avril 18, 2024

Origin Unknown

Titre Original : 2036 Origin Unknown

De : Hasraf Dulull

Avec Katee Sackhoff, Ray Fearon, Julie Cox, Neil Robertson

Année: 2018

Pays: Angleterre

Genre: Science-Fiction

Résumé :

Après l’échec d’une mission sur Mars, A.I./ARTI est à présent utilisé pour la mission 2036 supervisée par un groupe d’humains. Ils découvrent un monolithe d’origine inconnue qui pourrait avoir un grand effet sur la Terre.

Avis :

Hasraf Dullul est un réalisateur britannique très peu connu, et pour cause, il n’a réalisé jusqu’à présent que deux films de science-fiction intimiste et quelques épisodes de série. Ayant certainement des choses à raconter dans le genre cité, le jeune cinéaste semble vouloir se diriger vers du cinéma à gros budget, et commence donc tout petit avec des films low cost mais qui tente d’avoir du fond. Disponible sur Netflix, Origin Unknown fait partie de ces films de science-fiction à concept, avec une volonté de faire réfléchir sur l’être humain, sur son évolution et sur l’évolution de notre société. Le problème quand on fait ce genre de film, c’est qu’il est très difficile de masquer ses références, comme ici avec 2001 l’Odyssée de l’Espace. Une intelligence artificielle, une femme qui se pose beaucoup de questions, un monolithe noir étrange, a-t-on besoin d’en dire plus ? Malheureusement, avoir des influences ne fait pas tout un film, et c’est bien un calvaire qui se déroule sous nos yeux endormis.

Le scénario est assez nébuleux au départ. On va suivre une jeune femme qui intègre un bureau d’où elle doit gérer l’envoi sur Mars d’un petit robot pour essayer de trouver l’épave d’un vaisseau dans lequel plusieurs passagers sont morts. En intégrant ce bureau, elle s’aperçoit qu’elle doit faire équipe avec A.R.T.I., une intelligence artificielle qui a la forme d’une grosse lampe de bureau accrochée au plafond. Dès lors, des réflexions sur l’intelligence humaine ou robotique vont se mettre en place, et la découverte d’un monolithe noir extraterrestre sur la planète va renforcer ces interrogations. Si on pourrait croire que le film sera profond et très intéressant, ce ne sera absolument pas le cas, la faute à des sujets survolés et à un scénario bavard et immobile. Faible budget oblige, Origin Unknown se passe essentiellement dans le bureau de l’actrice principale et on ne bougera pas de là, hormis pour avoir des images d’écran du petit robot sur Mars. Les discussions vont alors aller bon train, mais sans jamais nous intéresser, essayant vainement d’être intelligentes mais tournant toujours autour du même thème, l’intelligence artificielle et la vie extraterrestre.

Ces discussions n’aboutiront jamais à rien, ne débouchant que sur du métaphysique pour les nuls, le réalisateur se voulant plus intelligent que les autres. Mais il ne trompera personne et fournira finalement un film ennuyeux, où rien ne se passe, et qui se veut pompeux dans ses idéologies. Les références à 2001, l’Odyssée de l’Espace sont très nombreuses, voire trop, comme ce passage obligé dans le sous-sol où l’héroïne replace une carte-mère pour redémarrer l’intelligence artificielle. Mais le pire dans tout ça, c’est que l’ensemble du film se déroule dans une seule et unique pièce. Sorte de huis-clos déguisé avec quelques captures d’écran pour montrer le petit robot sur Mars, Origin Unknown est un film immobile. C’est un film où il ne se passe rien, où ça déblatère durant des plombes pour aboutir à du vide et de ce fait, toutes les faiblesses du scénario ressortent. C’est bien simple, hormis le passage où l’intelligence artificielle tue un homme qui tente de l’éteindre, il n’y a aucun mouvement. Cela aurait pu passer si le scénario étant intéressant, intriguant ou stressant, mais rien de tout cela n’arrive.

D’autant plus que la mise en scène est très banale. On a droit à du champ/contre-champ lambda, un éclairage minimaliste et des images de synthèse absolument dégueulasse. D’ailleurs, l’introduction du métrage nous plonge dans un atterrissage forcé sur Mars et tout cela sera très moche, digne d’une console de jeu ancienne génération. Il y a un énorme souci dans la gestion des CGI qui sont mal incrustés, même à travers des écrans d’ordinateur. Le petit robot qui va faire des fouilles sur Mars est mal foutu et le pompon sera lorsqu’il essaiera de percer le monolithe avec des effets pyrotechniques imbuvables. Quand on a déjà à peine le budget de filmer dans un seul lieu, on ne s’amuse pas à faire des effets spéciaux numériques. Le problème étant que le fond étant aussi vide que chiant, Hasraf Dullul a certainement voulu combler les trous de ses réflexions par des images un peu plus pêchues, et c’est totalement raté. Le film prend donc des aspects bien cheap en plus de n’avoir rien à raconter. Reste une actrice principale qui fait ce qu’elle peut pour s’en sortir en jonglant avec une balle qui a la forme de la terre et un final complètement pété qui lorgne encore une fois sur le film de Kubrick. Le réalisateur termine son métrage avec un mystère qui s’épaissit, tentant, dans un dernier élan, de donner du sens à un film qui n’en a vraiment pas.

Au final, Origin Unknown est un très mauvais métrage de science-fiction. Sorte de huis-clos qui essaye vainement de parler d’intelligence artificielle et de technologie extraterrestre, Hasraf Dullul peine à raconter une histoire cohérente et se vautre dans un pseudo film intello qui n’a rien d’intelligent. Cloîtré dans un immobilisme insupportable, porté par une actrice inexistante et ne digérant jamais se référence, ce film ne vaut absolument pas le coup d’œil, sauf si c’est pour s’endormir, car en l’état, c’est un excellent somnifère.

Note : 02/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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