mars 29, 2024

Gouttes d’Eau sur Pierres Brûlantes

De : François Ozon

Avec Bernard Giraudeau, Malik Zidi, Ludivine Sagnier, Anna Levine

Année : 2000

Pays : France

Genre : Drame

Résumé :

En Allemagne, dans les années soixante-dix, Léopold séduit Franz, un jeune homme de trente ans son cadet. Il l’installe chez lui. Tout se passe bien jusqu’au jour où un petit rien provoque une divergence entre eux deux…

Avis :

« Gouttes d’eau sur pierres brûlantes » est le troisième long-métrage de François Ozon et bien souvent pour des réalisateurs, un troisième film est le moment où ces derniers s’imposent ou non. Pour François Ozon, ce n’est pas le cas, car si le réalisateur, en termes de longs-métrages, en est effectivement à son début de carrière, il est pourtant très loin d’être un débutant. À ce moment-là, François Ozon a déjà douze ans de carrière et entres courts, moyens et longs-métrages, il est déjà à vingt films, ce qui est assez dingue.

François Ozon est un mec qui aime s’aventurer partout et surtout là où on ne l’attend pas. Ozon, c’est un réalisateur qui aime surprendre son public, et cette envie, on la retrouve dès son début de carrière. Après avoir commencé dans la comédie absurde, il a fait un tour par la case du thriller glauque. Aujourd’hui, avec ce troisième long, Ozon se laisse tenter par le huis clos décalé et un brin sadique. Adapté d’une pièce de théâtre de Rainer Werner Fassbinder, « Gouttes d’eau sur pierres brûlantes » est un film et une expérience très particulière, de laquelle on ressort assez partagé. Certes, il y a bien tout ce que l’on aime chez Ozon en termes de sujets, d’intrigue, de loufoquerie, de perversité et pourtant, il manque quelque chose à cette œuvre pour pleinement nous embarquer.

Allemagne, dans les années 70, Léopold, la cinquantaine, séduit Franz, un jeune garçon d’à peine une vingtaine d’années. Franz est alors en couple avec Anna, avec qui il prévoit de se marier et avoir des enfants. Pourtant, malgré ça, le jeune homme quitte tout et part s’installer avec Léopold. Après six mois d’amour, la relation entre les deux hommes prend une tournure bien différente…

« Gouttes d’eau sur pierres brûlantes » est un film qu’on pourrait résumer vulgairement à cette simple phrase, « – C’est du Ozon« … Pour les amoureux du cinéma du metteur en scène français, cette phrase et cette idée devraient alors tout faire et pourtant, ce n’est pas le cas et ce sentiment est terriblement agaçant.

Il est clair que dans l’idée générale du film, « Gouttes d’eau sur pierres brûlantes » réunit tout ce qu’on aime chez le réalisateur. Tous ses sujets, tous ses démons, tous ses fantasmes sont réunis en une heure et demi. « Gouttes d’eau sur pierres brûlantes« , c’est un film qui parle d’amour, de sexe et de manipulation. C’est un film qui aborde les expériences, l’homosexualité, l’hétérosexualité, la bisexualité et la transsexualité. À travers les sujets que le film évoque et explore, François Ozon sonde l’âme humaine, il fait se chercher ses personnages. Rapport de force, domination, perversité, dispute, séduction, et autres danses assez mémorables vont être de la partie, pour une sorte de requiem amoral qui ne laisse pas indifférent.

Le scénario, bien que très particulier, demeure intéressant, et même très appréciable au final. François Ozon, avec cette analyse de ces personnages, arrive sans mal à nous intéresser et nous surprendre. Une surprise qui ne fait que s’intensifier au fur et à mesure des actes (il y en a cinq) qui défilent.

Mais alors, si l’intrigue a de quoi nous intéresser et plus encore, pourquoi ressort-on de manière partagée de cette œuvre ? Est-ce la mise en scène qui a tout du théâtre filmé ? Est-ce le jeu de ces comédiens qui manquent parfois de vie ? Alors même qu’ils sont pour la plupart savoureusement interprétés. Mention spéciale à Anna Levine d’ailleurs. Est-ce ce rythme en accordéon qui manque de vigueur ou de folie ? Est-ce peut-être même cette histoire, qui malgré le fait qu’elle réunisse tout ce qu’on aime chez François Ozon a du mal à nous embarquer, alors même qu’elle arrive à surprendre ? Eh bien c’est un peu tout l’ensemble qui fait que ces « Gouttes d’eau sur pierres brûlantes » ont du mal à fonctionner. La mise en scène est intéressante à plus d’un point. Le film nous offre même de petits moments assez fous, voire même cultes dans la filmo de son réalisateur (impossible de ne pas penser à la chorégraphie de Tony Holiday, ou encore une scène de sexe assez mémorable entre Ludivine Sagnier et Bernard Giraudeau ou encore le final…). Comme je le disais, les acteurs sont bons, même si on émet des réserves en début de film concernant Malik Zidi

Quoi qu’il en soit, malgré tous ces bons points, le film de François Ozon a eu tendance à me laisser sur le bas-côté. Il y a bien eu des moments plus prenants. Il y a bien univers singulier et intéressant qui se dégage de tout ceci et sur l’ensemble, cette analyse en huis clos autour de l’amour et des relations humaines s’est faite là aussi intéressante, et pourtant, malgré tout ceci, « Gouttes d’eau sur pierres brûlantes » a eu du mal à m’emporter pleinement et se pose comme une déception.

Note : 10/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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