avril 25, 2024

Ces Amours-Là

De : Claude Lelouch

Avec Audrey Dana, Laurent Couson, Raphaël Haroche, Samuel Labarthe

Année : 2010

Pays : France

Genre : Drame, Romance

Résumé :

Le destin flamboyant d’une femme, Ilva, qui, sa vie durant, a placé ses amours au-dessus de tout et se les remémore au rythme d’un orchestre symphonique. Dans cette fresque romanesque, Ilva incarne tous les courages et les contradictions d’une femme libre. Et si ce n’était pas Dieu qui avait créé la femme mais chaque homme qu’elle a aimé ?

Avis :

La carrière de Claude Lelouch est assez folle dans le sens où cela fait soixante ans qu’il ne cesse de filmer, et surtout, il ne cesse de se renouveler, de réinventer son cinéma et surtout de déclarer encore et toujours son amour au cinéma. Sur la cinquantaine de films qu’a mis en scène Claude Lelouch, et l’on ne parlera même pas des courts-métrages et autres films collectifs, s’il y a bien un film qui va synthétiser tout cet amour, c’est bien « Ces amours-là« .

« Ces amours-là« , c’est le quarante-troisième film de Claude Lelouch, et c’est peut-être son film le plus intime, son film où l’homme déclare le mieux son amour pour raconter des histoires, son amour de la réalisation, et plus largement son amour du cinéma. « Ces amours-là« , c’est un film très étonnant, car il réinvente encore une fois le cinéma de Claude Lelouch, alors que le réalisateur l’avait déjà fait trois ans auparavant avec le très bon « Roman De Gare« . Mais si le film est étonnant et respire la sincérité, « Ces amours-là » demeure une œuvre très inégale. Une œuvre bordélique, qui part dans tous les sens. Une œuvre capable de nous offrir de l’extraordinaire, mais aussi du commun, voire même de l’agaçant. Mais sur l’ensemble, et face à cette déclaration d’amour que fait Lelouch, on ne peut s’empêcher d’avoir beaucoup d’affection pour ce film.

Ilva est une femme qui est amoureuse de la vie. Ilva est une femme qui profite de la vie et surtout qui se laisse guider par son cœur et c’est ce cœur qui va lui rendre la vie aussi belle que difficile. Un cœur qui la fera tomber éperdument amoureuse d’un officier allemand pendant la seconde guerre. Un cœur qui la fera s’éprendre de deux soldats américains. Un cœur qui l’amènera aussi devant une cour de justice, jugée pour meurtre. Un cœur qui ne cesse de battre pour le meilleur comme pour le pire. À travers ce procès pour meurtre, pour le meilleur et peut-être pour le pire, la vie d’Ilva va défiler devant ses yeux, par les mots de son avocat qui la défendra jusqu’au bout…

Avec ce film, Claude Lelouch a décidé de parler d’amour, il a décidé de peindre le portrait d’une femme moderne, une femme qui se laisse guider par son cœur, par ses émotions. Il a décidé aussi de placer son récit principalement pendant la Deuxième Guerre mondiale. Oui, je dis principalement, car « Ces amours-là » est une épopée et finalement le film couvre bien plus que cette période-là, allant du début du cinéma à nos jours. Puis, enfin à travers ce film, Claude Lelouch se projette aussi dans le film, et ainsi, il parlera de lui, il rendra hommage à des réalisateurs qu’il affectionne, il parlera de son amour immodéré pour le cinéma et pour les acteurs, allant jusqu’à nous offrir un final qui est un petit bijou. Un final qui peut être un peu prétentieux aux yeux de certains, certes, et qui pour d’autres sera sa plus grande déclaration d’amour. Bref, vous imaginez bien qu’avec tout ceci, « Ces amours-là » a bien les bons et les mauvais côtés des films de Claude Lelouch.

Écrit par Lelouch, le scénario de « Ces amours-là » est trop riche et il aurait mérité de se centrer totalement sur le personnage d’Ilva. Lelouch est un passionné, il aime raconter des histoires et pour étoffer celle-ci, il a alors choisi de raconter le destin de plusieurs personnages à travers son personnages principal et si parfois ça fonctionne parfaitement, comme ce qui est fait avec les deux soldats américains, d’autres fois, ça a tendance à peser un peu lourd, et surtout ça a tendance à se faire bordélique (même si, dans le fond, ça reste souvent touchant) et là, on pense au parcours de l’avocat d’Ilva. On voit bien ce que Claude Lelouch veut raconter à travers lui. On voit bien que Claude Lelouch compose des portraits plus complexes, mais c’est vrai aussi que cette colonne vertébrale si belle et touchante soit-elle a des allures de scoliose.

Ce qui fait aussi que malgré le trop-plein du film et le petit bordel organisé qui y règne « Ces amours-là » reste un film qui touche, qui nous emporte et qu’on affectionne au final, c’est cette mise en scène, cette énergie que Claude Lelouch injecte dans son récit. « Ces amours-là » est un film qui déborde d’idées et surtout, c’est un film qui respire l’amour de son réalisateur et ça, dès le carton d’ouverture. Si le rythme est inégal, si l’ensemble apparait comme trop lourd parfois, Claude Lelouch arrive toujours à nous rattraper au vol, il arrive toujours à nous bousculer et nous emporter dans cette vie, dans cette passion, dans cet amour. « Ces amours-là » est peuplé de scènes sublimes, de moments de cinéma qui arrêtent le temps. Puis le film est porté par une BO des plus sublimes. Une BO qui elle aussi respire le cinéma de Claude Lelouch.

Puis enfin, « Ces amours-là« , c’est aussi ses acteurs. À l’imagine du film et de cette histoire, on y trouve de tout. De l’excellence, Audrey Dana, Gilles Lemaire, Dominique Pinon, Samuel Labarthe, Judith Magre. On y trouve du moins bon, voire plus avec le chanteur Raphaël qui fait ses débuts au cinéma, Jacky Ido. Et enfin, on y trouve des surprises, Liane Foly qui est vraiment incroyable ici, accompagnée de Zinedine Soualem, Anouk Aimée ou encore la chanteuse Anggun.

Bref, « Ces amours-là » n’est pas le meilleur des films de Claude Lelouch. « Ces amours-là« , c’est un film qui est truffé de défauts et de maladresses. C’est un film qui déborde de beaucoup de choses et comme je le disais, entre les allers-retours dans le temps, cette histoire qui s’étale sur cent ans voire plus, ça donne un joli bordel. Mais malgré tout ceci, « Ces amours-là » respire l’amour, la sincérité et l’envie de cinéma de son réalisateur, qui malgré cinquante ans de carrière et tout autant de films, reste toujours vivace. Entre bordel et moments de cinéma qui arrêtent le temps, entre amour, déclaration et émotion, au final, on ne peut s’empêcher de beaucoup affectionner ce Claude Lelouch, qui mériterait bien d’être plus connu.

Note : 14/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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