mars 29, 2024

La Relique du Chaos – Eric Giacometti et Jacques Ravenne

Auteurs : Eric Giacometti et Jacques Ravenne

Editeur : J.C. Lattès

Genre : Thriller

Résumé :

En juillet 1918, le tsar Nicolas II révèle avant de mourir où se cache la dernière swastika. Juillet 1942, Tristan Marcas, l’agent double, Erika, l’archéologue allemande et Laure, la résistante française, se lancent dans une course contre la montre entre Berlin, Londres et Moscou afin de s’emparer de l’ultime relique.

Avis :

Dans le domaine du thriller historico-ésotérique, les deux premiers tomes du cycle du soleil noir proposaient un développement convaincant à bien des égards. Ils présentaient de manière pertinente l’intérêt des nazis pour l’ésotérisme. À mi-chemin entre la fiction et la réalité, il en ressortait des histoires maîtrisées où s’entremêlaient récit d’aventures et espionnage sur fond de Seconde Guerre mondiale. Comme bon nombre d’ouvrages de qualité et bien documentés, l’incursion au sein de cette période parvenait à incorporer des faits authentiques à des éléments spéculatifs. Annoncée comme une trilogie dès la parution du premier tome, La Relique du chaos s’avance comme la conclusion de la saga.

Au même titre que son prédécesseur, cet « ultime » volet nous remet en condition avec un résumé des évènements issus des deux précédents livres. Cela étant dit, il est recommandé de les avoir parcourus avant de s’y plonger. L’évolution des personnages, la poursuite de la quête des Swatiskas, la progression au sein du conflit et d’un contexte géopolitique particulièrement délicat… Chacun de ces éléments constitue une facette percluse de subtilités et de détails qui, pour en profiter pleinement, nécessite une lecture chronologique des faits. Auquel cas, on risque de dépouiller l’intrigue de sa substance et de son caractère immersif.

Car La Relique du chaos s’avance comme le point d’orgue d’une aventure haletante qui ne souffre de presque aucun temps mort. La narration évolue en un perpétuel mouvement qui, en l’occurrence, se ponctue d’infiltration dans le camp ennemi et de recherches archéologiques. Au vu du virage amorcé par La Nuit du mal, le second tome, le présent ouvrage laisse sciemment en retrait ce dernier aspect. Certes, on s’insinue dans les ruines de célèbres bâtiments ou des sites scandinaves, mais la majeure partie de l’intrigue se concentre sur l’aboutissement des jeux de faux-semblants menés par les agents secrets. Malgré la présence de nouvelles figures, les têtes connues révèlent quelques surprises.

Si les auteurs s’étaient déjà longuement penchés sur la corrélation entre nazisme et ésotérisme, La Relique du chaos est également l’occasion de dépeindre en profondeur les dérives du mouvement. Cela tient à un antisémitisme pleinement affiché par la vacuité et la mesquinerie de pseudo-arguments raciaux. On songe aux préceptes anthroposophiques et surtout à la pratique de la craniométrie qui, dans le cadre de l’« hygiène raciale » édictée par les nazis, était censée identifier un individu selon ses racines aryennes ou juives. Dit comme cela, le propos prête à sourire. Il n’en demeure pas moins que l’histoire retranscrit avec justesse l’impact de telles croyances dans les crimes de guerre et le génocide qui s’ensuivent.

Afin de ne pas sombrer dans le paranormal ou l’influence fantasmée des reliques, la narration incorpore régulièrement l’intervention de figures réelles. Le procédé avait déjà été employé auparavant. Ici, il permet d’ancrer l’intrigue dans le contexte de l’époque qui s’appuie sur la rigueur factuelle desdits évènements. Cela vaut aussi bien pour la présence de Staline, la rencontre avec Churchill ou l’exécution des Romanov en 1917 lors de la Révolution russe. Bien que ce dernier point fasse office de prologue, on notera l’absence de retours en arrière pour présenter une période antérieure. Une technique pourtant récurrente pour le duo d’auteurs.

Au final, La Relique du chaos s’inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs. S’il ne crée pas la surprise ou ne déçoit guère, ce troisième volet du cycle du soleil noir s’avère maîtrisé et efficace. Entre aventures, espionnage et thriller historico-ésotérique, l’équilibre des genres permet d’obtenir un mélange homogène et probant avec des thématiques particulièrement bien assimilées à la période des années 1940. Particulièrement instructif pour explorer les pans occultés (et occultes) de l’histoire, ce roman possède une intrigue rythmée qui marque une conclusion en pointillés sur la quête des Swastikas. Cette dernière s’achève, mais d’autres pistes pertinentes s’ouvrent…

Note : 15/20

Par Dante

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.