de présenter correctement les thématiques voulues et encore moins les personnages, qui vont être des clichés ambulants.

Si l’héroïne est parfaitement tenue par Ella Hunt, son personnage reste très superficiel. On comprend vite qu’elle a perdu sa mère, qu’il ne lui reste que son père et sa quête va être de partir à sa recherche. Un peu dépressive au départ, puis joyeuse par moments, le personnage est inconstant et manque de relief. Mais ce n’est pas le pire. On retrouvera tout un tas de personnages secondaires qui seront des stéréotypes sur pattes. On a le meilleur ami qui fait un peu homo mais qui est secrètement amoureux de l’héroïne, le mauvais garçon qui a dû sacrifier quelque chose et qui a un secret commun avec l’héroïne, la lesbienne très sérieuse, le geek à côté de ses pompes et sa petite amie un peu débile. Bref, toute une palette de personnages qui auraient pu être intéressants, mais qui manquent d’épaisseur, de liant et de justesse. De plus, les acteurs ne sont pas forcément bons, et on va se surprendre à ne pas supporter certains d’entre eux, comme Ben Wiggins en pseudo bad guy sûr de lui et relativement pénible.

Si la justesse n’est pas présente dans l’équilibre des genres, elle n’est pas non plus présente dans la mise en scène. Anna and the Apocalypse est un film qui est propre, bien trop propre. Les séquences au départ sont assez lisses, il n’y a pas de volonté de prendre des risques à faire des plans intéressants ou à marquer le spectateur. Si on retrouve quelques séquences un peu gores plutôt drôle, c’est surtout pour leur aspect comique qu’elles vont marquer, et non pas pour la qualité de leur mise en scène. Il en va de même avec la colorimétrie qui est bien fade. Reste alors les tableaux et les chants. Etrangement, les musiques sont assez agréables et très entrainantes, alors que l’on fait face à du Pop Rock de base. Les acteurs chantent très bien et on sera même surpris par la puissance vocale de certains d’entre eux. Par contre, les tableaux ne sont vraiment pas bons. Les chorégraphies sont pauvres, souvent hasardeuses et surtout, elles s’insèrent très mal dans les séquences et brisent à quelque part le rythme du film. Elles égayent presque des moments de tension, ce qui n’est pas forcément intéressant. Et puis c’est à travers cela que l’on voit le manque de budget du film, puisque ce doit être le seul bahut d’Angleterre à n’avoir qu’une dizaine d’élèves et quatre professeurs en comptant le concierge…

Au final, Anna and the Apocalypse n’est pas la purge que l’on pourrait croire. Si le film comporte de nombreuses faiblesses, comme des tableaux pas aboutis, une histoire déjà vue des milliers de fois et des personnages qui manquent d’empathie, certaines choses sont clairement jouissives. Les différentes mises à mort des zombies sont plutôt originales, certains gags fonctionnent bien, tout comme les chansons qui sont entrainantes. Bref, sans être un excellent film, ni un mauvais, Anna and the Apocalypse est un divertissement banal mais qui peut occuper le temps d’une soirée.

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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