mars 28, 2024

Giants Being Lonely

De : Grear Patterson

Avec Jack Irvine, Ben Irving, Lily Gavin, Gabe Fazio

Année: 2020

Pays: Etats-Unis

Genre: Drame

Résumé:

Adam, Bobby et Caroline sont en classe de terminale dans le lycée d’une bourgade semi-rurale du sud des États-Unis. Ils essayent de trouver un sens à leur morne existence, entre les hauts et les bas de l’amour, le sexe, la solitude, l’amitié, le baseball et la mort. Tous sont aussi en quête de reconnaissance. Mais de fortes tensions commencent à voir le jour, qu’il faudra bien évacuer…

Avis:

Réalisateur américain, Grear Patterson est un jeune réalisateur dans le paysage du cinéma puisque « Giants Being Lonely » est son premier film. Né en 1988, le jeune homme, dans le monde de l’art, a déjà pour lui une jolie carrière et un nom. Peintre, photographe, dessinateur, Grear Patterson mélange tous ses styles pour créer des œuvres qui mêlent histoire de l’art et cadre de vie.

Cette envie de mélanger les arts se ressent quasi-immédiatement quand celui-ci laisse parler son univers à travers un film. Ainsi, « Giants Being Lonely » peut se poser comme une œuvre d’art. Une œuvre qui propose une expérience, quelque chose d’onirique, de fantasmé et pas que, et comme toute expérience, il faut entrer dedans. Film hybride, sorte d’allégorie fantasmée et en même temps, pas tant que ça, le premier film Grear Patterson intrigue, partage, fascine quand d’autrefois et de manière générale, il laisse perplexe.

Adam, Bobby et Caroline sont en classe de ter­mi­nale dans le lycée d’une bourgade semi-rurale du sud des États-Unis. Ils essayent de trouver un sens à leur morne existence, entre les hauts et les bas de l’amour, le sexe, la solitude, l’amitié, le base-ball et la mort. Tous sont aussi en quête de reconnaissance. Mais de fortes tensions commencent à voir le jour, qu’il faudra bien évacuer…

Il y a des cinéastes qui cherchent autre chose que de simplement raconter une histoire. Il y a des cinéastes qui sont bien plus intéressés par le ressenti, et on dirait bien que Grear Patterson fait partie de ceux-là.

Pour son premier film, le jeune réalisateur a décidé d’explorer des ressentis et des émotions à travers une œuvre totalement déconstruite. Une œuvre hydrique, qui va en laisser plus d’un sur le bas-côté de la route. « Giants Being Lonely » est un film qui laisse perplexe, car sa proposition de cinéma est inhabituelle. Il y a quelque chose de l’ordre de l’onirisme qui se dégage des images du jeune cinéaste. Certes, le film est difficile d’accès, et alors même que je m’apprête à le défendre, je dois bien avouer que je n’ai clairement pas compris de quoi le réalisateur voulait parler et mieux encore, je peux même avouer que malgré sa très courte durée, une heure et dix-huit minutes, je me suis ennuyé à plus d’un moment. Mais comprendre un film ou s’ennuyer veut-il forcément dire qu’il est mauvais ? Je ne le pense pas, et ce n’est pas ce que j’ai envie de défendre bizarrement à la sortie de ce film, car en terme d’expérience de cinéma, ce fut intéressant.

Certes, l’intrigue est très mince, pour ne pas dire inexistante, et oui, elle est bourrée d’incohérences, de moments gratuits qui nous laissent perplexe. Mais plus que ça, finalement, j’ai été pris dans l’onirisme que dégage le film. J’ai été pris dans les petites réflexions que les semblants d’intrigues ouvrent. À travers ces personnages si déconstruits soient-ils, Grear Patterson parle des jeunes, des amours de jeunes, des problèmes de familles, de l’assurance, des découvertes, des premières fois, de la nudité, des corps, de l’ennui, des violences qu’on ne dit pas, du mal-être et de beaucoup d’autres sujets encore. Et finalement, le vrai reproche qu’on peut faire à son réalisateur, c’est de ne pas avoir écrit quelque chose de plus abordable, ou du moins de plus censé que ces bribes de scènes parsemées ici et là, qui finissent par perdre les spectateurs.

Ce sentiment de rester perplexe devant ce que le réalisateur a voulu raconter est d’autant plus frustrant que Grear Patterson a vraiment visuellement un univers. Son film est remarquablement filmé, entre une photographie à tomber par terre qui pousse le sentiment d’onirisme, et joue avec une certaine sensualité, et un joli sens du cadre et du mouvement. Idem, pour le montage, car même si ce dernier est très discutable pour la compréhension, il est logique dans l’ensemble de l’œuvre de son auteur.

Puis il y a tous ces jeunes acteurs. S’il est vrai que leurs personnages sont bien souvent agaçants, ou donnent un sentiment de vide (qui est surtout amené par le fait qu’il n’y a pas vraiment d’histoire), on peut laisser aux comédiens d’être terriblement présents à l’écran, notamment son trio de tête, Jack Irvin, Ben Irving et Lily Gavin.

« Giants Being Lonely » est bien plus une expérience qu’un film à proprement parler. Grear Patterson impose un style d’emblée, et certes, c’est difficile d’accès et oui on ne comprend pas tout et l’on a tendance à voir le temps passer, mais d’un autre côté, l’expérience, ce côté rêvé, ou fantasmé, ces bribes de scènes qui en elles-mêmes sont jolies, prenantes et intéressantes, font que personnellement, je suis ressorti perplexe, sans pour autant avoir eu la sensation d’avoir détesté ou passé un mauvais moment. À voir donc, tout en sachant là où l’on met les yeux et l’esprit.

Note : 10/20

Par Cinéted

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